Solange Lamblin

1900 - 1984

Informations générales
  • Née le 8 mars 1900 à Marcq-en-barœul (Nord - France)
  • Décédée le 8 décembre 1984 à Chantecueil (Essonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Seine
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Née le 8 mars 1900 à Marcq-en-Baroeul (Nord)
Décédée le 8 décembre 1984 à Chantecueil (Essonne)

Membre de la première Assemblée nationale constituante (Seine)
Député de la Seine de 1946 à 1951

Solange Lamblin est née le 8 mars 1900 à Marcq-en-Baroeuil, dans le Nord. Elle est issue d'un milieu modeste : son père est tailleur, et sa mère épicière. Après des études secondaires à Tourcoing, puis des études supérieures à la faculté des Lettres de Lille, Solange Lamblin passe avec succès le concours de l'agrégation d'anglais, et entame une carrière de professeur d'anglais dans l'enseignement secondaire puis dans l'enseignement supérieur.

La participation des femmes à la vie publique dans la France des années 30 est des plus limitées ; elles ne sont pas nombreuses celles qui, ne disposant pas même du droit de vote, choisissent, à l'instar de Solange Lamblin rejoignant les rangs de la section féminine du Parti démocrate populaire, de s'engager dans l'action politique. Par une ordonnance du 21 avril 1944, le GPRF confère aux femmes la pleine jouissance de leurs droits civiques. La solidité de ses convictions démocrates-chrétiennes et le courage dont elle vient d'administrer la preuve dans les rangs de la Résistance valent alors à Solange Lamblin de figurer en quatrième position sur la liste du MRP dans la première circonscription de la Seine lors des élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante. La liste, conduite par Francisque Gay, recueille 137 669 voix sur 429 633 suffrages exprimés ; la répartition des restes à la plus forte moyenne permet à Solange Lamblin d'emporter l'un des dix sièges à pourvoir.

Solange Lamblin est nommée membre de la commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs. Dans son activité parlementaire, elle se montre soucieuse du sort réservé, à la veille de l'hiver, aux plus demunis, déposant le 20 décembre 1945 une proposition de loi destinée à faciliter le relogement des locataires victimes d'une expulsion, et interpellant quelques semaines plus tard le gouvernement sur le même thème.

Solange Lamblin intervient aussi, le 30 décembre 1945, au cours de la discussion sur le projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1946, pour affirmer la nécessité d'une association plus étroite du Parlement et surtout de l'Université à la réforme de l'enseignement supérieur en cours : « alors que les ouvriers des usines, de façon juste et nécessaire, se trouvent intégrés à la direction, par la participation aux comités d'entreprise, voici qu'une réforme aussi importante et aussi grave que celle de l'enseignement se trouve engagée sans que l'Université soit consultée », déplore-t-elle, avant de réclamer que davantage d'attention soit prêtée aux revendications des syndicats d'enseignants - ce qui ne saurait surprendre, venant d'une enseignante de formation, par surcroît militante CFTC..

Solange Lamblin vote les nationalisations mais s'oppose au premier projet de Constitution de la IVe République adopté par l'Assemblée nationale le 19 avril 1946 ; le texte est toutefois rejeté par le peuple français lors du référendum du 5 mai 1946, ce qui rend nécessaire la convocation d'une nouvelle Assemblée constituante.

Les élections se tiennent le 2 juin 1946. De nouveau placée en quatrième position sur la liste conduite par Francisque Gay dans la première circonscription de la Seine, Solange Lamblin est victime du recul du MRP, qui ne retrouve que deux de ses quatre députés sortants ; elle ne dispose plus, alors, que du seul mandat de conseillère de Paris. Solange Lamblin retrouve toutefois son siège lors des élections du 10 novembre 1946 pour la première Assemblée législative : placée cette fois en troisième position, derrière Francisque Gay et Jean Cayeux, elle bénéficie de la relative stabilisation des positions électorales du MRP, dont la liste recueille 119 138 voix sur 433 260 suffrages exprimés. Les autres sièges échoient au parti communiste conduit par André Marty (trois élus), à la SFIO conduite par Paul Rivet (un élu), au Rassemblement des Gauches Républicaines conduit par Vincent de Moro-Giafferi (un élu) et au Parti républicain de la liberté conduit par Louis Rollin et Edouard Frédéric-Dupont (deux élus).

Solange Lamblin retrouve la commission de l'éducation nationale ; elle est aussi nommée membre de la commission de la presse, et jurée à la Haute cour de justice. Solange Lamblin déploie au cours de la législature une importante activité parlementaire, manifestant un intérêt particulier pour les questions scolaires et universitaires. Elle intervient à deux reprises au cours de la discussion, au printemps 1948, du projet de loi sur la nationalisation des écoles privées des houillères, qui déchire la majorité gouvernementale : une première fois, le 20 mars, pour suggérer le renvoi du débat parlementaire à la prochaine session parlementaire, « où il sera possible de lui assurer toute l'ampleur nécessaire » ; la seconde fois, le 14 mai 1948, quelques instants avant le scrutin final, pour faire part à ses collègues parlementaires de son « étonnement » : « les écoles des houillères étaient dans une situation particulière ; les houillères en effet finançaient les écoles. On ne veut plus de cette situation particulière. Il faut que les écoles rentrent dans le rang. Dans ce cas, je ne comprends pas que l'on envisage pour ces écoles, qui deviennent des écoles publiques, un autre mode de fonctionnement que celui en en vigueur dans toutes les écoles publiques de France, c'est-à-dire la prise en charge des dépenses par l'Etat et la commune ».

Solange Lamblin épouse, à l'occasion des grands votes de la législature, les positions de son groupe parlementaire : elle accorde sa confiance à Léon Blum (17 décembre 1946), puis à Paul Ramadier (4 mai 1947) ; elle approuve le projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août) mais vote contre le texte du gouvernement sur les écoles privées des houillères nationalisées (14 mai 1948). Solange Lamblin se prononce aussi pour l'adoption du projet relatif à la constitution du conseil de l'Europe (9 juillet 1949), pour la ratification du pacte de l'Atlantique (26 juillet) et pour la réforme électorale relative aux apparentements (7 mai 1951).

Solange Lamblin ne sollicite pas le renouvellement de son mandat lors des élections législatives du 17 juin 1951 ; elle préfère réintégrer l'Université, où elle dit se trouver « plus à sa place ».

Elle décède le 8 décembre 1984 à Chantecueil (Essonne).