Edmond, Marcel Barrachin
1900 - 1975
Le fonds Edmond Barrachin, qui représente 9 mètres linéaires, est conservé par le Centre d’histoire de la Fondation nationale des sciences politiques, sous la cote EBA. Il a été donné en 2001. Les archives concernent ses années de formation et ses activités en tant que parlementaire, et couvrent la période 1911-1976. Elles sont décrites dans un inventaire analytique. Leur consultation est soumise aux délais fixés par le code du patrimoine. De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet du Centre d’histoire.
Né le 12 janvier 1900 à Paris.
Député des Ardennes de 1934 à 1936.
Député de la Seine à la 2e Assemblée Constituante en 1946 et à l'Assemblée Nationale de 1946 à 1958.
Ministre d'Etat chargé de la réforme constitutionnelle en 1953-1954. Sénateur de la Seine depuis 1959.
Publiciste, M. Edmond Barrachin a été attaché au Ministère des Colonies du 31 novembre 1929 au 2 mars 1930 et au Ministère du Budget en 1931.
Le 4 novembre 1934, il fut élu député des Ardennes (circonscription de Sedan) à une élection partielle en remplacement d'Etienne Riché, décédé le 31 juillet : au scrutin de ballottage, il obtenait 6.740 suffrages sur 13.201 votants. Au Palais-Bourbon, il s'inscrivit au groupe de la gauche radicale et appartint aux commissions de l'enseignement et des beaux-arts, de l'hygiène, des régions libérées, du commerce et de l'industrie, de la marine militaire. Il déposa deux demandes d'interpellation, 1 une sur le chômage dans la région de Montmédy-Sedan, l'autre sur les responsabilités encourues par le service de santé militaire dans le décès de deux soldats du contingent. Le 25 juin 1935, il intervint sur la demande de discussion immédiate de la proposition de résolution de Bracke qui tendait à charger la Commission du suffrage universel d'élaborer dans la huitaine un projet de réforme électorale instituant, pour les élections législatives, le scrutin de liste avec représentation proportionnelle, juste, loyale, sans prime ni panache. Dénonçant l'instabilité gouvernementale, il soulignait que la question mettait en jeu le destin même des institutions parlementaires et, reprochant au scrutin d'arrondissement à deux tours de rapprocher des hommes que rien n'unit, sinon le désir de se faire élire, il s'écriait : « Si la nouvelle Chambre était élue contre quelque chose, et non pour quelque chose, si la majorité se révélait impuissante à soutenir un gouvernement, s'il fallait continuer à accepter cette formule des pleins pouvoirs et des vacances parlementaires perpétuelles, je ne suis pas sûr que le régime républicain pourrait continuer à vivre ». Ainsi M. Barrachin attachait-il dès cette époque une importance primordiale au problème des institutions qui devait tenir, par la suite, une si grande place dans son activité publique.
Aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, si, au premier tour, il réussit à distancer de quelque 2.500 voix son concurrent le plus favorisé, Gabriel Delattre, celui-ci l'emporta, au second avec 7.776 voix contre 6.228 à lui-même. Durant la période qui suit, M. Barrachin milite activement au parti social français, dont il dirige le bureau politique du 19 octobre 1936 jusqu'à la guerre. Il collabore à plusieurs journaux antimarxistes édités sous l'égide de ce parti. Engagé volontaire en 1939, il est fait prisonnier, mais s'évade, réussit à quitter la France pour l'Afrique du Nord et s'enrôle dans les forces française libres. Sa brillante conduite lui vaut deux citations, dont une à l'ordre de l'armée, la médaille militaire, la croix de guerre 1939-1945 avec palme et la médaille des évadés, Le 2 juin 1946, tête de liste du parti républicain de la liberté (P.R.L.) dans le 5e secteur de la Seine, il est élu membre de la deuxième Assemblée Nationale constituante. Le 10 novembre de la même année, ses électeurs lui renouvellent leur confiance. Il est, à l'Assemblée Nationale, vice-président du groupe du P.R.L. Devenu membre du conseil de direction du rassemblement du peuple français (R.P.F.), il préside l'intergroupe parlementaire de ce mouvement. C'est en tête d'une liste R.P.F., sur laquelle il est suivi de MM. Maurice-Rokanowski et Caillet, qu'il est réélu, le 17 juin 1951, avec 28,5 % des suffrages exprimés. Il est vice-président du groupe R.P.F. Mais en 1952, il soutient l'investiture de M. Pinay et, en. désaccord avec le général de Gaules, fonde le groupe d'Action républicaine et sociale (A.R.S.), dont il est désigné comme président (juillet 1952). Il est Ministre d'Etat chargé de la réforme constitutionnelle dans le cabinet Laniel (28 juin 1953-19 juin 1954). En octobre 1953, il a été élu secrétaire général du parti de l'A.R.S. Aux élections du 2 janvier 1956, toujours dans le 5e secteur, il est, avec 12,3 % des suffrages exprimés, le seul élu de la liste d'union des indépendants, A.R.S. et républicains nationaux, dont il a pris la tête; avec agrément du Centre national des indépendants,. paysans et A. R. S. Il s'inscrit au groupe des indépendants et paysans d'action sociale. Le 22 juillet 1958, il est désigné-par la Commission du suffrage universel pour représenter l'Assemblée Nationale au Comité consultatif constitutionnel chargé de préparer une nouvelle constitution.
