Robert Barrière
1909 - 1975
BARRIÈRE (Jean-Jacques, Robert)
Né le 23 juillet 1909 à Sauveterre-de-Guyenne (Gironde)
Décédé le 3 janvier 1975 à Sauveterre-de-Guyenne
Député de la Gironde de 1962 à 1967
Issu du sud de la Gironde, ancré dans le monde agricole, Robert Barrière présente plusieurs traits communs avec Jean Sourbet dont il a été le suppléant et dont le décès, moins d’un mois après le second tour des élections législatives de 1962, fait de lui le député de la 8ème circonscription de la Gironde.
Né à Sauveterre-de-Guyenne (Gironde) le 23 juillet 1909, Jean-Jacques Robert Barrière est le fils de Jacques Barrière, greffier de paix et d’Antoinette Parenteau, sans profession. Elève au collège de la Réole puis au lycée privé Saint-Genès à Bordeaux, il interrompt ses études après avoir obtenu en 1926 la première partie du baccalauréat. Robert Barrière devient dans les années qui suivent viticulteur, profession qu’il exerce toute sa vie, dans la commune de Saint-Romain-de-Vignague, au château « Les Granges ». En 1936, il épouse, à Lamothe-Landerron (Gironde), Marie-Thérèse Despin-Ballereau - née en 1914 - qui lui donne quatre fils. Des années 1930 au milieu des années 1950, la vie de Barrière semble être exclusivement consacrée à son activité viticole et à sa famille si on excepte une mobilisation en 1939-1940. Il fonde notamment la cave coopérative de Sauveterre-de-Guyenne.
L’entrée dans la vie politique s’effectue tardivement, sous la IVème République, quand Barrière est élu conseiller municipal de Saint-Romain-de-Vignague en 1947 puis adjoint au maire en 1953 et enfin, conseiller général du canton de Sauveterre-de-Guyenne, au second tour, le 24 avril 1955 sous l’étiquette indépendant avec 51,5% des voix. C’est sous le patronage politique de Jean Sourbet, député CNIP de la Gironde et éphémère ministre de l’Agriculture, une des figures du monde rural dans le paysage politique girondin, que Robert Barrière se présente devant les électeurs. En 1958, le nouveau découpage électoral créé la 8ème circonscription de la Gironde, dite de « Langon », à dominante rurale (cantons d’Auros, Branne, Monségur, Pellegrue, Podensac, Saint-Macaire, Targon) malgré la présence de petites villes (Langon - sous-préfecture -, La Réole, Cadillac, Sauveterre-de-Guyenne). Naturellement, Jean Sourbet s’y présente et choisit Robert Barrière comme suppléant. Grâce aux bonnes relations entretenues par le CNIP en Gironde avec Jacques Chaban-Delmas, Sourbet est réélu avec 4000 voix d’avance. En 1959, Barrière renforce son assise locale en devenant maire de Saint-Romain-de-Vignague.
Réélu au 1er tour au Conseil général le 4 juin 1961 avec 55,3% des voix, Barrière l’est aussi avec Sourbet, sous l’étiquette « Union républicaine » et le patronage du CNIP, au second tour des législatives, le 25 novembre 1962, dans une triangulaire, avec 16 916 voix face à un candidat UNR (1 3990 voix) et au candidat communiste, Henri Lafourcade (10 030 voix). A la mort de Sourbet, peu après, Robert Barrière est proclamé député le 22 décembre 1962. Le nouvel élu s’apparente au groupe du Rassemblement démocratique. Il n’appartient, durant la législature, qu’à une seule commission, celle de la production et des échanges et ne prend jamais la parole. Ses votes traduisent en général une opposition aux projets gouvernementaux et un soutien aux questions préalables ou demandes d’ajournement posées par le centre ou la gauche même si, de temps en temps, il choisit l’abstention plutôt qu’un vote négatif, comme par exemple, sur le traité franco-allemand (scrutin du 13 juin 1963). Le député reste essentiellement implanté dans son terroir où il préside le comice agricole, un club cycliste et un club de basket-ball et sa seule décoration – le Mérite agricole – témoigne de cet engagement rural. En 1965, Barrière quitte sa petite mairie de campagne pour se faire élire dans sa commune natale, la petite ville de Sauveterre-de-Guyenne.
Lors des législatives de 1967 auxquelles il se présente, pour la première fois sous son nom, Barrière doit faire face à une conjoncture défavorable pour la droite. Mais il souffre surtout d’une image trop terne pour faire oublier celle de son mentor, Sourbet. La défaite est rude et brutale car le député sortant n’arrive qu’en troisième position à l’issue du premier tour avec 10 909 voix derrière l’ex-rival gaulliste de 1962, Cyrille Azzola (12 234 voix) et le candidat socialiste, Pierre Lagorce, maire de Langon, qui obtient 11 820 voix et qui l’emporte largement au second tour avec plus de dix mille voix sur Azzola.
La carrière politique de Robert Barrière ne s’arrête pourtant pas en 1967. Les électeurs du canton de Sauveterre-de-Guyenne lui restent fidèles en lui gardant leur confiance (52,3% des voix au second tour le 1er octobre 1967 puis 73% des voix au premier tour le 23 septembre 1973). Barrière conserve, de plus, durablement, de 1960 à 1975, son poste de secrétaire départemental du CNIP en Gironde. En 1973, une ultime responsabilité lui est confiée quand il devient conseiller régional d’Aquitaine.
Robert Barrière meurt en fonction le 3 janvier 1975 dans sa commune natale, à Sauveterre-de-Guyenne.