Emile Magniaudé
1851 - 1924
Né le 21 février 1851 à Paris (Passy), mort le 2 mai 1924 à Paris (9e).
Député de l'Aisne de 1898 à 1919.
Sa famille ayant essuyé des revers de fortune, Emile Magniaudé se créa lui-même une situation industrielle importante dans la fabrication des tissus. Maire de Condé sur Aisne, il s'occupa particulièrement de questions agricoles et de viticulture et devint conseiller général de l'Aisne.
Il se présenta pour la première fois à la députation aux élections législatives de mai 1898, comme candidat des comités républicains démocrates. Dans son programme, il demandait notamment la révision de la Constitution dans un sens plus démocrate; l'impôt progressif sur le revenu, sans déclaration, pour tous les revenus au-dessous de 10.000 francs; l'augmentation des droits sur les grosses successions avec distraction du passif ; la suppression des impôts de consommation sur les boissons et les aliments de première nécessité ; le dégrèvement de l'agriculture ; la protection du travail national ; les retraites ouvrières pour la vieillesse, etc..
Il fut élu député de l'arrondissement de Soissons au second tour de scrutin, par 8.374 voix contre 7.998 à Firino, député sortant, sur 16.561 votants. Il fut réélu en avril 1902, également au second tour, avec 8.898 voix contre 7.653 à son adversaire Théry, sur 16.825 votants, au premier tour, en 1906, avec 8.891 voix sur 17.378 votants, contre 8.113 à Firino, son adversaire lors de sa première élection en 1898 ; au second tour, avec 8.998 voix contre 7.653 suffrages contre 1.744 à son concurrent Cheneboit sur 12.837 votants seulement et, enfin, au premier tour aux élections de 1914 où il obtint 8.942 voix sur 17.350 votants, contre 8.153 à Cagniard, son principal adversaire.
Au cours des cinq mandats qu'il exerça au sein du Parlement, il appartint à diverses commissions, dont : impôt sur le revenu ; agriculture ; législation fiscale et douanes ; il déploya une importante activité en faveur du programme qu'il avait défendu. Il déposa plusieurs propositions de loi, tendant notamment à la création d'un impôt général et progressif sur les revenus, à la protection du travail national et à la franchise postale en faveur des soldats des armées de terre et de mer.
Il faut citer également des propositions tendant à la création d'une caisse d'assurances agricoles obligatoires contre les intempéries et au dégrèvement de la petite exploitation rurale et un projet de résolution relatif à la discussion par la Chambre des interpellations.
Au cours de son dernier mandat, il déposa plusieurs propositions de loi tendant à établir des contributions destinées à gager les dépenses militaires ou les retraites aux veuves et victimes de la guerre. Il intervint dans de nombreuses discussions budgétaires et fiscales et prit une part active à la discussion du projet et des propositions de loi concernant l'impôt sur le revenu, notamment en 1908, en défendant le contreprojet qu'il avait établi.
Il ne se représenta pas aux élections de novembre 1919 et mourut à Paris le 2 mai 1924, à l'âge de 73 ans.