Aux élections au scrutin uninominal du 30 novembre 1958, il se présente dans la 35e circonscription de la Seine (Courbevoie - La Garenne - Colombes). Il arrive à peu près à égalité, au premier tour, avec le candidat communiste et le candidat U . N . R. ; mais, au second tour, celui-ci le Dr Edmond Pezé, conseiller général - emporte le siège avec plus de 7.000 voix d'avance.
De 1946 à 1958, M. Barrachin a appartenu à plusieurs grandes Commissions, dont celle du Suffrage universel, qu'il présida plusieurs années. On aurait peine a trouver un débat sur l'organisation des pouvoirs publics et sur les institutions dans lequel il ne soit pas intervenu - et ces débats ont été nombreux, qu'il s'agisse de l'Assemblée de l'Union française, de la loi électorale, des conseils généraux et municipaux, du renouvellement des assemblées législatives, de la dissolution de l'Assemblée nationale ou des réformes constitutionnelles. De même, il s'est constamment préoccupé du fonctionnement de l'Assemblée, de son règlement et de ses méthodes de travail. C'est sur son rapport que l'Assemblée décida l'installation d'un système de vote électronique. Il a déposé, sur tous ces sujets, nombre de propositions et de rapports. Mais son activité n'à pas été moins grande en matière de politique générale. A maintes reprises, il demanda a interpeller le gouvernement, fut entendu sur ces demandes et participa à la discussion d'interpellations - les siennes ou d'autres. Il prit aussi la parole -dans plusieurs débats sur l'investiture -de présidents du conseil désignés et sur des questions de confiance. En matière sociale, il est intervenu principalement, par la parole ou par l'écrit, en faveur du relèvement du niveau de vie des économiquement faibles, du reclassement des ouvriers licenciés des entreprises de constructions aéronautiques, du relèvement des crédits destinés aux anciens combattants et victimes de guerre. Mentionnons encore, pour compléter le tableau d'une activité que nous ne saurions ici retracer en détail, d'importantes interventions en matière économique et financière et sur l'Afrique du Nord. Outre les fonctions que nous avons rappelées, M. Barrachin a rempli celles de secrétaire-général adjoint de l'Institut de recherches économiques et politiques et de président du comité national d'études pour la réforme de la constitution.
Le 26 avril 1959, il a été élu sénateur de la Seine avec 1.270 des 6.003 suffrages exprimés ; il s'est inscrit au groupe des. républicains indépendants.
Né le 12 janvier 1900 à Paris (8e)
Décédé le 8 Novembre 1975 à Paris (8e)
Député des Ardennes de 1934 à 1936 Membre de la seconde Assemblée nationale Constituante (Seine)
Député de la Seine de 1946 à 1958 Ministre d'Etat chargé de la réforme constitutionnelle du 28 juin 1953 au 19 juin 1954
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 469 et 470)
Engagé volontaire en 1939, il est fait prisonnier, mais s'évade, réussit à quitter la France pour l'Afrique du Nord et s'enrôle dans les Forces françaises libres. Sa brillante conduite lui vaut deux citations, dont une à l'ordre de l'armée, la Médaille militaire, la Croix de guerre 1939-1945 avec palme et la Médaille des évadés.
Aux élections du 21 octobre 1945, à la première Assemblée nationale Constituante, il présente, dans la 5e circonscription de la Seine, une liste « d'action démocratique contre les fascismes de droite et de gauche » qui obtient 19 890 suffrages sur 357 050 suffrages exprimés et n'a aucun élu.
Le 2 juin 1946, tête de liste du Parti républicain de la liberté (P.R.L.), dans le 5e secteur de la Seine, il est élu membre de la seconde Assemblée nationale Constituante. Inscrit au groupe du Parti républicain de la liberté (opposition de droite), il vote contre le projet de Constitution de la IVe République (28 septembre 1946).
Le 10 novembre de la même année, ses électeurs lui renouvellent leur confiance. Il est, à l'Assemblée nationale, vice-président du groupe du P.R.L. Devenu membre du conseil de direction du Rassemblement du Peuple Français (R.P.F.), il préside l'intergroupe parlementaire de ce mouvement.
