Gustave Loustalot
1826 - 1898
Représentant en 1871, député de 1876 à 1877, de 1878 à 1885, et de 1886 à 1889, né à Dax (Landes) le 4 janvier 1826, il fit de bonnes études de droit et devint un avocat distingué du barreau de sa ville natale.
Quatre fois bâtonnier de l'ordre, il fut élu conseiller municipal de Dax, et se fit remarquer par l'ardeur avec laquelle il combattit le gouvernement impérial dans plusieurs journaux démocratiques du Midi. Sous-préfet de Dax au 4 septembre, il se présenta, le 2 juillet 1871, comme candidat à l'Assemblée nationale, lors de l'élection complémentaire motivée dans les Landes par l'option de trois représentants, et fut élu, le 3e de la liste républicaine, par 28,741 voix (55,536 votants, 84,844 inscrits). Le 8 octobre suivant, le canton de Dax nomma M. Loustalot conseiller général.
A l'assemblée, il fit partie de la gauche républicaine et vota:
- contre la pétition des évêques,
- contre le pouvoir constituant,
- pour le service militaire de trois ans,
- pour la dissolution,
- contre la chute de Thiers au 24 mai,
- contre le septennat,
- contre l'état de siège,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- pour les amendements Wallon et Pascal Duprat,
- et pour l'ensemble des lois constitutionnelles, dont il se montra un des partisans les plus résolus.
Un amendement, dont il était l'auteur, devint l'article 31 de la loi organique des conseils généraux : aux termes de cet article, dans chaque département, le compte rendu officiel des séances du conseil général est mis à la disposition de tous les journaux.
M. Loustalot se représenta, le 20 février 1876, dans la 1re circonscription de Dax, et obtint 5,211 voix seulement contre 5,606 à l'élu conservateur, M. de Cardenau, et 233 à M. Sourigues; mais l'élection de M. de Cardenau ayant été invalidée notamment pour des distributions de secours faites la veille du scrutin à de « faux inondés », M. Loustalot affronta de nouveau le scrutin et fut élu, le 21 mai 1876, par 6,066 voix (12,061 votants, 14,434 inscrits), contre 5,046 au député sortant.
Il fut un des 363 adversaires du gouvernement du Seize-mai, et échoua, après la dissolution de la Chambre, le 14 octobre 1877, dans la même circonscription, avec 5,869 voix contre 6,526 au candidat officiel, son ancien concurrent, M. de Cardenau, élu. Une nouvelle invalidation de ce dernier remit pour la quatrième fois les deux adversaires en présence, et M. Loustalot redevint député de Dax, le 7 avril 1878, par 6,592 voix (12,518 votants, 15.001 inscrits), contre 5,866 à M. de Cardenau.
Avec la majorité républicaine, il soutint les ministères de gauche qui occupèrent le pouvoir, et se prononça
- pour l'article 7,
- pour l'amnistie partielle,
- pour l'invalidation de l'élection de Blanqui,
- pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion.
Il parut assez fréquemment à la tribune et présenta diverses propositions, parmi lesquelles il faut citer son projet (mai 1880) tendant à modifier le mode de nomination des conseillers généraux et à les faire élire en nombre proportionnel à la population du canton. Ce projet fut, au Palais-Bourbon, l'objet d'un intéressant échange d'observations entre MM. Niel, Savoye, de Marcère, Durfort de Civrac, Loustalot et Constans. Finalement, la Chambre décida que les cantons d'une population de 20,000 habitants et au-dessus nommeraient deux conseillers généraux au lieu d'un. Mais la proposition de M. Loustalot trouva moins de faveur au Sénat où elle fut rejetée sans discussion, sur le rapport de M. Robert de Massy.
Réélu député, le 21 août 1881, par 8,478 voix (9,533 votants, 15,128 inscrits), M. Loustalot appuya de ses votes la politique opportuniste des cabinets Gambetta et J. Ferry, et se prononça contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, pour les crédits de l'expédition du Tonkin, etc.
Il fut inscrit, le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine des Landes, et ne réunit que 33,242 suffrages sur 71,339 votants. Mais les élus conservateurs ayant été invalidés en bloc par la nouvelle Chambre, M. Loustalot bénéficia d'un nouveau scrutin, et l'emporta, le 14 février 1886, le 4e sur 5, avec 37,960 voix (72,400 votants, 83,105 inscrits). Il reprit alors sa place à gauche, soutint les ministères Rouvier et Tirard, et fit de nouveau adopter à la Chambre (juillet 1886), par 302 voix contre 205, une loi donnant 2 conseillers généraux aux cantons de plus de 20,000 habitants, loi que le Sénat repoussa une seconde fois; il vota, à la fin de la législature,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 4 janvier 1826 à Dax (Landes), mort le 27 juillet 1898 à Dax.
Représentant des Landes de 1871 à 1876.
Député des Landes en 1876 et de 1878 à 1893. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 188.)
En 1889, Gustave Loustalot sollicita le renouvellement de son mandat législatif dans la 1re circonscription de Dax. Il fut réélu le 22 septembre, dès le premier tour, obtenant 6.698 voix et battant son adversaire Gièvre, candidat monarchiste, de plus de 500 voix. Pendant sa campagne électorale, il avait promis à ses électeurs de rester fidèle aux convictions qu'il avait toujours manifestées et de défendre un programme républicain et démocratique, ce qu'il fit jusqu'à la fin de son mandat en votant toujours avec la gauche.
Membre de plusieurs commissions et président du 3e Bureau chargé de se prononcer sur la validité des élections, il déposa au cours de la législature deux propositions de loi : l'une tendant au doublement des conseillers généraux des cantons dont la population était supérieure à 20.000 habitants et l'autre rendant insaisissables les petits traitements inférieurs à 60 francs par mois.
Mais il est battu aux élections de 1893, son adversaire, Théodore Denis l'emportant au premier tour.
Il se retire alors de la vie politique. Ses électeurs tinrent cependant à lui manifester leur reconnaissance en ouvrant une souscription publique afin de lui offrir un souvenir en hommage à son dévouement pour la chose publique. Une médaille d'or lui fut offerte dont le revers porte la mention suivante : « A Gustave Loustalot, député des Landes 1871-1886, sous-préfet de la défense nationale, les électeurs républicains des cantons de Dax, Montfort et Pouillan, 1893 ».
Il mourut à Dax, le 27 juillet 1898, à l'âge de 72 ans.