Adrien, Pierre, Rémy Bastid
1853 - 1903
Fils de Raymond Bastid (1821-1881), député de 1876 à 1880, Adrien Bastid, membre de la Chambre des députés, né à Aurillac (Cantal), le 1er octobre 1853, fit, comme son père, des études juridiques, et se destina à l'enseignement du droit.
Il était professeur suppléant à la Faculté de Douai, lorsqu'il brigua dans l'arrondissement d'Aurillac, à l'élection du 23 mai 1880, la succession politique de son père, récemment décédé. Un comité républicain local avait adopté pour candidat M. le docteur Léon Cabanes, maire de Saint-Mamet, ancien conseiller général, de la nuance de l'union républicaine; malgré ce choix, les partisans de la candidature « centre gauche » de M. Adrien Bastid, décidèrent de la maintenir, aucune candidature monarchiste n'étant posée. Les deux candidats républicains firent, d'ailleurs, des déclarations à peu près semblables, s'engageant à « soutenir le gouvernement dans sa lutte contre le cléricalisme », mais ajoutant qu'ils entendaient « assurer le respect de la religion et son libre exercice ». M. Adrien Bastid l'emporta avec 8 947 voix, sur son concurrent qui en obtint 7 076 (16,333 votants, 23 583 inscrits). À la Chambre il soutint avec la majorité les ministères de gauche qui occupèrent successivement le pouvoir, et vota les projets de loi de M. Jules Ferry sur l'enseignement.
Réélu, le 21 août 1881, par 9 899 voix, sur 16 658 votants et 23 697 inscrits, contre 6 433 à M. Joseph Cabanes, avocat, maire d'Aurillac, il s'associa à tous les votes des républicains modérés en faveur de la politique opportuniste, se prononça :
- pour l'expédition du Tonkin,
- pour le maintien du budget des cultes,
- et contre l'élection des sénateurs par le suffrage universel.
Les élections du 4 octobre 1885 le ramenèrent à la législature suivante, élu député du Cantal, par 26 820 voix, sur 43 490 votants et 61 184 inscrits. En juillet 1886 il prit la parole pour soutenir un amendement de M. le comte Duchâtel, relatif à un dégrèvement partiel de la propriété non bâtie.
Dans la dernière session, il a voté :
- le 11 février 1889, pour le rétablissement du scrutin uninominal ;
- le 14 février, pour l'ajournement indéfini du projet de révision des lois constitutionnelles (chute du ministère Floquet) ;
- le 14 mars, pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes ;
- le 2 avril), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse ;
- le 4 avril, pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né à Aurillac (Cantal) le 1er octobre 1853, mort à Paris le 5 avril 1903.
Député du Cantal de 1880 à 1898 et de 1902 à 1903.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 193).
Réélu aux élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889, au deuxième tour de scrutin, avec 11.672 voix sur 12.985 votants, il est membre de la Commission du budget pour les exercices 1891, 1892 et 1894. C'est en qualité de Rapporteur qu'il prend part à la discussion : du projet de loi portant ouverture d'un crédit pour les dépenses du Congrès télégraphique international (1896) ; du projet de loi concernant l'impôt foncier sur les propriétés bâties et sur les propriétés non bâties (1890) ; du projet de loi portant fixation du Budget des P. T. T. pour l'exercice 1891 (1890) ; du projet de loi portant fixation du Budget des travaux publics pour l'exercice 1892 (1891) ; et du projet de loi portant fixation du Budget de l'agriculture pour l'exercice 1894 (1893).
Aux élections générales du 20 août 1893, ses électeurs lui renouvellent son mandat, au premier tour de scrutin, par 11.366 voix sur 17.510 votants. Membre de la Commission des chemins de fer et de la Commission du budget pour l'exercice 1895, il rapporte le Budget de l'instruction publique et prend une part très active à sa discussion.
Il est battu aux élections générales de 1898 par un candidat situé plus à gauche que lui dans l'éventail politique, mais qui bénéficie du concours de ses adversaires traditionnels de droite, le Républicain-radical Cazals. Il occupera alors plusieurs postes importants dans la magistrature : Conseiller à la Cour d'appel d'Agen, puis de Bordeaux en 1899, il devient en 1901 juge au tribunal de la Seine, dont il sera nommé Vice-président honoraire l'année suivante.
Lors des élections générales du 27 avril 1902, il retrouve son siège de député, comme candidat de toutes les gauches solidaires du Gouvernement Waldeck-Rousseau, ayant pris sa revanche sur le docteur Cazals au premier tour de scrutin, par 10.142 voix contre 7.911 à ce dernier. Membre de la Commission des travaux publics et des chemins de fer et de la Commission de législation fiscale, la maladie l'empêche de participer aux débats. Il meurt quelques mois plus tard, à Paris, le 5 avril 1903.
Son éloge funèbre a été prononcé par M. Etienne, Vice-président de la Chambre, à la séance du 6 avril 1903.