Arthur Lamendin
1852 - 1920
Né le 2 mars 1852 à Lourches (Nord), mort le 3 novembre 1920 à Neuville-sur-Escaut (Nord).
Député du Pas-de-Calais de 1892 à 1919.
Fils d'un « garde particulier » des mines de Lourches, Arthur Lamendin, dès l'âge de 9 ans, était employé des mines et, dès 12 ans, descendait au fond. A 23 ans, il quitte le Nord pour Liévin (Pas-de-Calais).
Ses premières tentatives pour grouper les mineurs du Pas-de-Calais en syndicat datent de 1882. Elles lui valent l'hostilité de la Compagnie de Liévin qui le congédie. Il n'en continue pas moins activement sa propagande, est l'un des promoteurs de la grande grève de 1889 et devient à la même époque secrétaire général de l'association syndicale des mineurs du Pas-de-Calais. En 1890, le ministre du Commerce et de l'Industrie le nomme membre du Conseil supérieur du travail. En 1891, il est élu conseiller municipal de Liévin, puis en 1892 député de la 2e circonscription de Béthune, qu'il représentera sans discontinuité jusqu'en 1919.
Son programme comporte trois points essentiels : la lutte contre les grandes compagnies financières ; le maintien de la paix mais la préparation d'une éventuelle défense ; la diffusion large de l'instruction primaire. Il faut aussi noter que, l'un des premiers, il se prononce pour l'impôt progressif sur le revenu. En 1892, il recueille, lors d'une élection partielle, 12.242 voix contre 6.035 à M. Delisse. En 1893, 11.940 voix contre 9.430. Puis ses élections en 1898, 1902, 1906, 1910 et 1914 sont aisées et brillantes : en 1914, ainsi, il recueille 12.404 voix contre 3.331 à son plus dangereux rival, Wattel.
Inscrit au parti socialiste, il prend régulièrement part à la Chambre aux discussions qui touchent à la condition ouvrière. Il soutient la proposition de Basly tendant à la création d'une « grande » commission d'enquête sur les conditions de travail dans les mines et intervient en faveur de la création de caisses de secours et de retraites des ouvriers mineurs. Il participe activement à l'élaboration des législations sur les conseils de prud'hommes et sur les accidents du travail. Il propose en 1902 « l'amnistie pour faits de grèves et faits connexes ». Fidèle à l'un des axes de son programme, il intervient également dans les discussions concernant l'éducation nationale : ainsi, en 1913, sur la fréquentation scolaire et la défense de l'école laïque.
En 1904, il devint aussi conseiller général du canton de Lens-Ouest et, peu de temps après, maire de Liévin, fonction qu'il exerce jusqu'en juin 1912, date à laquelle il est battu aux élections municipales.
De 1914 à 1916, il mène une action courageuse et bienfaisante dans sa région. Puis il tombe gravement malade, ce qui lui interdit de solliciter un nouveau mandat de député en 1919. Il reste pourtant président de la section du parti socialiste de Neuville-sur-Escaut.
Il meurt en 1920 dans cette ville ; il a 68 ans.