Albert Lalle
1905 - 1979
Né le 24 mai 1905 à Villy-le-Moutier (Côte d'Or)
Décédé le 22 octobre 1976 à Dijon (Côte d'Or)
Député de la Côte d'Or de 1946 à 1967
Le nom et la vie d'Albert Lalle sont indissociablement liés à la Bourgogne, sa région natale et sa terre d'élection. Il voit en effet le jour à Villy-le-Moutier, dans le département de la Côte d'Or, le 24 mai 1905. Après ses études à Beaune, ce fils de forgeron s'installe en 1928 sur son lieu de naissance comme exploitant agricole. Très tôt attiré par la chose publique, il réussit à succéder à son père à la mairie de Villy, en 1933. Il passe alors pour le plus jeune maire de France. Il accède en outre à la présidence de la coopérative des magasins et silos de Nuits, et commence d'exercer une réelle influence sur le monde agricole. Son ancrage à droite, représentatif d'un individualisme agraire, aussi peu idéologique que possible, attaché à la propriété familiale et hostile à toute forme de dirigisme, rencontre un écho certain en Bourgogne. Il ne brigue cependant aucun autre mandat que municipal avant la seconde guerre mondiale qui le conduit à se réfugier en Suisse dans un premier temps. Il revient ensuite en Côte d'Or où il rallie les rangs de la Résistance. Cet engagement lui vaut d'intégrer le Comité départemental de la Libération en tant que délégué de l'agriculture. A cette occasion, il est également fait chevalier de la Légion d'honneur.
Albert Lalle entre alors de plain-pied dans la politique : réélu à la mairie de Villy-le-Moutier en 1945, il est candidat en quatrième position sur la liste des Indépendants emmenée par le chanoine Kir, lors des élections à la première Assemblée nationale Constituante, en octobre 1945. Il n'est pas élu, la Côte d'Or ne disposant alors que de quatre sièges. Cet échec est provisoire ; il est en effet élu en troisième position sur la liste du même chanoine Kir en juin 1946. Avec 81 923 des 167 006 suffrages exprimés, la liste des républicains indépendants obtient trois des autres sièges, loin devant la liste SFIO qui, avec 47 893 voix, doit se contenter d'un seul élu. Cette tendance est confirmée aux élections législatives de novembre 1946, puisqu'il retrouve son mandat de député, tout comme Félix Kir et Marcel Roclore, les deux autres sièges allant au socialiste Jean Bouhey et au communiste Pierre Meunier, alors directeur de cabinet de Maurice Thorez. Il est nommé membre des commissions de l'agriculture et des boissons, puis juré à la Haute cour de justice, instituée par l'ordonnance du 13 novembre 1944.
Ses nombreux dépôts, rapports et projets de résolution reflètent bien son inclination pour les questions agricoles. Qu'il s'agisse de ses interventions en faveur de la réparation des calamités de 1947, en faveur de la distribution, le 31 mars 1950, en faveur des allocations familiales des agriculteurs ou de la fiscalité viticole, le 17 février 1950, les vignerons et les producteurs de cassis de la Côte d'Or n'ont en effet pas trouvé de défenseur plus vigilant. Il se présente volontiers comme un « simple paysan », soucieux de l'agriculture de son pays, sans aucune considération d'ordre politique. Ainsi dénonce-t-il, lors de la séance du 17 février 1950, les milliards dépensés à combler les déficits des entreprises nationalisées qui seraient mieux employés dans l'agriculture.
Les élections législatives du 17 juin 1951 sont certainement les plus animées qu'Albert Lalle ait eu à connaître. Il souhaite en effet, avec le docteur Roclore, éliminer le chanoine Kir, d'autant qu'un apparentement avec le RPF est jugé indispensable à la victoire des Indépendants. Exploitant à son avantage la brouille entre le général de Gaulle et le député-maire de Dijon,Albert Lalle parvient à décrocher la tête de liste des Indépendants, secondé par Marcel Roclore. Dans son engagement électoral, il affirme la légitimité de sa candidature et malmène le chanoine Kir dont il présente la liste comme une « liste de division faisant le jeu des communistes ».
Mais cette stratégie d'éviction n'aboutit pas. Certes, il est réélu avec 43 413 des 156 694 suffrages exprimés, mais le chanoine Kir, parti seul à la bataille est également réélu avec 32 579 voix. Seul le docteur Roclore fait les frais de cette opération en perdant son siège. Les trois autres sont attribués au candidat du RPF, le général Billotte, au socialiste Jean Bouhey et au communiste Pierre Meunier.
