Justin Luquot

Né le 2 janvier 1881 à Lamazière-Basse (Corrèze). Député de la Gironde de 1932 à 1942.

Ayant débuté dans la vie en tant qu'employé de magasin, Justin Luquot fut ensuite voyageur de commerce. Il se fixa à Coutras, en Gironde, en 1911, sa femme y ayant été nommée institutrice. En 1925, il fut élu maire de Coutras ; par la suite il obtint facilement le renouvellement de son mandat.

Il se présenta aux élections générales législatives de 1932 dans la 2e circonscription de Libourne ; il fut élu au second tour de scrutin, le 8 mai, par 7.374 voix sur 16.791 inscrits et 14.364 votants. Il fut réélu dans la même circonscription aux élections de 1936, au second tour de scrutin, le 3 mai, par 7.088 voix sur 16.633 inscrits et 14.154 votants.

Dans ses deux professions de foi, il réclame avec insistance la création d'un office national du blé (destiné à empêcher le stockage et la spéculation), celle d'un office national des engrais, enfin d'un office national du vin. Il s'affirme, dans ses déclarations aux électeurs, comme respectueux de la propriété individuelle et paysanne et comme un défenseur énergique des lois laïques. Il réclame, tant en 1932 qu'en 1936, le développement des lois d'assistance, une aide plus importante pour les anciens combattants, l'équilibre du budget, le désarmement moral et matériel des peuples, l'interdiction de déclarer la guerre sans un référendum des peuples qui seraient obligés de la subir, un accroissement des moyens de la Société des Nations en vue de faire respecter ses décisions.

De 1932 à 1936, Justin Luquot, inscrit au groupe du parti socialiste, est successivement membre de la commission du commerce et de l'industrie et de la commission de la marine marchande. Ses interventions portèrent sur la viticulture, le commerce du vin, la création d'une caisse nationale d'assurance obligatoire contre les calamités agricoles.

Réélu en 1936, Justin Luquot, inscrit au groupe de l'union socialiste et républicaine, fut membre de commissions importantes : marine marchande, bois sons, de l'Algérie, des colonies et pays de protectorat. Tout en intervenant aussi rarement et aussi succinctement qu'à la législature précédente, il se fit néanmoins le défenseur de la laïcité (« l'unité nationale est dans la laïcité de la pensée »); il intervint en outre notamment sur le projet de loi relatif à l'organisation professionnelle des rapports entre employeurs et employés par conventions collectives dans les professions agricoles.

Justin Luquot fut l'un des quatre-vingts qui, le 10 juillet 1940, votèrent contre le maréchal Pétain.