André, Louis, Armand Laffin

1922 - 1966

Informations générales
  • Né le 21 octobre 1922 à Sallanches (Haute-Savoie - France)
  • Décédé le 24 février 1966 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 7 janvier 1960 au 9 octobre 1962
Département
Yonne
Groupe
Unité de la République

Biographies

Biographie de la Ve République

LAFFIN (André)
Né le 21 octobre 1922 à Sallanches (Haute-Savoie)
Décédé le 24 février 1966 à Paris (Seine)
Député de l’Yonne de 1960 à 1962

André Laffin naît le 21 octobre 1922 à Sallanches, dans la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie. Sa famille y est bien établie. Son père, Ernest, chevalier de la légion d’honneur, et son grand-père, étaient docteurs en médecine. Ernest épouse Marguerite Ruaux en 1921 à Saint-Loup-sur-Semouse en Haute-Saône. Ils ont quatre fils, nés entre 1921 et 1926. André est le second de la fratrie, dont le benjamin, Bernard, devient aussi médecin. André Laffin fait, quant à lui, des études de chirurgien-dentiste. Il sert comme tel en tant que volontaire de l’armée d’Indochine avant de s’établir à Maisons-Alfort. Il se marie avec Jeanne Barbier, née le 4 janvier 1922 à Lyon, également dentiste. Trois enfants naissent de cette, première, union. Jeanne décèdera longtemps après lui, le 12 février 2013, à Dampierre-en-Yvelines.

Aux élections législatives de 1958, André Laffin est le suppléant de l’avocat gaulliste René Walter, ancien combattant et ancien prisonnier de guerre, militant dès l’origine du Rassemblement du peuple français (RPF), désormais candidat de l’Union pour la nouvelle République (UNR) dans la première circonscription de l’Yonne (Auxerre).

A son décès, le 5 janvier 1960, André Laffin devient député de l’Yonne. Il est inscrit au groupe Unité de la République, puis groupe du Regroupement national pour l'Unité de la République, qui comprend les députés des départements algériens et du Sahara, jusqu’à sa disparition le 4 juillet 1962, date à laquelle ceux-ci cessent d’exercer leur mandat à la suite de l’indépendance de l’Algérie.

André Laffin siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il est également, en juin 1960, membre de la commission spéciale chargée d'examiner les projets de loi portant approbation de divers accords passés entre la République française, la République malgache et la Fédération du Mali et, en décembre suivant, membre de la Commission chargée d'examiner la demande de levée de l'immunité parlementaire d'un député, Pierre Lagaillarde en l’occurrence.

Il est, en 1960, rapporteur pour avis des crédits prévus par le projet de loi de finances pour 1961, pour le Secrétariat général aux affaires algériennes, créé en 1959 auprès du Premier ministre.

Il est fortement engagé en faveur de l’Algérie française, et prend part à la fondation du Front national pour l’Algérie française (FNAF), déclaré à la préfecture de police le 27 juillet 1960 et dissous le 23 décembre suivant. Il cosigne un tract du FNAF, dans lequel il appelle à « l’union de toutes les forces populaires et nationales sans aucune exclusive » pour défendre l’Algérie française, « porte du Sahara », « condition de l’indépendance énergétique de la France et du développement économique de la nation, du progrès social et du destin de la jeunesse »
.
Ses convictions conduisent André Laffin à s’opposer aux gaullistes, jusque dans la rue un soir du mois de mars 1962, la tension étant à son comble après la signature des accords d’Evian. Alors qu’il sort d’un dîner chez des amis, il se heurte à des colleurs d’affiche de la section UNR du 10e arrondissement de Paris. Blessé à l’arcade sourcilière, il porte plainte au commissariat du quartier, avant d’en informer le président de l’Assemblée nationale. Il affirme toutefois être « franchement opposé aux plasticages et à la violence en général » (comme le relate alors le quotidien le Monde, daté du 24 mars 1962).

Il se place aussi résolument dans l’opposition à la politique conduite par le gouvernement sous l’impulsion du général de Gaulle. Il vote dès le début de son mandat contre le gouvernement, et ainsi contre le projet de loi sur les pouvoirs spéciaux en Algérie à la suite de la semaine des barricades, pour la motion de censure examinée le 5 mai 1960, pour la suspension de la détention de Pierre Lagaillarde, député appréhendé après cette même semaine des barricades, le 1er juin 1960, pour la motion de censure examinée le 15 décembre 1961. Le jeudi 9 novembre 1961, lors de l’examen à l’Assemblée nationale des crédits militaires pour l’année 1962, un amendement présenté par M. Jean Valentin est discuté par les députés. Cet amendement propose de ramener la durée du service militaire à dix-huit mois et contient la disposition suivante : « Pour remédier aux insuffisances d’effectifs, compte tenu des missions de l’armée en Algérie, le gouvernement peut procéder, dans la limite de huit classes, à des appels sous les drapeaux des citoyens français du sexe masculin appartenant à la disponibilité et à la première réserve domiciliés dans les départements d’Algérie ». Avec 79 députés, André Laffin vote cet amendement dit « amendement Salan » qui n’est pas adopté. Le 17 février 1962, il pose une question écrite au Premier ministre, Michel Debré, concernant le retrait de la médaille militaire de deux officiers généraux, accusés de rébellion contre la République, pour s’étonner que le nationaliste algérien Ben Bella conserve la sienne alors qu’il est « coupable des mêmes faits ».

Le 27 avril 1962, fidèle à ses positions, il vote contre l’approbation du programme du gouvernement de Georges Pompidou.

André Laffin se prononce aussi, le 5 juillet 1962, contre la levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault.

Il vote enfin, le 4 octobre 1962, la motion de censure contre le gouvernement de Georges Pompidou, qui provoque son renversement.

Aux élections législatives de novembre 1962 qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale, André Laffin, renonce à se présenter. L’UNR investit dans la circonscription l’avocat et résistant Pierre Lemarchand, activement engagé dans la lutte contre les partisans de l’Algérie française et l’OAS, qui est élu.

Il décède le 24 février 1966 à Paris. Il était titulaire de la croix de guerre au titre des T.O.E.