Gabriel, Charles, Esprit Baron
1859 - 1928
Né le 23 décembre 1859 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 22 octobre 1928 à Cannes (Alpes-Maritimes).
Député des Bouches-du-Rhône en 1897 - 1898 et de 1902 à 1910.
Après avoir reçu une éducation bourgeoise et une instruction classique, Gabriel Baron songea à préparer l'Ecole normale supérieure. Ce fut finalement le droit qui l'attira et, assez vite, la politique. Avocat au barreau d'Aix-en-Provence, conseiller municipal de cette ville à partir de 1888, il fut choisi comme maire en 1896, mais ne fut pas renouvelé dans cette fonction après la dissolution du conseil en 1897. Il conserva en revanche jusqu'en 1913 le mandat de conseiller général que les habitants du canton nord d'Aix lui avaient confié en 1889 et il fut, durant plusieurs années, vice-président de l'Assemblée départementale.
Militant socialiste, il combattait, par la parole et par la plume, pour la refonte de l'ordre social et pour la suppression des privilèges et monopoles des féodalités financières. Il fonda, au conseil général, le groupe socialiste et soutint une vive lutte pour y obtenir la création d'une commission du travail.
En 1897, il brigua le siège de député devenu vacant dans la première circonscription d'Aix à la suite de l'élection de Victor Leydet au Sénat. Il fut élu au scrutin de ballottage, le 28 février, avec 4.565 suffrages sur 10.525 votants. En janvier 1898, lors de la discussion du Budget de la justice, il réclamait une réforme de l'organisation judiciaire et en mars il interpellait le gouvernement sur sa politique étrangère.
Aux élections générales du 8 mai 1898, il fut battu par Camille Perreau, professeur à la Faculté de droit, républicain radical indépendant, mais à celles des 27 avril et 11 mai 1902 il prenait sa revanche en obtenant, au deuxième tour de scrutin, 6.559 voix contre 5.540 à Perreau. Quatre ans plus tard, le 6 mai 1906, c'est au premier tour qu'il est réélu, avec 7.292 suffrages sur 12.518 votants. Toutefois, le 24 avril 1910, son siège lui est enlevé, dès le premier tour, par André Lefèvre, ancien président du conseil municipal de Paris, qui recueille 7.225 voix sur 13.037 votants. Parlementaire actif, membre de nombreuses Commissions, Gabriel Baron intervint presque chaque année dans la discussion budgétaire et demanda à plusieurs reprises à interpeller le gouvernement ; en 1907, il développa une interpellation sur l'admission et l'avancement dans la magistrature. Il se faisait, en outre, volontiers l'écho au Palais-Bourbon des soucis locaux de ses mandants et traita, à ce titre, de la faculté de droit et du collège d'Aix, des horaires du P.L.M., du téléphone de Paris à Marseille. En octobre 1903, dans la discussion des interpellations sur la politique générale, religieuse et sociale du gouvernement et en novembre 1904, dans le débat sur l'affaire des « fiches », il soutint de son vote le ministère Combes. Il vota, dans la suite, contre la politique générale du cabinet Rouvier.
Il se retire à Cannes, pour y mourir le 22 octobre 1928.