Charles Lalou

1841 - 1918

Informations générales
  • Né le 26 juin 1841 à Lille (Nord - France)
  • Décédé le 27 novembre 1918 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Nord

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 26 juin 1841 à Lille (Nord), mort le 27 novembre 1918 à Paris (8e).

Député du Nord de 1889 à 1893.

Fils d'un haut fonctionnaire, Charles Lalou se consacra d'abord à diverses affaires industrielles et devint rapidement directeur des mines de Bruay. Engagé volontaire en 1870, il participa courageusement au conflit franco-prussien dans une unité du génie.

Peu de temps après la guerre, il fit la connaissance d'Emile de Girardin, s'associa avec celui-ci et se lança dans le journalisme.

A la mort d'Emile de Girardin, Charles Lalou était propriétaire et directeur du journal La France. Sous son énergique impulsion, ce journal devait prendre un essor remarquable ; de nombreuses éditions locales furent lancées (La France de Bordeaux, de l'Est, du Nord...). Bientôt, Charles Lalou se trouvait à la tête d'une entreprise de presse très importante, avec 24 grands quotidiens et 1.500 ouvriers.

Il dirigeait, d'autre part, une grande exploitation agricole à La Chapelle-en-Serval, dans l'Aisne.

Rallié à la politique du général Boulanger, Charles Lalou apporta au parti national le puissant concours de La France. Membre du comité national, candidat boulangiste aux élections législatives de 1889 - «Voter pour mon ami Charles Lalou, avait dit le général, c'est voter pour moi » - il choisissait comme devise : « Révision, Constituante » ; il se prononçait contre le renouvellement des traités de commerce « qui ruinent l'industrie », contre les expéditions lointaines, contre la politique opportuniste, pour la paix religieuse, pour la diminution des charges de l'agriculture, du commerce et de l'industrie..

Il fut élu député de la 1re circonscription de Dunkerque, au premier tour, par 7.823 voix contre 4.750 à Trystram, député républicain sortant.

Membre de diverses commissions à la Chambre, Charles Lalou déposa et fit adopter, après de nombreux efforts, une proposition de loi relative à l'imposition des ouvriers étrangers travaillant en France.

Battu au deuxième tour par le général Iung, candidat républicain, lors des élections législatives de 1893, il consacra de nouveau toute son ardeur au journalisme. Toujours fidèle à la politique révisionniste, il ne cessa de diriger dans La France de vives attaques contre les parlementaires impliqués dans l'affaire de Panama, et crut même devoir, en 1896, publier une liste de 104 députés qui auraient touché des fonds provenant de la compagnie dirigée par F. de Les-seps. Poursuivi, en raison de cette publication, devant plusieurs tribunaux à la fois, il fut acquitté par quelques-uns et condamné par d'autres, pour diffamation, à plusieurs années de prison et à de fortes amendes. (La Cour de cassation, saisie, devait admettre, dans un arrêt curieux, cette appréciation contradictoire de faits identiques de la part de juridictions différentes : «Attendu, dit la Cour, qu'en matière de diffamation commise par la voie de la presse, le délit, ne résultant que de la publication, doit être réputé commis partout où l'écrit a été publié ; qu'il y a ainsi autant de délits distincts que de juridictions dans le ressort desquelles la publication a été faite et qu'il appartient à chacune de ces juridictions»... de se prononcer. Cf. Sirey 1897 - I - 201).

A la suite de cette malheureuse affaire, Charles Lalou abandonna non seulement la vie publique, mais le journalisme, et ne s'occupa plus que d'affaires minières et financières.

Il mourut le 27 novembre 1918 à Paris à l'âge de 77 ans.