Henri Laniel
1857 - 1936
Né le 9 janvier 1857 à Vimoutiers (Orne), mort le 21 mai 1936 à Aubry-le-Panthou (Orne).
Député du Calvados de 1896 à 1932. Henry Laniel se destine d'abord à la carrière militaire et il est admis à 18 ans à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr avec le numéro 6. Cédant au vœu de son père, propriétaire de l'important tissage de Beuvillers, il quitte cependant l'armée et devient maire de Beuvillers.
Il est élu député de l'arrondissement de Lisieux pour la première fois le 12 janvier 1896, avec l'étiquette de républicain libéral, en remplacement du comte de Colbert, démissionnaire, et recueillant 6.720 voix contre 5.704 à Chéron, radical. Il sera constamment réélu jusqu'en 1928 : en 1898, au premier tour, par 7.256 voix contre 5.942 au même Chéron ; en 1902, au second tour, par 7.702 voix contre 94 à de Laborde ; en 1906, au premier tour, par 9.945 voix contre 2.656 à Guillonneau ; en 1910, au premier tour également, par 7.496 voix contre 3.703 à Lesigne ; en 1914, au premier tour encore, par 7.302 voix contre 6.181 au même Lesigne ; en 1919, en tête de la liste d'union nationale républicaine avec 17.282 voix ; en 1924, avec toute cette même liste ; en 1928, enfin, avec le retour du scrutin uninominal, il conserve son siège, ayant recueilli 8.067 voix contre 2.587 à Lefèvre.
Au cours de sa longue carrière parlementaire, il est élu membre de diverses commissions, et notamment de la commission d'assurance et de prévoyance sociales, de la commission d'enquête sur l'industrie textile, de la commission des économies, de l'agriculture, du règlement, des boissons, du suffrage universel.
Dès son entrée à la Chambre, il soutient la politique Méline et s'attache à défendre les privilèges des bouilleurs de cru.
Lors de l'affaire Dreyfus, il prend parti pour l'armée et il combat le ministère Combes et la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
A la veille de la guerre, il vote le service militaire de trois ans et demande l'accroissement des pouvoirs du Président de la République.
Après la guerre il dépose des propositions de loi relatives à la chasse, aux droits qui frappent les ventes d'immeubles à des étrangers, aux assurances sociales.
En 1932, il se présente à nouveau aux élections comme radical. Devancé au premier tour par Vernon, radical indépendant, qui avait obtenu 5.956 voix alors qu'il n'en avait lui-même recueilli que 5.531, il cède sa place au second tour à son fils, Joseph, qui emportera le siège avec 6.690 voix contre 6.057 à Vernon. Il se retire alors de la vie politique et meurt quatre ans plus tard, le 21 mai 1936, à l'âge de 79 ans.