Hubert Bassot

1932 - 1995

Informations générales
  • Né le 17 mai 1932 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 13 décembre 1995 à Briouze (Orne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Orne
Groupe
Union pour la démocratie française
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 14 décembre 1995
Département
Orne
Groupe
Union pour la démocratie française et du centre

Biographies

Biographie de la Ve République

BASSOT (Hubert, Jacques, Marie)
Né le 17 mai 1932 à Paris
Décédé le 13 décembre 1995 à Briouze (Orne)

Député de l'Orne de 1978 à 1981, et de 1993 à 1995

Hubert Bassot naît en mai 1932 dans une famille de la bourgeoisie parisienne. Il est le fils de l'industriel Jacques Bassot, docteur en droit, président-directeur général de la société Variel France, secrétaire général de la Compagnie des machines Bull, à la suite de son propre père, Marcel Bassot, ainsi que co-fondateur et président de la Fédération, un mouvement fédéraliste français créé en 1944. Sa famille est apparentée au compositeur Francis Poulenc.

En décembre 1952, Hubert Bassot se marie à Myriam Guibert. Le couple aura quatre enfants. En 1957, cet économiste qui a commencé ses études supérieures par l’histoire, s’affirme comme un partisan de l'Algérie française. Il publie chez Berger-Levrault, en 1958, Les Silencieux, sur les officiers de l’armée en Algérie, pour lequel il obtient le prix de la Société des gens de lettres. Il fonde l'association Ceux de l'Algérie avec Jacques Soustelle, puis dirige, à partir de 1960, L'Esprit public, revue dont il est le co-fondateur et souvent présentée comme l'organe de presse officieux de l'OAS.

Hubert Bassot s’engage également en politique. Il est à la tête du Rassemblement pour l'Esprit public, formation politique également créée à son initiative et qui porte sa candidature aux élections municipales à Marseille en mars 1965, sur la liste du Rassemblement démocratique et national emmenée par le docteur Luccioni, laquelle recueille 5 % des voix au premier tour. La même année, après avoir soutenu un temps l'avocat et ancien député Jean-Louis Tixier-Vignancour, représentant de l'extrême-droite à l'élection présidentielle, Hubert Bassot milite pour le candidat et président du Mouvement républicain populaire (MRP), Jean Lecanuet, sénateur de la Seine-Maritime, et adhère au Centre démocrate. En 1967, Hubert Bassot rejoint le camp giscardien en adhérant aux Républicains indépendants.

C'est sous cette étiquette qu'Hubert Bassot est candidat aux élections législatives dans la troisième circonscription de l'Orne en mars 1973. 10 950 voix se portent sur son nom au premier tour (21,3 % des suffrages exprimés) soit six voix de moins que sur le candidat du Centre démocrate et Mouvement réformateur, Emile Halbout, député sortant, conseiller général et maire de Flers, mais un peu moins que sur le socialiste Pierre Pavis (11 163 voix ; 21,7 %) et le gaulliste Pierre Noal (12 743 voix ; 24,7 %). Le retrait d'Hubert Bassot permet la victoire du représentant de l'Union des démocrates pour la République (UDR) dans le cadre d'une triangulaire. En septembre 1973, celui-ci est élu conseiller général du canton de Tinchebray. En 1974, Hubert Bassot orchestre la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing, d'une part en gérant l’organisation et le financement de ses meetings, et d'autre part, secondé par Alain Madelin, en mettant sur pied un service d'ordre. Promu secrétaire national politique de la Fédération nationale des républicains indépendants (FNRI) en juillet 1974, il devient alors l'un des quatre permanents de la formation centriste. L'homme d'appareil est cependant battu aux élections sénatoriales de septembre 1974 dans le département de l'Orne. Il entre ensuite, comme chargé de mission, au cabinet d'Olivier Stirn, secrétaire d'État aux Départements et territoires d'Outre-mer puis au Secrétariat général de la présidence de la République à partir de novembre 1976, spécialement chargé de la préparation et de l'organisation des déplacements de Valéry Giscard d'Estaing.

En 1977, il s'inscrit au Parti républicain, qu'il préside dans l'Orne jusqu'à son décès, puis est élu maire de Tinchebray.

L'année suivante, candidat Union pour la démocratie française (UDF) aux élections législatives, le « jeune loup » ravit le siège de la troisième circonscription de l'Orne. Au premier tour, avec 18 506 voix (29,9 % des suffrages exprimés), Hubert Bassot précède de près de 1 000 voix le député sortant, investi par le Rassemblement pour la République (RPR), et distance Pierre Pavis (PS), conseiller général et municipal d'Argentan, qui en recueille 13 766 (22,2 %). Au second tour, il est largement élu face au candidat socialiste en totalisant 35 385 voix, soit 57,1 % des suffrages exprimés. Il publie un peu plus tard, la même année, un essai jugé brillant, Du Chef de l’Etat, chez Hachette, réflexion sur l’action politique au-delà des contingences du moment.

