Edgard Laroche-Joubert
1843 - 1913
Député de 1884 à 1889, né à Angoulême (Charente) le 12 septembre 1843, fils du député jean Edmond Laroche-Joubert, il fit de brillantes études, voyagea, devint, le 14 septembre 1884, associé dans la papeterie créée par son père, conseiller municipal d'Angoulême, adjoint au maire en 1870, conseiller général du 1er canton d'Angoulême (1847), et fut élu, le 14 septembre 1884, à la place de son père décédé, député de la 1re circonscription d'Angoulême, par 8,450 voix (12,925 votants, 20,733 inscrits), contre 4,357 voix à M. Guimberteau.
Il prit place dans le groupe de l'Appel au peuple, monta fréquemment à la tribune à propos du budget de 1885, de la surtaxe sur les céréales, fut membre de la commission des conseils de prud'hommes, demanda l'application du suffrage universel à l'élection des sénateurs, et vota contre le gouvernement.
Porté, le 4 octobre 1885, sur la liste conservatrice de la Charente, il fut réélu député de ce département, le 1er sur 6, par 49,722 voix (88,972 votants, 112,037 inscrits). M. Laroche-Joubert fils continua d'opiner régulièrement avec la droite impérialiste, et de combattre les divers ministères au pouvoir ; il s'est prononcé, en dernier lieu,
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 12 septembre 1843 à Angoulême (Charente), mort le 14 novembre 1913 à Paris (16e).
Député de la Charente de 1884 à 1906. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 599.)
Aux élections générales de 1889, Edgard Laroche-Joubert obtint sans mal pour la seconde fois le renouvellement de son mandat de député de la 1re circonscription d'Angoulême : il n'eut aucun compétiteur et, sur les 12.366 électeurs qui prirent part au scrutin, 9.661 lui accordèrent leurs suffrages. Par la suite, le corps électoral allait d'ailleurs lui renouveler trois fois encore sa confiance en lui donnant en 1893, 8.165 voix sur 14.085 contre 5.623 au républicain-radical Jartan ; en 1898, 8.494 sur 15.398 contre 6.627 au radical-socialiste Le Ricolais, en 1902 enfin, 8.537 sur 16.136 contre 7.427 à Maviat, candidat de nuance gauche radicale.
Pendant les vingt-deux années consécutives où il fut député, Edgard Laroche-Joubert - qui fut également conseiller municipal et conseiller général d'Angoulême, ne cessa pas de diriger, avec le titre de gérant en chef, l'entreprise de papeterie qu'il tenait de son père et qui, malgré sa forme coopérative et l'institution de la participation des ouvriers aux bénéfices, restait en fait son affaire personnelle. Président du comité central des fabricants de papiers de France, il obtint la présidence d'une des sections de l'Exposition universelle de 1889 ainsi qu'un grand prix pour la qualité de ses fabrications. Il reçut aussi un autre prix et deux médailles d'or pour son œuvre économique et sociale. Grand industriel, soucieux de défendre ses intérêts mais qui invitait les patrons à reconnaître leurs devoirs à l'égard de leurs ouvriers et qui, à la tribune de la Chambre, se fit parfois applaudir par l'extrême gauche, Edgard Laroche-Joubert garda toute sa vie des convictions politiques conservatrices mais d'abord bonapartiste comme son père, il se rallia après 1892 à la République.
Son expérience des affaires et ses préoccupations sociales orientèrent son activité parlementaire. De 1889 à 1906, il appartint successivement aux commissions du travail, du commerce et de l'industrie, ainsi qu'aux commissions chargées d'examiner les projets et propositions sur la liberté d'association, sur les patentes, sur la prorogation du privilège de la Banque de France.
Aux élections générales de 1906, Edgard Laroche-Joubert se fit battre par Maviat, qui prit ainsi sa revanche de sa défaite de 1902 : Laroche-Joubert obtint 8.229 voix sur 17.171 et son concurrent 8.859.
Il ne sollicita pas de nouveau mandat en 1910 et mourut à Paris, septuagénaire, le 14 novembre 1913.