La campagne achevée, les Indépendants se retrouvent cependant et siègent dans le même groupe à l'Assemblée. Albert Lalle, qui est nommé secrétaire du groupe des Républicains indépendants de l'Assemblée, retrouve alors la Commission des boissons et celle de l'agriculture dont il devient le président. Ses nombreux dépôts et interventions portent tous exclusivement sur les problèmes agricoles (réglementation des plantations forestières, mise à jour des statuts des coopératives agricoles, création d'un comité interprofessionnel du cassis de Dijon...) Il n'hésite cependant pas à prendre part au débat d'investiture de certains présidents du Conseil pressentis (René Mayer le 24 juillet 1951), tout comme il intervient au moment de la discussion du projet de loi portant création d'une Communauté européenne du charbon et de l'acier. Ses votes se situent à droite : il accorde sa confiance à tous les candidats à la présidence du Conseil de droite ou de centre droit et s'abstient lors de l'investiture de Mendès France. Il vote les lois Marie-Barangé favorables à l'enseignement privé et s'oppose à la Communauté européenne de défense.
Avec les élections de 1956, Albert Lalle connaît une réélection plus sereine que cinq ans plus tôt. Les Indépendants rassemblés sur la même liste derrière le chanoine Kir recueillent 63 383 des 169 836 suffrages exprimés. Outre le député-maire de Dijon et Lalle, Marcel Roclore récupère son siège, les deux derniers revenant à Pierre Meunier et Jean Bouhey.
Albert Lalle retrouve alors la Commission des boissons et la présidence de celle de l'agriculture. Son activité parlementaire, toujours aussi soutenue, continue de porter essentiellement sur des questions agricoles, viticoles et régionales, bien qu'il intervienne dans le débat sur le Marché commun lors de la séance du 18 janvier 1957 et interroge le ministre des affaires étrangères, Christian Pineau sur les objectifs et les moyens d'une politique agricole commune ou sur ceux du IIIe Plan lors de la séance du 5 mars 1957. Il ratifie le projet de loi portant création d'une Communauté économique européenne et vote l'investiture de tous les derniers postulants à la présidence du Conseil.
Le 27 mai 1958, il s'oppose à la proposition de révision constitutionnelle partielle, vote l'investiture du général de Gaulle le 1er juin et lui accorde les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle le lendemain.
La chute de la IVe République, fatale à de nombreux députés sortants, n'entraîne pas celle de Lalle qui retrouve son siège lors du scrutin législatif du 30 novembre 1958.
Réélu aux élections législatives de novembre 1962, il est battu au second tour des élections de mars 1967 par le candidat radical-FGDS Pierre Charles. Il se retire alors de la vie politique nationale mais conserve ses mandats locaux. Il est décédé le 22 octobre 1976 à Dijon.
LALLÉ (Albert)
Né le 24 mai 1905 à Villy-le-Moutier (Côte d’Or)
Décédé le 22 octobre 1979 à Dijon (Côte d’Or)
Député de la Côte d’Or de 1946 à 1967
(Voir la première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français (1940-1958), tome 5, p. 45-47)
Albert Lallé se présente aux élections législatives de novembre 1958 dans la troisième circonscription de la Côte d’Or avec l’investiture du Centre national des indépendants et paysans et le soutien de l’UNR, qui ne présente pas de candidat contre lui. Quoiqu’il ait occupé des fonctions de responsabilité sous la IVème République, notamment comme président de la Commission de l’agriculture de l’Assemblée nationale, l’élu de Villy-le-Moutier entend servir l’ « immense espoir » de renouveau qui est né, selon lui, avec l’approbation des nouvelles institutions, le 28 septembre 1958. Il l’explique dans sa profession de foi, et y plaide notamment en faveur d’ « un Parlement qui ne déborde pas les limites de ses attributions ». Ses engagements électoraux sont principalement d’ordre économique. Il réclame notamment « une répartition plus équitable du revenu national entre les différentes branches de l’économie » au bénéfice de l’agriculture et de l’équipement des campagnes. Partisan d’une « Europe unie » et fidèle à l’alliance atlantique, il voit dans le marché commun une chance de « consolider notre économie dans un ensemble européen ». S’il évoque l’Algérie, c’est pour souhaiter qu’elle connaisse « un destin pacifique dans l’ensemble français », soit une formulation plus nuancée que celle dont usent d’autres Indépendants à la même époque. Le principal adversaire d’Albert Lallé est alors l’ancien résistant Pierre Meunier, député sortant progressiste, soutenu par le Parti communiste. Le candidat modéré arrive très nettement en tête des suffrages le 23 novembre 1958, avec 47,2% des voix. Il devance ses trois concurrents dans la quasi-totalité des cantons de la circonscription. Seul celui d’Arnay-le-Duc lui préfère en effet Pierre Meunier, qui y obtient 46,5% des suffrages exprimés. Le 30 novembre 1958, Albert Lallé est réélu député de la Côte d’Or avec une majorité de 52,5% des voix, dans le cadre d’une triangulaire.