Inscrit au groupe parlementaire de l’Union pour la démocratie française, le vice-président de la fédération UDF de l'Orne siège à la commission de la production et des échanges, au comité consultatif pour la gestion du fonds national des abattoirs et intervient sur les questions agricoles. Il prend part à la discussion du projet de loi portant modification des dispositions du titre premier du livre V du code du travail, relatives aux conseils de prud’hommes (3 octobre 1978) et propose un amendement à l’article L. 511-1 du code du travail pour étendre la compétence des conseils de prud’hommes aux litiges relatifs aux licenciements individuels pour cause économique, amendement qu’il retire ensuite. Il intervient à nouveau dans le débat sur le projet de loi relatif à l'exécution des prophylaxies collectives des maladies des animaux. La discussion du projet de loi d’orientation agricole est ensuite l’occasion pour le député de l’Orne de prendre la parole à huit reprises, en première et puis en seconde lecture, en décembre 1979 et en avril 1980. Hubert Bassot soulève notamment la question de la modernisation des structures et de l’insuffisance des instruments de l’aménagement foncier, le problème du statut de la femme d’agriculteur et celui du développement de l’enseignement agricole. Il dépose trois amendements dont deux sont adoptés. Il présente par ailleurs une proposition de loi relative à la dispense du service national actif des jeunes gens responsables d’une exploitation ou d’une entreprise familiale (11 juin 1980). Le 9 avril 1980, il pose une question au gouvernement sur les Maisons familiales et rurales (MFR).

Lors des grands scrutins de la législature, le député de l'Orne suit les orientations de la majorité. Il se prononce ainsi pour l’augmentation de la quote-part de la France au FMI (18 avril 1978), pour la déclaration de politique générale du gouvernement (20 avril 1978), pour l’aide aux travailleurs privés d’emploi (5 janvier 1979), pour l’aménagement de la fiscalité directe locale, vote sur lequel la responsabilité du gouvernement est engagée (18 décembre 1979), et pour le projet de loi « Peyrefitte » renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (18 décembre 1980). Enfin, il se déclare également en faveur de la légalisation de l’intervention volontaire de grossesse (29 novembre 1979) et de l’élargissement de la définition du viol (11 avril 1980), et approuve la modification du code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales (20 novembre 1980).

Membre de l'état-major de campagne de Valéry Giscard d'Estaing, le député-maire joue à nouveau un rôle de premier plan dans la campagne présidentielle de 1981. Lors du scrutin législatif qui suit, Hubert Bassot est battu au second tour de 353 voix par le maire socialiste de Flers, Michel Lambert, avec 30 280 suffrages contre 29 927. Il doit alors se limiter à ses mandats locaux, étant réélu conseiller général et maire, et président de la fédération UDF de l'Orne jusqu'en 1984.

En 1986, l'ancien parlementaire de l'Orne entre au comité directeur du Parti républicain. Il est parachuté dans l'Indre pour les élections législatives, qui ont lieu au scrutin proportionnel et qui se déroulent le même jour (16 mars) que les élections régionales. Pour ces dernières, Hubert Bassot est en tête de la liste UDF qui obtient 10,7 % des voix. Il est élu au conseil régional du Centre, mais son élection est ensuite annulée par le Conseil d'Etat au motif qu'il ne paye aucun impôt dans le département où il s’est présenté.

Également en position éligible pour les élections législatives sur la liste RPR-UDF conduite par Michel Aurillac, conseiller d'État et conseiller général de Châteauroux-Est (RPR), Hubert Bassot se heurte au refus catégorique de Daniel Bernardet, maire UDF de Châteauroux et président du conseil général de l'Indre, de lui céder la deuxième place sur la liste départementale, ce qui, en dépit des accords nationaux entre les deux formations et de l'exclusion de l'UDF de l'élu castelroussin, entraîne une primaire à droite. Hubert Bassot en sort vaincu, sa liste ne recueillant que 8,5 % des suffrages exprimés (11 736 voix), face à celle du RPR avec 37,6 % (51 811 voix), qui obtient deux élus (Michel Aurillac et Daniel Bernardet). Le troisième siège revient au socialiste André Laignel (34,9 %).

