Smaïl Lakhdari
1897 - 1965
Né le 1er février 1897 à Beni Fesh (Constantine)
Décédé le 8 août 1965 à Rennes (Ille-et-Vilaine)
Membre de la première Assemblée nationale constituante (Constantine)
Issu d'une famille de notables aisés et francisés de la région de Batna, dans le Constantinois, Smaïl Lakhdari entreprend des études de médecine à l'Université d'Alger. En 1919, il est vice-président de l'Association des étudiants musulmans d'Afrique du Nord. Comme tel, il appartient clairement au mouvement « Jeune Algérien » qui plaide en faveur d'une meilleure assimilation des musulmans à la République française. Docteur en médecine, il exerce à Guelma et se tourne rapidement vers les mandats électifs. Conseiller municipal de sa ville, il est aussi conseiller général du département de Constantine et membre des Délégations financières. Il appartient à la Fédération des élus fondée par le docteur Bendjelloul dont il partage les thèses assimilationnistes modérées, desquelles s'éloigne déjà Ferhat Abbas.
Quand la France entre en guerre en 1939, il souscrit un engagement comme médecin militaire, pour la durée des opérations. Ce comportement patriotique explique sans doute sa désignation à l'Assemblée consultative provisoire d'Alger. En octobre 1945, il se présente à l'élection de l'Assemblée nationale constituante, au titre du collège des Français musulmans dans le département de Constantine, quatrième de la liste « d'Union démocratique franco-musulmane » conduite par le docteur Bendjelloul. En raison des consignes d'abstention lancées par le Parti populaire algérien (PPA), clandestin depuis 1939, de Messali Hadj comme par les amis de Ferhat Abbas, les listes de Bendjelloul obtiennent un large succès : sept sièges au total, dont quatre dans le Constantinois.
Le nouvel élu siège dans la commission des communications et des PTT puis dans celle des affaires économiques. Ses interventions se réduisent à un soutien aux propositions de Mohammed Bendjelloul visant à étendre le champ de l'amnistie des condamnations prononcées à la suite des événements du 8 mai 1945 qui ont ensanglanté le Constantinois. Il s'oppose courtoisement au ministre de l'intérieur, André Le Troquer, dont il juge le projet trop limitatif.
Sa carrière parlementaire s'arrête là. Non candidat à la seconde Assemblée constituante, il échoue au Conseil de la République en décembre 1946 et de nouveau en 1951, à la faveur d'une élection partielle. Candidat à l'Assemblée nationale en novembre 1958 dans la 11e circonscription de l'Algérie (Bône), la liste d'Union républicaine qu'il conduit est largement distancée.
Smaïl Lakhdari est décédé en France à Rennes le 8 août 1965.