Il s’inscrit au groupe des Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS) de l’Assemblée nationale et en prend la vice-présidence le 2 décembre 1961. Il ne retrouve pas cependant ses fonctions de président d’une Commission parlementaire sous la Vème République. Le nombre des commissions permanentes est désormais limité à six au Palais-Bourbon et les questions agricoles relèvent de la Commission de la production et des échanges. C’est le gaulliste Maurice Lemaire, spécialiste des dossiers industriels et ferroviaires qui accède à sa présidence en janvier 1959, avec Albert Lallé comme vice-président. Le député bourguignon siège en outre au Comité national de propagande en faveur du vin et au Conseil supérieur des alcools à partir de 1959.
Son expérience des débats parlementaires lui permet d’intervenir à vingt neuf reprises dans l’hémicycle au cours de la première législature de la Vème République. Il y défend surtout les intérêts des exploitants agricoles, mais sans s’associer complètement aux protestations contre la modernisation conduite par le pouvoir gaulliste dès la fin des années 1950. Estimant que le Premier ministre Michel Debré est « demeuré un peu trop discret » sur la politique agricole qu’il entend suivre dans son discours devant le Parlement, Albert Lallé se fait l’écho des inquiétudes du monde rural lors du débat sur le programme du gouvernement, le 15 janvier 1959. Il juge indispensable que « puisse être sauvegardée l’existence des exploitations familiales » sans méconnaître pour autant la nécessité d’une refonte de la politique agricole, qu’imposent du reste les engagements européens de la France. Il suggère qu’une Commission soit formée, qui puisse formuler des recommandations sur la fixation des prix agricoles, afin d’éviter que l’abandon de l’indexation ne se traduise par un appauvrissement de ceux qui cultivent la terre. Il souhaite enfin que le gouvernement pratique « une concertation permanente et confiante » sur les questions agricoles, non seulement avec les groupements professionnels mais aussi avec le Parlement et ses commissions spécialisées. De 1959 à 1961, l’élu bourguignon préside l’Amicale parlementaire agricole et rurale.
Albert Lallé manifeste une attention particulière à deux dossiers intéressant notamment le monde rural entre 1958 et 1962 : la taxe d’encouragement à la production textile et la réglementation des alcools. Le 26 octobre 1960, il s’émeut ainsi de l’abaissement du taux de la taxe d’encouragement à la production textile, que le gouvernement entend faire passer de 0,7% à 0,35%. L’exécutif prévoit en outre d’affecter 30% des recettes de ce prélèvement aux territoires d’Outre-mer membres de la Communauté, ce qui ne laisse pas d’inquiéter Albert Lallé. Soulignant que 40.000 à 50.000 hectares sont consacrés en France à la culture du lin ou du chanvre, il ne s’oppose au principe d’une diminution de la taxe concernée, mais juge excessive la baisse prévue par le Gouvernement. Le député de la Côte d’Or revient à plusieurs reprises sur cette question en séance publique, notamment le 29 octobre 1961. Il consacre en outre une part importante de son activité parlementaire à défendre les intérêts des viticulteurs et producteurs de boissons alcoolisées. Le 30 janvier 1959, il dépose ainsi avec d’autres élus de régions viticoles une proposition de loi tendant à réglementer la protection des appellations d’origines étrangères en France. Il s’agit d’établir une clause de réciprocité dans le régime de protection que la France accorde aux appellations d’origine des pays étrangers.
Si Albert Lallé vote la motion de censure du 4 octobre 1962, son évolution vers l’opposition est beaucoup plus progressive que celles d’autres élus Indépendants, comme le chanoine Kir, maire de Dijon, par exemple. Il approuve le programme du gouvernement de Michel Debré (16 janvier 1959) comme la déclaration de politique générale du même Premier ministre (15 octobre 1959). Favorable à la loi sur le financement de l’enseignement privé (23 décembre 1959), Albert Lallé accorde les pouvoirs spéciaux au gouvernement pour rétablir l’ordre en Algérie après la Semaine des barricades (2 février 1960). Il s’abstient volontairement à l’issue du débat sur le programme du gouvernement Pompidou (27 avril 1962) et ne prend pas part au vote sur la levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault, le 5 juillet 1962.
