Charles Lamarque-Cando

1901 - 1989

Informations générales
  • Né le 12 janvier 1901 à Onard (Landes - France)
  • Décédé le 30 novembre 1989 à Mont-de-marsan (Landes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Landes
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Landes
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Landes
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Landes
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Landes
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Landes
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Landes
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 12 janvier 1901 à Onard (Landes)
Décédé le 30 novembre 1989 à Mont-de-Marsan (Landes)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Landes)
Député des Landes de 1946 à 1958

Charles Lamarque-Cando est né le 12 janvier 1901 à Onard (Landes), dans un milieu qu'il définit lui-même comme « humble et de vieille tradition républicaine » : son père est agriculteur, et, comme son propre père, a été plusieurs années durant maire (socialiste) d'Onard ; sa mère est institutrice. Après des études à l'Ecole normale d'instituteurs de Mont-de-Marsan, Charles Lamarque-Cando enseigne dans les écoles françaises de San Sébastien, en Espagne, puis à Aire-sur-Adour, dans les Landes ; c'est là qu'il connaît ses premiers engagements politiques, militant simultanément à la Ligue des droits de l'homme et à la SFIO. Très attaché à la laïcité, il est aussi secrétaire fédéral du syndicat national des instituteurs.

Charles Lamarque-Cando se tourne plus activement vers l'action politique au lendemain du 6 février 1934. Il organise, dès le 11 février, un meeting de protestation à Mont-de-Marsan, et crée, à Rochefort, une section locale du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Remarqué pour la vigueur de ses convictions et son habileté dans les joutes oratoires, Charles Lamarque-Cando rejoint la commission exécutive de la fédération socialiste des Landes, dont il devient, à partir de septembre 1936, le secrétaire fédéral.

C'est à l'occasion des élections cantonales du 9 février 1936 que Charles Lamarque-Cando affronte pour la première fois l'épreuve du suffrage universel. Sa victoire est éclatante : il recueille, dans le canton de Sabres (Landes), plus de 62 % des suffrages. Porté par ce premier succès, Charles Lamarque-Cando présente dans la foulée sa candidature aux élections législatives dans la première circonscription de Mont-de-Marsan, dont le député sortant, le docteur Bézos, est radical-socialiste. Charles Lamarque-Cando fait cette fois l'expérience de l'échec, mais avec 47 % des voix, sa performance est des plus honorables.

Charles Lamarque-Cando n'a alors que trente-cinq ans, mais il exerce déjà une forte autorité sur la fédération socialiste des Landes. Il a su aussi se faire connaître et estimer de la population, en particulier grâce au combat qu'il mène contre la loi de 1889 sur le statut du métayage, texte qu'il juge « ridicule et périmé ». Ses positions rencontrent un écho certain : il est, dès le premier tour, réélu conseiller général de Sabres lors des élections cantonales d'octobre 1937.

Partisan de la ligne défendue par Léon Blum et Paul Faure, Charles Lamarque-Cando est aussi de ces socialistes qui, en septembre 1938, n'approuvent qu'avec des réserves marquées la signature des accords de Munich : « la paix n'est sauvée qu'à force de capitulations, de reniements, de lâchetés (...). Ce qui nous inquiète, c'est la facilité avec laquelle tout est cédé aux dictateurs, par petites étapes, comme pour refaire et augmenter leur prestige et leur puissance ». Un an plus tard, lorsqu'éclate l'annonce du pacte germano-soviétique, Charles Lamarque-Cando dénonce les « inqualifiables procédés russes ».

Dès 1941, Charles Lamarque-Cando organise à Mont-de-Marsan un mouvement de résistance attaché au réseau Libération Nord ; il sert aussi, avec le grade de capitaine, dans le réseau Buckmaster des Forces Françaises Combattantes. Charles Lamarque-Cando devient chef adjoint départemental des FFI, et préside le Comité départemental de libération ; ses activités lui valent d'être décoré de la médaille de la Résistance et de la Croix de guerre.

