Paul Lambin
1886 - 1975
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 5 mai 1896 à Reims (Marne).
Député de l'Aisne de 1936 à 1942.
Négociant en meubles, Paul Lambin était conseiller municipal de Tréloup de mai 1932 dans la circonscription de Château-Thierry (Aisne). Il ne réunit alors sur son nom que 1.074 voix sur 13.039 votants au premier tour de scrutin. Il ne fit pas acte de candidature au second tour.
Aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936, il pose à nouveau sa candidature sous l'étiquette S.F.I.O. Au premier tour de scrutin, il arrive en tête avec 3.539 voix sur 13.136 votants, devançant Petri qui obtient 3.450 voix et Guernut, le député sortant, qui ne recueille que 3.411 voix. Au second tour, le 3 mai 1936, Lambin l'emporte aisément avec 7.121 voix sur Petri, seul candidat qui lui restait opposé et qui n'obtint que 5.740 voix.
A la Chambre des députés, il s'inscrit au groupe socialiste. Il est membre de la commission des affaires étrangères, de la commission du travail et de la commission de l'administration générale, départementale et communale.
Son mandat municipal l'incite à s'occuper de questions intéressant les collectivités locales. Il dépose entre autres une proposition de résolution invitant le gouvernement à donner un statut national aux personnels communaux, une proposition de résolution concernant les constructions scolaires (collaboration des architectes et des maîtres), une proposition de résolution concernant l'enseignement du solfège et de la musique dans les écoles publiques, une proposition de résolution concernant l'éducation physique à l'école publique.
Attentif aux problèmes sociaux, soucieux d'améliorer la situation des travailleurs, il dépose des propositions de loi tendant à modifier la loi sur les assurances sociales et à assurer aux salariés des congés payés, des propositions de résolution tendant à accorder aux petits propriétaires récoltants, aux fermiers, aux petits commerçants non inscrits à l'impôt sur le revenu une assurance contre le risque d'accident, de maladie et à accorder une retraite vieillesse dans le cadre des assurances sociales.
De même, il dépose de nombreuses propositions de résolution tendant à réduire le prix de certaines denrées de consommation courante, le prix de certains services et invitant le gouvernement à prendre des mesures en faveur des soldats mobilisés et de leurs familles, en instituant notamment une allocation militaire.
L'application des conventions collectives passées entre le patronat et les salariés l'amène à s'occuper particulièrement des problèmes provoqués par les conflits du travail. Il est rapporteur, au nom de la commission du travail, du projet de loi tendant à modifier les procédures de conciliation et d'arbitrage prévues par la loi du 31 décembre 1936. Il intervient dans la discussion de ce lorsqu'il se présenta pour la première fois aux élections générales législatives projet, notamment sur l'article 4 concernant l'établissement de la liste des arbitres et sur l'article 6 touchant le règlement des conflits intéressant les entreprises qui n'ont pas de conventions collectives. Il est chargé également de présenter le rapport, fait au nom de la commission du travail, sur le projet de loi de ratification du décret du 17 juin 1938 portant ouverture de crédits aux budgets du ministère du Travail et du ministère de la Justice en vue de permettre le fonctionnement de divers services collaborant à l'application de la Loi du 4 mars 1938 sur les procédures de conciliation et d'arbitrage. Il dépose une demande d'interpellation du gouvernement sur l'application des conventions collectives et des procédures de conciliation et d'arbitrage dans l'agriculture.
Dans l'intention de donner plus de prestige au Parlement et de rendre son travail plus efficace, il dépose une proposition de résolution tendant à réformer les méthodes du travail parlementaire et à rendre plus complète la collaboration entre la Chambre des députés et le Sénat. Constatant qu'il y a urgence, il estime que la démocratie est en danger quand les assemblées élues ne jouissent plus de la considération et du prestige qui sont nécessaires à leur fonctionnement régulier. Il pense que le Parlement doit se réformer, que les débats doivent être disciplinés et rationalisés, qu'ils doivent devenir plus techniques et plus rapides, que les grands débats ne doivent plus être étouffés et que les orateurs devenant moins nombreux seraient évitées les redites. Il propose que les pouvoirs du président de la Chambre des députés soient accrus de telle sorte qu'il puisse d'abord organiser les débats avec le concours des présidents de groupes et de commissions et ensuite qu'il soit en mesure de les conduire plus strictement. Il demande que les groupes soient dotés d'une organisation administrative et que les commissions voient leur compétence se développer et leurs moyens matériels et d'information améliorés. S'inspirant de la procédure appliquée à la Chambre des Communes, il propose l'institution de questions orales posées au gouvernement. Enfin, il réclame plus d'assiduité de la part des députés et propose des sanctions pour ceux qui manquent à la discipline.
Dans le but de donner au président, aux vice-présidents et aux questeurs l'autorité nécessaire pour appliquer les mesures énoncées dans sa précédente résolution, il juge indispensable de porter d'un an à une législature la durée du mandat du Bureau. Il dépose, aussi, une proposition de résolution invitant le gouvernement à modifier la loi constitutionnelle du 16 juillet 1875 en ce qui concerne la durée du mandat de la Chambre.
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il vote la délégation du pouvoir constituant au maréchal Pétain.
Né le 5 mai 1896 à Reims (Marne)
Décédé le 19 mai 1975 à Château-Thierry (Aisne)
Député de l'Aisne de 1936 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2112, 2113)
Au début de la seconde guerre mondiale, Paul Lambin vend son commerce de meubles et se consacre à son mandat de maire de Tréloup et à l'organisation de la Résistance dans la région de Château-Thierry.
A partir de 1942, membre d'un groupe de résistance, il fournit à celui-ci des renseignements d'ordre militaire et procède avec lui à l'étude des terrains favorables aux parachutages. Il devient ensuite le délégué officiel de l'organisation départementale de Libération pour l'arrondissement de Château-Thierry. En raison de son activité, et malgré son âge, il est désigné comme président du Comité de libération nationale, et conserve le commandement du groupe de sa commune comme officier FFI : ce groupe commettra de nombreux sabotages.
En sa qualité de maire, il intervient d'autre part constamment en faveur de la population, contre les impositions et les corvées.
A la Libération, il présidera la Commission d'épuration et la Commission consultative de sécurité publique de l'arrondissement de Château-Thierry.
Malgré son vote en faveur de la délégation du pouvoir constituant au maréchal Pétain, le congrès national du Parti socialiste, réuni à Paris du 9 au 12 novembre 1944, le maintient dans le parti, lui interdisant simplement de solliciter tout mandat pendant cinq ans. Toutefois, il sera constamment réélu maire de Tréloup jusqu'en 1958.