Marius Lacroix

1902 - 1975

Informations générales
  • Né le 9 novembre 1902 à Pézenas (Hérault - France)
  • Décédé le 2 janvier 1975 à Nice (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Aude
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 9 novembre 1902 à Pézenas (Hérault)
Décédé le 2 janvier 1975 à Nice (Alpes-Maritimes)

Membre de la première Assemblée nationale constituante (Aude)

Marius Lacroix est né le 9 novembre 1902 à Pézenas dans l'Hérault. Fils d'un laitier, il est issu d'une famille modeste et exerce la profession d'agent d'assurances. Il doit sa courte carrière politique à l'action et au destin courageux et tragique de son frère aîné, Achille. Celui-ci, médecin établi à Narbonne, avait été élu maire de la ville sur une liste socialiste en 1925, puis constamment réélu jusqu'à sa révocation par le gouvernement de Vichy, le 9 avril 1941. Son passage à la mairie s'était traduit par de nombreuses réalisations sociales et notamment par la construction, en 1938, d'une maison du travail. Entré dans le mouvement Combat dès la fin des hostilités, le docteur Lacroix avait organisé la résistance à Narbonne. Arrêté le 10 décembre 1943, il fut déporté au camp allemand de Leitmeritz, et devait y mourir quelques mois plus tard.

C'est donc en remplacement de son frère absent que Marius Lacroix est porté à la tête de la municipalité provisoire de Narbonne, le 22 septembre 1944, sur décision du préfet de l'Aude et du Comité départemental de libération. Nommé officiellement maire de la ville le 20 octobre suivant, il est réélu conseiller municipal et maire de Narbonne aux élections du 29 avril 1945. Il démissionnera de son mandat le 2 novembre 1945 après l'annonce officielle du décès de son frère, considérant qu'il n'assumait jusqu'alors ses fonctions que par intérim.

Il se présente aux élections de l'Assemblée nationale constituante du 21 octobre 1945 en deuxième position derrière Georges Guille sur la liste SFIO. Avec 51 002 voix sur 127 414 suffrages exprimés, celle-ci arrive largement en tête et emporte deux des quatre sièges à pourvoir, les communistes et le MRP se partageant les deux sièges restants.

Marius Lacroix est élu membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire. Il participe, en qualité de rapporteur spécial pour la marine, aux discussions sur le projet de loi portant fixation du budget général des dépenses militaires. Il est également nommé rapporteur pour le budget de la France d'Outre-Mer sur les dépenses liées au corps expéditionnaire français en Indochine.

C'est dans le cadre du projet de loi de la nationalisation des assurances qu'il intervient tout particulièrement. Ce projet, issu du programme du Conseil national de la Résistance, est préparé par le ministre des finances André Philip. Il est proche d'une proposition de loi socialiste déposée le 23 novembre 1945 par Marius Lacroix lui-même, tendant à la socialisation des assurances. Le projet du gouvernement prévoit la création d'un conseil national des assurances et d'une caisse centrale de réassurance. Lors de la discussion générale, le député de l'Aude dénonce l'utilisation par les compagnies d'assurances de masses de capitaux à des fins politiques. Quelques jours plus tard, le 24 avril 1946, il indique que « le groupe socialiste votera avec enthousiasme une réforme qui fera apparaître, avec le recul du temps, la grande transformation qui en résulte et qui met un terme à l'influence du capitalisme financier sur la vie économique et politique de la nation ». Marius Lacroix vote également les nationalisations du crédit, du gaz et de l'électricité, et se prononce en faveur du projet de Constitution du 19 avril 1946.

Marius Lacroix se retire de la vie politique et militante à l'issue de ce premier mandat et reprend ses activités professionnelles. Il décède à Nice, le 2 janvier 1975, à l'âge de soixante-douze ans.