Charles Lamarque-Cando renoue à la Libération le fil interrompu de sa carrière politique : il devient maire de Sabres le 5 mai 1945, et retrouve son mandat de conseiller général, présidant même, de septembre 1945 à avril 1949, l'assemblée départementale.

Neuf ans après sa première tentative malheureuse, Charles Lamarque-Cando sollicite à nouveau, le 21 octobre 1945, un mandat parlementaire, à l'occasion des élections pour la première Assemblée nationale Constituante. La liste de la SFIO qu'il conduit dans les Landes remporte, avec 59 599 voix sur 122 610 suffrages exprimés, soit près de 50 % des voix, un succès remarquable ; elle obtient deux des quatre sièges à pourvoir, les deux autres sièges échéant à la liste communiste et à la liste du MRP.

Membre de la Commission de l'agriculture et du ravitaillement, Charles Lamarque-Cando s'impose très vite comme l'un des meilleurs connaisseurs du monde agricole et rural. Il dépose notamment, le 22 février 1946, une proposition de loi visant à rendre à l'Office national interprofessionnel des céréales la structure que lui avait conférée le gouvernement du Front populaire dans la loi du 15 août 1936 ; il est en outre le principal artisan de la réforme du statut du fermage et du métayage, votée le 14 avril 1946, intervenant à de nombreuses reprises à la tribune de l'Assemblée en qualité de rapporteur de la Commission de l'agriculture.

Avec ses collègues du groupe socialiste, Charles Lamarque-Cando vote les nationalisations et approuve, le 19 avril 1946, le projet de Constitution de la IVe République ; le texte est cependant rejeté par le référendum du 5 mai 1946, ce qui rend nécessaire la convocation d'une nouvelle Assemblée nationale constituante.

Les élections se tiennent le 2 juin 1946 ; Charles Lamarque-Cando conduit de nouveau la liste de la SFIO, dont les résultats fléchissent quelque peu, mais demeurent fort convenables, avec 52 419 voix sur 134 850 suffrages exprimés.

Charles Lamarque-Cando retrouve la Commission de l'agriculture et du ravitaillement, au nom de laquelle il dépose notamment, le 25 septembre 1946, un rapport sur le projet de loi portant création du Fonds forestier national ; il continuera par la suite à porter un intérêt soutenu à cet organisme, siégeant notamment au sein de son Comité de contrôle.

Charles Lamarque-Cando approuve le nouveau projet de Constitution, voté par l'Assemblée le 28 septembre 1946, et ratifié par référendum le 13 octobre. Il sollicite le renouvellement de son mandat lors des élections législatives du 10 novembre. Les quatre députés sortants sont une nouvelle fois reconduits ; la liste de la SFIO fléchit encore, dans un contexte marqué par une moindre participation (45 039 voix sur 125 149 suffrages exprimés).

Charles Lamarque-Cando siège à la Commission de l'agriculture, à la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions, et à la Commission des moyens de communication ; il est en outre appelé à figurer sur la liste des jurés de la Haute cour de justice.

Son activité parlementaire, au cours de cette législature, se fait particulièrement intense. Il rédige de nombreux rapports au nom de la Commission de l'agriculture, pour la plupart consacrée au statut du fermage. Il intervient aussi pour prendre part à diverses discussions sur le statut des baux ruraux.

Le député des Landes vote la confiance à Léon Blum (17 décembre 1946) et à Paul Ramadier (4 mai 1947) ; il approuve le projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août), soutient le plan Marhall (7 juillet 1948), le projet relatif à la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) et le projet de loi tendant à la ratification du pacte de l'Atlantique (26 juillet) ; enfin, il vote la réforme électorale instituant le système des apparentements (7 mai 1951).

