Henri Loup
1846 - 1922
Né le 21 juin 1846 à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne), mort le 27 février 1922 à Brienon-sur-Armançon (Yonne).
Député de l'Yonne de 1892 à 1919.
Petit propriétaire agriculteur, maire de Bussy sur Othe depuis 1872 et conseiller général de l'Yonne depuis 1883, Henri Loup est élu député le 10 juillet 1892, lors d'une élection partielle dans l'arrondissement de Joigny en remplacement de Dethou devenu sénateur. Dès le premier tour il obtient 10.028 voix sur 17.643 votants et distance largement ses trois concurrents. Il est réélu trois fois de suite, au premier tour, avec un nombre de voix à peu près constant : le 20 août 1893 il obtient 11.121 suffrages sur 13.867 votants ; le 8 mai 1898, avec 12.557 voix sur 18.892 votants, il bat ses concurrents, Valtat et Vincent qui n'obtiennent respectivement que 4.168 et 1.554 suffrages. Le 27 avril 1902 il arrive en tête avec 12.142 voix contre 5.959 à Marceau.
En 1906 et 1910, Roux parvient à le mettre deux fois en ballottage ; le 20 mai 1906, il est élu par 13.468 voix contre 5.090 à son adversaire et le 8 mai 1910 par 10.297 contre 8.048. Enfin, aux élections du 10 mai 1914 il est opposé à Toutée, qu'il devance de près de 3.000 voix au second tour, par 9.237 suffrages contre 6.399.
Défenseur du radicalisme, Henri Loup n'oublie jamais dans sa propagande électorale de fustiger « les débris des vieux partis monarchiques marchant sous la conduite du cléricalisme avec l'appui des puissances de l'argent ».
Lors de son entrée à la Chambre en 1892, à un questionnaire lui demandant ses qualités et distinctions honorifiques, il répondait : « n'ayant jamais été ni escroc, ni panamiste, je suis resté sans qualités ni distinctions honorifiques.» Il est partisan de la séparation des Eglises et de l'Etat, du monopole public de l'enseignement et de l'abrogation de la loi Falloux. Il se déclare également favorable à l'impôt sur le revenu et le capital et demande des mesures de protection pour l'agriculture ainsi que le maintien des droits des bouilleurs de cru.
Membre de façon continue du groupe républicain socialiste et radical-socialiste, il participe à plusieurs commissions : en 1902 et 1906, il appartient à celle chargée de réaliser des économies administratives, en 1903 à celle relative à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, en 1910, il est membre de la commission de l'agriculture, en 1914 à celle de l'administration générale et de la décentralisation.
Il cesse d'être député en novembre 1919, après vingt-sept ans et cinq mois de mandat et meurt le 27 février 1922 à Brienon-sur-Armançon (Yonne) à l'âge de 76 ans.