Edmond, Emile, Pierre Magendie

1912 - 2000

Informations générales
  • Né le 24 janvier 1912 à Toulon (Var - France)
  • Décédé le 20 mars 2000 à Fréjus (Var - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Côte française des Somalis
Groupe
Rassemblement du peuple français

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 24 janvier 1912 à Toulon (Var)
Décédé le 20 mars 2000 à Fréjus (Var)

Député de la Côte des Somalis de 1951 à 1955

Edmond Magendie est né le 24 janvier 1912 à Toulon, dans le Var. Après des études chez les Pères maristes puis au Prytanée militaire de la Flèche, il est reçu à Saint-Cyr, puis rejoint les troupes coloniales. Edmond Magendie est en poste à Djibouti, à l'état-major du général commandant les troupes françaises en Côtes des Somalis, lorsque la guerre éclate. Il est de ceux qui ne se résignent pas à l'armistice : convaincu par le message de fermeté délivré depuis Londres par le général de Gaulle, il quitte clandestinement Djibouti au début du mois de septembre 1940 pour rejoindre les Forces Françaises Libres à Aden, ce qui lui vaut du gouvernement de Vichy une condamnation à mort par contumace.

A partir de l'automne 1940, Edmond Magendie participe à la plupart des opérations menées en Afrique par les Français Libres (Libye, Syrie,...). En juin 1943, il prend la tête d'une compagnie antichars de la 1re Division Française Libre, avec laquelle il participe notamment, aux côtés du général Juin, à la campagne d'Italie. Promu chef de bataillon, il reçoit en mai 1944 le commandement du bataillon d'Infanterie de marine du Pacifique, composé pour l'essentiel de Tahitiens et de Calédoniens, qui débarque en Provence le 15 août 1944. Edmond Magendie participe ensuite à la libération de la vallée du Rhône, puis, remontant vers le Nord, de l'Alsace ; ces longues campagnes lui valent d'être fait Compagnon de la Libération le 7 mars 1945.

La connaissance intime qu'a Edmond Magendie de l'outremer français lui vaut de devenir, dans les derniers mois de la guerre, chef de cabinet de l'inspecteur général des forces stationnées outre-mer, puis, en 1949, après un nouveau commandement à Djibouti, chef de cabinet du ministre de la France d'outre-mer.

A la fin des années quarante, Edmond Magendie apparaît, au sein de l'institution militaire, comme un officier d'élite, promis aux plus hautes responsabilités ; il cède pourtant à la tentation politique, et demande à être mis en disponibilité pour présenter sa candidature aux élections législatives du 17 juin 1951. Il conduit une liste gaulliste en Côte Française des Somalis : dans cette circonscription qui compte près de 90 % d'autochtones, il remporte une victoire écrasante sur le député sortant Jean Martine, avec 2 341 voix sur 3 054 suffrages exprimés, grâce à un vote massif en sa faveur des anciens combattants africains.

Edmond Magendie est nommé membre de la Commission des pensions, de la Commission des territoires d'outre-mer, et de la Commission du travail et de la sécurité sociale ; il est par ailleurs juge suppléant de la Haute Cour de justice. Son activité parlementaire, au cours de la législature, est tout entière tournée vers l'organisation de la défense dans l'outre-mer français. Edmond Magendie plaide en particulier pour le rétablissement d'un état-major d'outre-mer, comparable à celui institué en 1938 par le gouvernement Daladier, mais inclus au sein de l'état-major général des forces armées, et en liaison permanente avec le ministère de la France d'outre-mer.

Avec les autres membres du groupe RPF, Edmond Magendie vote en faveur de la loi Barangé - Marie sur l'école libre, destinée à semer la discorde au sein de la Troisième force, le 21 septembre 1951. Il s'oppose au projet de communauté européenne du charbon et de l'acier (13 décembre 1951), s'abstient volontairement lors du vote d'investiture d'Antoine Pinay (6 mars 1952), accorde sa confiance à Joseph Laniel (26 juin 1953) et à Pierre Mendès France (17 juin 1954). Il se prononce pour la question préalable opposée par Edouard Herriot et le Général Aumeran à la discussion de la ratification de la CED (Communauté Européenne de Défense) le 30 août 1954, vote équivalent au rejet du traité. Le 12 octobre 1954, Edmond Magendie vote en faveur des accords de Londres qui mettent un terme à l'occupation de l'Allemagne, et de nouveau en faveur de la ratification des accords de Paris le 29 décembre, qui permettent le réarmement de la RFA et son entrée dans l'OTAN. Il accorde sa confiance à Edgar Faure le 23 février 1955, mais ne prend pas part au vote qui entraîne la chute de son cabinet, le 29 novembre 1955.

Longtemps après son expérience parle mentaire, Edmond Magendie se définira lui-même comme un « gaulliste de fondation et un parlementaire d'occasion ». De fait, il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux élections du 2 janvier 1956 ; la même année, il cesse aussi d'appartenir au conseil territorial de la Côte française des Somalis. Edmond Magendie préfère revêtir de nouveau l'uniforme, et prend le commandement d'unités, successivement au Niger puis en Algérie ; en septembre 1961, alors que se radicalise le conflit algérien, il devient, avec le grade de colonel, l'adjoint du chef de cabinet militaire du Premier ministre Michel Debré.

Nommé en 1963 chef de la mission militaire française en Mauritanie, Edmond Magendie reçoit deux ans plus tard le commandement du groupement d'instruction des troupes de marine à Fréjus ; c'est dans ces fonctions qu'il est promu en août 1966 général de brigade.

Après les événements de mai 1968, Edmond Magendie devient conseiller pour l'outre-mer à l'état-major de l'armée de terre. C'est là son dernier poste : promu général de brigade en août 1969, il entre dans la réserve en juin 1970.

Edmond Magendie tente alors de faire son retour sur la scène politique : il se présente sans succès aux élections municipales de 1971 à Fréjus, et échoue deux ans plus tard aux élections pour l'Assemblée territoriale du Territoire français des Affars et Issas. Après ces deux tentatives infructueuses, il choisit de se consacrer à l'animation d'associations de protection de la nature et du littoral (il préside l'union des associations du Var pour la défense de l'environnement et de la nature) et d'associations d'anciens combattants (il dirige de 1976 à 1982 le Comité d'entente des associations patriotiques de Fréjus et de Saint-Raphaël).

Edmond Magendie décède le 20 mars 2000 à Fréjus. Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945, de la rosette de la résistance et de la Silver Star américaine, il était aussi grand-officier de l'ordre du Mérite et commandeur de la Légion d'honneur.