Charles Lamarque-Cando est de nouveau candidat aux élections législatives du 17 juin 1951. Sa liste emporte encore une fois deux des quatre sièges à pourvoir, avec 39715 voix sur 126254 suffrages exprimés ; le communiste Félix Garcia perd son siège, au profit du candidat radical, Olivier Caliot, qui préside aussi le Conseil général. Charles Lamarque-Cando choisit progressivement de ne se consacrer qu'à son mandat parlementaire : il quitte le conseil général des Landes le 7 octobre 1951, et abandonne le 26 avril 1953 la mairie de Sabres.

Charles Lamarque-Cando est nommé membre de la Commission de l'agriculture, de la Commission des boissons, et de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Son activité parlementaire est presque exclusivement consacrée à l'élaboration, entamée dès la fin de l'année 1945, d'un dispositif législatif encadrant l'ensemble des professions agricoles. Il intervient aussi à plusieurs reprises pour alerter le gouvernement sur la situation économique de la région des Landes de Gascogne.

Charles Lamarque-Cando vote contre la loi Barangé Marie (21 septembre 1951), approuve le projet de la CECA (13 décembre 1951) ; il vote contre la motion d'investiture d'Antoine Pinay à la présidence du Conseil (6 mars 1952), puis contre celle de Joseph Laniel (26 juin 1953), mais soutient la motion de Yvon Delbos tendant à investir Pierre Mendès France, président du Conseil désigné (17 juin 1954). Le député des Landes est enfin de ceux qui, le 30 août 1954, soutiennent encore le projet de Communauté Européenne de Défense.

Aux élections législatives du 2 janvier 1956, Charles Lamarque-Cando améliore son score, avec 48 577 voix sur 133 940 suffrages exprimés ; la liste communiste, conduite par Jean Lespiau, retrouve un élu, tandis que le MRP perd son député sortant Joseph Defos du Rau. Charles Lamarque-Cando est nommé membre de la Commission de l'agriculture et de la Commission de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement ; il siège en outre au sein de la Commission spéciale tendant à favoriser la construction de logements et les équipements collectifs.

Charles Lamarque-Cando dépose, le 20 mars 1956, une proposition de loi tendant à modifier la réglementation concernant l'affiliation volontaire à la sécurité sociale, en particulier pour les artisans ; il dépose aussi, le 26 juin 1956, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à autoriser les soldats affectés en Algérie à chasser, sans permis, pendant la durée de leur permission coïncidant avec les périodes d'ouverture de la chasse. Charles Lamarque-Cando intervient à plusieurs reprises à la tribune de l'Assemblée pour alerter le gouvernement quant aux dangers de la tuberculose bovine ; en outre, prenant part le 11 juillet 1957 à la discussion d'une proposition de loi relative aux élections des chambres départementales d'agriculture, il souligne la nécessité d'accorder, au sein de ces instances, une juste représentation aux ouvriers agricoles, aux chefs de culture et aux régisseurs.

A l'occasion des principaux votes de la législature, le député des Landes se prononce pour l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), puis de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957) ; il soutient le projet de loi portant ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet), ainsi que le projet de loi relatif aux pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre). Charles Lamarque-Cando vote la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai 1958) puis apporte, le 1er juin, son soutien à Charles de Gaulle ; il vote en outre les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle, le 2 juin.

Candidat aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, Charles Lamarque-Cando échoue cette fois à se faire réélire. Provisoirement à l'écart de la vie publique, il se consacre à son métier de libraire-imprimeur, et à la coopérative de construction « Les Castors landais » dont il est le président-fondateur.

Charles Lamarque-Cando retrouve dès novembre 1962 son siège à l'Assemblée nationale ; réélu en mars 1967, il est ensuite battu à deux reprises, en juin 1968 et mars 1973. Charles Lamarque-Cando est en outre maire de Mont-de-Marsan de 1962 à 1983, conseiller général de 1962 à 1979, et conseiller régional de 1972 à 1982.

Il meurt à Mont-de-Marsan, le 30 novembre 1989.