René Laffon
1847 - 1891
- Informations générales
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- Né le 16 août 1847 à Sedan (Ardennes - France)
- Décédé le 2 septembre 1891 à Sèvres (France)
1847 - 1891
Député de 1887 à 1889, né à Sedan (Ardennes) le 16 août 1847, il étudia le droit, se fit recevoir avocat; et fut inscrit au barreau de Paris.
Il entra dans l'administration, en 1877, comme secrétaire général de l'Oise, passa avec le même titre en Seine-et-Oise, puis fut nommé sous-préfet de Meaux, préfet de l'Yonne et de Saône-et-Loire. Mis en disponibilité, en octobre 1884, par M. Waldeck-Rousseau, il obtint de M. Sarrien, devenu ministre de l'Intérieur, le poste de directeur du personnel au ministère de l'Intérieur (6 juin 1886), et devient directeur des affaires départementales et communales sous M. Goblet.
Le 4 octobre 1885, M. René Laffon avait été pour la première fois candidat à la députation dans le département de l'Yonne : porté sur une liste radicale dissidente, il avait obtenu 18,990 voix sur 86,690 votants.
Après la mort de M. Paul Bert, il brigua sa succession parlementaire auprès des électeurs du même département, à l'élection partielle du 23 janvier 1887, toujours comme candidat radical.
Rappelant sa tentative précédente, M. René Laffon déclarait aux électeurs qu'il se représentait devant eux avec le même programme : « Aujourd'hui comme alors, disait-il, je veux : la révision de la Constitution dans le sens de la souveraineté absolue du suffrage universel, seule source légitime du pouvoir ; le service militaire réduit à trois ans égal pour tous; la suppression des exemptions et des privilèges, notamment en ce qui touche les séminaristes; la refonte de notre organisation financière dans un sens plus démocratique, l'équilibre du budget obtenu par le sévère contrôle des dépenses publiques et l'adoption d'un système d'impôts qui assure une répartition plus équitable des charges publiques en dégrevant le travail pour porter principalement sur le capital réalisé ; la séparation des Eglises et de l'Etat entraînant la suppression du budget des cultes et l'établissement pour toutes les opinions religieuses d'un régime de liberté loyalement pratiqué, sous la réserve des garanties que l'Etat ne saurait abandonner sans abdiquer. Toutes ces réformes sont mûres : elles doivent être immédiatement abordées... » M. R. Laffon terminait en se prononçant contre la « politique d'aventures et de conquêtes lointaines », et en indiquant une série de réformes économiques dont il se déclarait partisan.
Son concurrent opportuniste, M. Richard, conseiller municipal d'Auxerre, se recommandait du nom et du programme de Paul Bert: il repoussait la séparation immédiate de l'Eglise et de l'Etat.
M. René Laffon fut élu député de l'Yonne par 34,264 voix (68,680 votants, 109,023 inscrits), contre 28,931 à M. Richard. Il siégea à la gauche radicale, défendit en vain le ministère Goblet, parla sur l'enseignement, sur la crise ouvrière, demanda, à l'occasion des désordres constatés à Cîteaux, la suppression immédiate des congrégations religieuses d'hommes, déposa un projet contre les menées plébiscitaires du parti boulangiste, et fit une proposition portant interdiction des candidatures multiples (20 février 1889). Il vota contre les ministères opportunistes, appuya le ministère Floquet, et se prononça en dernier lieu,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse;
il était absent par congé lors du scrutin sur les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 16 août 1847 à Sedan (Ardennes), mort le 2 septembre 1891 à Sèvres (Seine-et-Oise).
Député de l'Yonne de 1887 à 1891. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 521.)
Lors du renouvellement législatif de 1889, il est réélu dans la 1re circonscription de l'Yonne, au deuxième tour de scrutin, le 6 octobre, avec 7.035 voix contre 6.563 à Denormandie, républicain. A partir de 1889, il vota toutes les mesures destinées à protéger l'agriculture et l'industrie et à leur permettre de résister à la concurrence étrangère. Il se prononça également pour la réforme judiciaire et la réorganisation de l'Assistance publique, surtout dans les campagnes.
« Il combattait avec la dernière énergie les menées coupables tendant à jeter la France dans les bras d'un maître » lorsqu'il mourut miné par la phtisie le 2 septembre 1891, entre deux sessions parlementaires, à l'âge de 44 ans.