Octave, Joseph Lucas

Né le 25 mai 1892 à Cherbourg (Manche).

Député de la Manche de 1936 à 1942.

Issu d'une famille de négociants, brillant élève des collèges religieux de Valognes et de Cherbourg, il étudiera le droit à Caen. Son frère Maurice, puîné de 4 ans, sera également parlementaire. Pendant la Grande Guerre il eut une conduite héroïque. Il en reviendra grand mutilé, décoré de la Croix de guerre avec palme, de la Médaille militaire et de la Légion d'honneur. Etabli notaire à Lessay, près de Coutances, puis maire de cette commune, il représente son canton au Conseil général de 1926 à la Libération, où il sera un rapporteur « vigoureux et rigoureux » du budget départemental.

Tout naturellement, cette entrée dans la politique l'amène à se présenter, à 44 ans, aux élections législatives de 1936. Il sera élu au premier tour député de l'arrondissement de Coutances, où il l'emportera très largement sur ses trois principaux concurrents.

A la Chambre du Front populaire, il s'inscrit au groupe Marin. Il fait partie de la commission de législation civile et criminelle, de la marine marchande, puis des boissons, comme sa formation juridique et sa naissance dans un port de mer l'y prédisposent. Cependant ce sont sa profession de notaire et son mandat de maire qui l'amenèrent à s'occuper surtout des questions agricoles. D'où ses interventions dans la création de l'O.N.I.C. (office des céréales), les projets sur la propriété culturale, l'établissement de conventions collectives dans l'agriculture, le statut du fermage, la vente des produits agricoles et l'aide à l'agriculture pendant la guerre.

En 1936, il intervient activement sur le projet de réforme fiscale contre lequel finalement il votera. Dans les discussions budgétaires au cours de la législature, il interviendra surtout dans les budgets de l'Intérieur et des Anciens combattants, sur le statut des marins et en matière de pensions.

Il est entendu sur l'ordre du jour du 18 avril 1940.

Il vota à Vichy, le 10 juillet 1940, les pouvoirs constituants, au maréchal Pétain avec la majorité de ses collègues. Il était chevalier de la Légion d'honneur.