Raymond Lainé

1902 - 1972

Informations générales
  • Né le 20 mai 1902 à Sancoins (Cher - France)
  • Décédé le 18 décembre 1972 à Sancoins (Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Cher
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 20 mai 1902 à Sancoins (Cher)
Décédé le 18 décembre 1972 à Sancoins (Cher)

Député du Cher de 1956 à 1958

Issu d'une vieille famille de souche berrichonne, Raymond Lainé voit le jour le 20 mai 1902 à Sancoins, dans le département du Cher. Il effectue ses études primaires dans son village natal, puis rejoint le lycée professionnel de Chalon-sur-Saône où il obtient son brevet élémentaire et celui d'enseignement primaire supérieur. Après s'être acquitté de ses obligations militaires, il retourne dans sa région d'origine où il remplace son père, en 1926, à la direction d'un commerce de grains et à l'exploitation d'une huilerie. Il épouse l'année suivante une jeune femme originaire de l'Allier, Marcelle Colas, qui lui donne deux fils respectivement nés en 1928 et 1947.

En 1940, il participe activement à la défense du territoire et est fait prisonnier.

Hostile aux autorités allemandes et vichyssoises, il est déporté en Pologne puis relâché peu avant la Libération. Ces faits d'armes lui valent non seulement les cartes de combattant et de combattant volontaire de la Résistance et des déportés, mais aussi la présidence cantonale de l'Association des combattants et des prisonniers de guerre.

Il reprend ensuite sa profession de grainetier et d'huilier, mais le fléchissement de ses activités le conduit à élargir son champ professionnel à l'épicerie en gros et à la distribution d'aliments pour bétail. Raymond Lainé commence alors de nourrir une certaine rancœur contre le régime de cette période de mutation des activités rurales et du monde agricole. Son implication dans la vie économique du Cher n'est pas négligeable puisqu'il est élu à la chambre du commerce de Bourges en 1955. Son engagement en politique date de 1953, lors de la fondation de l'Union de défense des commerçants et artisans (UDCA) à laquelle il participe activement en créant des antennes de l'Allier et du Cher du mouvement de Pierre Poujade. Il assure en outre la présidence départementale de l'UDCA dans le département du Cher.

Dans le prolongement de ce militantisme, il conduit la liste d'Union et de fraternité française lors des élections législatives du 2 janvier 1956 après avoir préalablement conclu un apparentement avec la liste d'Action civique de défense des consommateurs et celle des Intérêts agricoles et viticoles.

Il recueille 18 326 des 145 891 suffrages exprimés, son apparentement 23 006 voix, et remporte l'un des quatre sièges à pourvoir, les trois autres revenant à deux communistes et un indépendant paysan. Il s'inscrit tout naturellement dans le groupe Union et fraternité française (UFF) à l'Assemblée et rejoint, le 31 janvier, la commission des affaires économiques, le 29 mai 1956, celle du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions, ainsi que la commission des immunités parlementaires puis, le 30 octobre, celle de l'agriculture. Ses votes sont d'une totale banalité et ne se distinguent jamais des consignes de son groupe, qu'il quitte cependant le 24 juillet 1957 pour rejoindre le groupe paysan. Ses interventions se limitent à quatre dépôts d'un intérêt très médiocre, à l'image des thèmes poujadistes : sursis de paiement aux agriculteurs et artisans ruraux, aide à l'exportation aux industries de la chapellerie, création d'un Conseil central de l'Office national interprofessionnel des céréales, et, le 29 mai 1958, aide aux sinistrés des inondations de la vallée du Cher, ce qui dénote une certaine myopie politique, quand on sait qu'au même moment le président René Coty fait appel à de Gaulle dans l'urgence. Il vote l'investiture du général de Gaulle, le 1er juin et les pleins pouvoirs ainsi que la révision constitutionnelle le lendemain.

Candidat à sa propre succession en novembre 1958, il n'est pas réélu, subissant de plein fouet le reflux dont fut victime la plupart des élus de la IVe République. Il tente alors de racheter cet échec aux élections sénatoriales de 1959, mais connaît un nouvel et cuisant revers. Sa dernière tentative, tout aussi infructueuse, intervient à la faveur des élections législatives de 1962.

Sa retraite professionnelle suit de peu son départ de la scène politique, puisqu'il cesse toute activité professionnelle en 1965. Raymond Lainé, dont l'engagement politique fait écho à l'enracinement géographique et professionnel, est décédé à Sancoins le 18 décembre 1972.