C’est pourtant avec le soutien implicite de l’UNR qu’Albert Lallé sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire en novembre 1962 : cet appui n’est pas négligeable dans un département qui a approuvé l’élection du président de la République au suffrage universel par 62% des voix, le 28 octobre précédent. La profession de foi du député sortant se caractérise, comme en 1958, par sa prolixité et sa préoccupation d’unité nationale. Partisan d’une « collaboration loyale entre l’exécutif et le législatif » pour ce qui regarde les institutions et d’un « rassemblement des républicains et des nationaux » quant à la politique, Albert Lallé se garde de rompre explicitement avec ceux des Indépendants qui se situent désormais dans l’opposition. Son discours le situe parmi ces modérés qui manifestent quelque méfiance à l’égard de l’Etat comme acteur économique. Il prône un encouragement à l’épargne qui lui permette « de se substituer à l’impôt dans le financement des investissements » et envisage « la libre entreprise » comme le principe cardinal de toute politique économique. Ce défenseur des intérêts paysans, qui a voté en faveur de la ratification du traité de Rome quelques années auparavant, forme des vœux pour que se réalise à terme « une véritable unité politique européenne », dont la France serait à l’initiative. Albert Lallé défend en outre le principe d’une « solidarité occidentale » qui implique « de jouer loyalement et efficacement le jeu de l’Alliance Atlantique ». Les électeurs de la 3ème circonscription de la Côte d’Or confirment leur confiance au député sortant en le réélisant dès le premier tour. 14799 voix se portent en effet sur son nom le 18 novembre 1962, soit 54,5% des suffrages exprimés.
Albert Lallé s’apparente au groupe des Républicains indépendants à l’Assemblée nationale en décembre 1962 et retrouve la Vice-présidence de la Commission de la production et des échanges. Il prend la parole à dix neuf reprises en séance publique entre 1962 et 1967, pour y évoquer ses sujets de prédilection. Le 4 novembre 1963, il participe à la discussion du budget de l’agriculture dans l’hémicycle et « proteste avec force contre la diminution du crédit réservé à l’encouragement à la production textile ». Il juge en outre que toute politique de modernisation agricole doit reposer sur des prix qui donnent aux producteurs « la possibilité de mener une vie décente ». Un an plus tard, le débat sur les questions orales relatives au prix des produits agricoles lui permet de saluer « ce qui a été fait pour le monde paysan » depuis 1958, « que ce soit dans le domaine social, dans celui de l’enseignement agricole ou dans celui du soutien des marchés ». Fidèle à ses convictions, l’ancien président de la Commission de l’Agriculture à l’Assemblée nationale regrette l’absence d’une véritable politique des prix agricoles, dans un contexte où les paysans français ont le sentiment de souffrir plus que d’autres des conséquences du plan de stabilisation de septembre 1963. Il propose en particulier de « majorer le prix du lait de consommation sans attendre l’établissement d’un prix européen ».
Le député bourguignon reste un spécialiste des questions viticoles sous la deuxième législature de la Vème République. Il dépose en effet sur le bureau de l’Assemblée nationale une proposition de loi tendant à instituer une régie commerciale et autonome de l’alcool (19 décembre 1964), puis un texte visant à conserver les aires de production des vins d’appellation d’origine contrôlée (30 juin 1966). Albert Lallé s’en tient à un soutien non exempt souvent de réserves ou de critiques vis-à-vis du gouvernement de Georges Pompidou entre 1962 et 1967. Il s’exprime en faveur de la ratification du traité de l’Elysée (13 juin 1963) mais vote contre la réforme du mode d’élection des conseillers municipaux (17 juin 1964). Il approuve en revanche la réforme du service national (26 mai 1965).
Elu conseiller général de Beaune-sud à la suite de Roger Duchet en 1964, Albert Lallé semble aborder les élections législatives de mars 1967 en position de force. Il est en effet le candidat unique de la majorité mais se voit opposer un centriste en la personne de Philippe Demoisy. C’est en outre dans sa circonscription que le général de Gaulle a obtenu son plus mauvais résultat au second tour de l’élection présidentielle de 1965 (51,7%). Le 5 mars 1967, Albert Lallé réunit 41,7% des voix, mais est devancé par le FGDS Pierre Charles dans les cantons d’Arnay-le-Duc et de Liernais. Une semaine plus tard, une timide hausse de la participation (+0,53%) et le report d’au moins 47,5% des électeurs du Centre démocrate sur la FGDS provoquent la défaite du sortant. Battu pour 271 voix par Pierre Charles, Albert Lallé ne rassemble en effet que 49,6% des suffrages exprimés.
Il se consacre dès lors à ses mandats locaux et devient vice-président du Conseil général de la Côte d’Or en 1967. A cette date, il prend également la présidence du Comité national de propagande sur le vin, puis entre au Conseil régional de Bourgogne en 1972. C’est en 1976, à la veille d’élections cantonales où il compte se représenter, qu’Albert Lallé est brusquement frappé par la maladie. Il abandonne son siège à l’Assemblée départementale en 1976, puis sa mairie de Villy-le-Moutier en 1977. L’ancien parlementaire s’éteint deux ans plus tard à Dijon.
Le 26 octobre 1979, les députés observent une minute de silence à la mémoire de leur ancien collègue. Lieutenant de réserve, Albert Lallé était chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du Mérite agricole.