Joseph Lasserre
1836 - 1889
Député de 1876 à 1889, né à Toulouse (Haute-Garonne) le 23 mai 1836, mort à Saint-Nicolas-de-la-Grave (Tarn-et-Garonne) le 28 décembre 1889, riche propriétaire dans cette dernière localité et maire de la commune, il fut élu, en octobre 1871, conseiller général de Tarn-et-Garonne, combattit l'administration préfectorale pendant la période « du 24 mai » et entra dans la vie parlementaire aux élections législatives de 1876: élu, le 20 février, député de l'arrondissement de Castelsarrazin par 9,643 voix sur 18,812 votants et 21,616 inscrits, contre 9,084 à M. Buffet, en faveur de qui M. Belmontet, ancien député, d'abord candidat, s'était obligeamment désisté, M. Lasserre s'inscrivit au centre gauche et fut un des 363 adversaires du cabinet du 16 mai.
Réélu, à ce titre, le 14 octobre 1877, par 10,363 voix (19,632 votants, 21,956 inscrits), contre 9,176 à M. Cavalié, candidat officiel, il prit rang dans la gauche républicaine et appartint à la majorité qui soutint la politique opportuniste. Il vota:
- pour l'article 7 de la loi Ferry sur l'enseignement supérieur,
- contre l'amnistie pléniére,
- pour l'invalidation de l'élection de Blanqui,
- pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion,
et obtint sa réélection, le 21 août 1881, par 11,501 voix (18,415 votants, 22,020 inscrits), contre 5,784 à M. Guirinaud et 982 à M. Boulan. Il défendit de ses votes les cabinets Gambetta et Ferry et se prononça
- contre l'élection des juges par le peuple,
- contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat
- et pour les crédits de l'expédition du Tonkin.
Porté, aux élections générales du 4 octobre 1885, sur la liste républicaine opportuniste de Tarn-et-Garonne, M. Lasserre échoua avec 28,455 voix sur 59,851 votants. Mais l'élection de ce département, qui avait donné la majorité à la liste conservatrice, fut annulée par la Chambre nouvelle, et, le 20 décembre de la même année, un nouveau scrutin renvoya M. Lasserre au Palais-Bourbon, le 4e et dernier, avec 30,739 voix sur 61,785 votants, 70,064 inscrits. Il soutint les ministères républicains de la législature, se prononça pour l'expulsion des princes, et, en dernier lieu,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Il mourut des suites d'un accident de voiture. Sa bonne santé et sa belle humeur étaient légendaires à la Chambre, où il représentait, a-t-on dit, « tous les bons côtés du Midi ». Vice-président du conseil général de Tarn-et-Garonne.