Le 17 juin 1951, Edmond Barrachin conduit la liste du R.P.F., dans la même circonscription de la Seine et retrouve son siège avec 28,5 % des suffrages exprimés. Vice-président du groupe gaulliste, il cosigne à ce titre avec Armand de Baudry d'Asson pour les indépendants, et Charles Barangé, pour le M.R.P., la proposition qui, devenue loi, portera le nom de ce dernier. Elle institue une allocation scolaire perçue par les associations de parents d'élèves de l'enseignement privé et par les Conseils généraux pour les élèves de l'enseignement public. Si le vote de cette loi (21 septembre 1951) provoque la rupture entre les socialistes et les républicains populaires, elle constitue aussi les prémices d'une entente entre ces derniers, les indépendants et des députés élus sous l'étiquette R.P.F. Le 6 mars 1952, contrairement aux consignes du général de Gaulle, Edmond Barrachin s'abstient volontairement sur l'investiture d'Antoine Pinay et le 26 juin 1953 vote celle de Joseph Laniel qui l'appelle au gouvernement comme ministre d'Etat chargé de la réforme constitutionnelle (28 juin 1953-19 juin 1954). Entre temps, en rupture avec le R.P.F., il avait fondé, à l'Assemblée nationale, le groupe d'Action républicaine et sociale (A.R.S) qu'il préside de juillet 1952 à octobre 1953, date à laquelle il cède la présidence à Henri Bergasse et devient secrétaire général.
Absent lors du vote d'investiture de Pierre Mendès-France, Edmond Barrachin approuve les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités d'Indochine (23 juillet 1954), s'abstient sur la question préalable relative à la Communauté européenne de défense (30 août), ratifie les accords de Londres mettant un terme à l'occupation de l'Allemagne (12 octobre) et ceux de Paris qui autorisent son réarmement et son entrée dans l'O.T.A.N. (29 décembre). Le 4 février 1955, sur l'Afrique du Nord, il vote contre le gouvernement (chute du cabinet Mendès-France). Il soutient ensuite le gouvernement Edgar Faure y compris le 29 novembre 1955 à propos du mode de scrutin et de la date des élections législatives (chute du cabinet).
Aux élections du 2 janvier 1956, toujours dans le 5e secteur, il est, avec 12,3 % des suffrages exprimés, le seul élu de la liste « d'Union des indépendants, A.R.S. et républicains nationaux », dont il a pris la tête. Il s'inscrit au groupe des indépendants et paysans d'action sociale. Le 22 juillet 1958, il est désigné par la Commission du suffrage universel pour représenter l'Assemblée nationale au Comité consultatif constitutionnel, chargé de préparer une nouvelle constitution.
De 1946 à 1958, Edmond Barrachin appartient à plusieurs grandes commissions, dont celle du suffrage universel, qu'il préside plusieurs années. On aurait peine à trouver un débat sur l'organisation des pouvoirs publics et sur les institutions dans lequel il ne soit pas intervenu - et ces débats ont été nombreux - qu'il s'agisse de l'Assemblée de l'Union française, de la loi électorale, des conseils généraux et municipaux, du renouvellement des assemblées législatives, de la dissolution de l'Assemblée nationale ou des réformes constitutionnelles. De même, il se préoccupe constamment du fonctionnement de l'Assemblée, de son règlement et de ses méthodes de travail. C'est sur son rapport que l'Assemblée décide l'installation d'un système de vote électronique. Il dépose sur tous ces sujets, nombre de propositions et de rapports. Son activité n'est pas moindre en matière de politique générale. A maintes reprises, il demande à interpeller le gouvernement, est entendu sur ces demandes et participe à la discussion des interpellations (les siennes ou d'autres). Il prend aussi la parole dans plusieurs débats sur l'investiture de présidents du Conseil désignés et sur des questions de confiance. En matière sociale, il intervient principalement en faveur du relèvement du niveau de vie des économiquement faibles, du reclassement des ouvriers licenciés des entreprises de construction aéronautique, du relèvement des crédits destinés aux anciens combattants et victimes de guerre. Mentionnons encore d'importantes interventions en matière économique et financière et sur l'Afrique du Nord.
Pendant la troisième législature, Edmond Barrachin s'abstient volontairement lors de l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956) mais vote les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars). Il soutient ensuite la politique nord-africaine des gouvernements de Maurice Bourgès-Maunoury et de Félix Gaillard et ratifie par ailleurs, les traités instituant la C.E.E. et l'Euratom (9 juillet 1957). Toutefois, le 15 avril 1958 il refuse la confiance à Félix Gaillard sur la mission dite des « bons offices » entre la France et la Tunisie. Il entre alors dans l'opposition à la IVe République : contre l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai), contre l'état d'urgence sur le territoire métropolitain (16 mai), contre la révision de certains articles de la Constitution (27 mai). Le 1er juin 1958, Edmond Barrachin vote la confiance au général de Gaulle puis accorde les pleins pouvoirs et se prononce pour la révision de la Constitution (2 juin).
Outre les fonctions que nous avons rappelées, Edmond Barrachin a rempli celles de secrétaire-général adjoint de l'Institut de recherches économiques et politiques et de président du Comité national d'études.