En 1988, avec le retour au scrutin majoritaire, Hubert Bassot part à la reconquête du siège de député de la troisième circonscription de l'Orne avec le maire RPR de Sévigny, Alain Huchet de Quenetain, comme suppléant. Son principal adversaire est le député socialiste sortant, Michel Lambert. Le candidat de « l'Union du Rassemblement et du Centre » réunit 38,8 % des suffrages exprimés (19 353 voix) au premier tour contre 44,3 % (22 110 voix) au candidat du PS, les trois autres prétendants, Razah Raad (Divers droite), Jean-François Delacroix (Front national) et Jean Chatelais (PCF) ne recueillant respectivement que 3 877 (7,8 %), 2 802 (5,6 %) et 1 777 voix (3,5 %). L'ancien député, bien enraciné dans le Bocage, est battu au second tour avec un faible écart de voix : il rassemble 27 091 voix alors que le candidat de la majorité présidentielle en totalise 313 supplémentaires. Il maintient cependant son implantation, renouvelant l’année suivante ses mandats locaux.

C’est aux législatives de mars 1993 que le maire et conseiller général de Tinchebray retrouve enfin le Palais-Bourbon. Lors de cette élection, il se déclare historien, après avoir indiqué exercer les fonctions de cadre supérieur en 1988 et de publiciste en 1986. Dans sa profession de foi, il critique les socialistes qui « ont conduit la France dans l'impasse » et « s'enfoncent dans leurs mensonges et leurs affaires », puis cible trois priorités pour sa circonscription qu'il résume dans le slogan « En votant pour Hubert Bassot, nous votons pour nous-même » : le désenclavement routier et ferroviaire, l'agriculture et des formations professionnelles adaptées aux entreprises pour créer des emplois. Arrivé en tête à l'issue d'un premier tour où les voix se sont dispersées sur neuf candidats, Hubert Bassot, avec 11 725 voix, soit 23,3 % des suffrages exprimés, est talonné par le maire d'Argentan, François Doubin (MRG), ancien ministre des gouvernements Rocard et Cresson (22,7 %), et Amaury de Saint-Quentin, investi par le RPR (19,5 %). Le candidat de l'UDF, qui a reçu le soutien du RPR au second tour, rassemble 20 587 voix (39,5 %). Il précède François Doubin de 707 voix (38,1 %) et distance Amaury de Saint-Quentin (22,4 %). Il dément ainsi le titre de son roman à clefs, Courage perdons ! publié, en février, chez Anne Carrière.

Hubert Bassot s’inscrit au groupe UDF et siège à la commission des Affaires étrangères. Suivant attentivement l’évolution de la Russie à la suite de l’effondrement du Mur de Berlin, il brosse un tableau précis de l’Europe, du conflit en ex-Yougoslavie et de l’avenir de l’Europe de l’Est, lors de l’examen du projet de loi autorisant la ratification de la convention relative à la conciliation et à l'arbitrage au sein de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (9 juillet 1993). Il développe ses analyses sur la permanence de la politique de puissance de la Russie, qu’il a présentées dans l’ouvrage Du nouveau à l’Est. Niet, publié en 1993 chez Pierre Téqui. Il intervient à nouveau sur les relations avec la Russie à l’occasion de l’examen du projet de loi portant approbation d'un accord bilatéral sur la création et les modalités de fonctionnement des centres culturels (20 avril 1994). Il est aussi membre de la mission d’information sur la politique d’intervention dans les conflits jusqu’au 21 avril 1994.

Hubert Bassot s'inscrit au groupe des Républicains et indépendants, le 15 juin 1994, puis revient sur les bancs de l'UDF deux semaines plus tard. A partir du 12 octobre 1995, il siège à la commission de la défense nationale et des forces armées.

Le député de l’Orne intervient également sur deux autres projets de loi, celui relatif à l'initiative et à l'entreprise individuelle, en janvier 1994, et celui portant diverses dispositions d’ordre social (DDOS) en décembre suivant.

Il soutient le gouvernement, votant notamment la réforme de la nationalité (24 juin 1993). En 1995, il est favorable à la candidature d'Edouard Balladur à l'élection présidentielle.

Hubert Bassot décède peu après dans un accident de la route en décembre 1995.

En janvier et mars 1996, Sylvia Bassot, sa deuxième épouse, lui succède en remportant deux élections partielles, cantonale et législative, le suppléant d'Hubert Bassot ayant été déchu par le Conseil constitutionnel à la suite d’une condamnation en justice. Sylvia Bassot est réélue députée en 2002, puis en 2007.

Le 19 décembre 1995, le président de l’Assemblée nationale, Philippe Séguin, prononce l’éloge funèbre d’Hubert Bassot. Il salue l’homme chaleureux, fier de ses allures et de son passé de « baroudeur », ainsi que l’homme de culture qu’il fut. Le Premier ministre Alain Juppé y associe le gouvernement.