François, Césaire de Mahy
1830 - 1906
Le fonds de Mahy, constitué de douze articles, est conservé aux Archives nationales d’outre-mer sous la cote 35 APC. De provenance inconnue, ce fonds est décrit dans un répertoire numérique. Couvrant la période 1870-1906, il comporte des pièces à caractère biographique, de la correspondance active et passive concernant les activités politiques de François de Mahy, des manuscrits de discours, des coupures de presse et des affiches. Ces documents sont librement communicables. De plus amples renseignements sont disponibles sur le site Internet des Archives nationales d’outre-mer.
Représentant en 1871, député de 1876 à 1889 et ministre, né à Saint-Pierre (île de la Réunion) le 22 juillet 1830, il étudia la médecine en France et, reçu docteur, retourna à la Réunion pour y exercer sa profession.
Sous l'Empire il collabora au Courrier de Saint-Pierre, et se distingua par ses opinions libérales et par son ardeur à réclamer le droit commun pour la colonie.
Il accueillit avec joie la révolution du 4 septembre 1870, et, les électeurs des colonies ayant été convoqués dès la fin même de l'année par le gouvernement de la Défense pour l'élection de la future Assemblée nationale, M. de Mahy fut élu, dès le 25 novembre, le 2e et dernier, représentant de l'île de la Réunion, par 12 109 voix (14 218 votants, 31 650 inscrits). Ce scrutin fut considéré comme valable pour l'Assemblée issue du scrutin du 8 février 1871, et M. de Mahy y siégea dans les rangs de la gauche modérée. Il vota :
- contre la paix,
- contre l'abrogation des lois d'exil,
- contre la pétition des évêques,
- pour le service militaire de trois ans,
- contre le pouvoir constituant,
- pour le gouvernement de Thiers,
- contre sa chute au 24 mai 1873,
- contre le septennat,
- contre l'état de siège,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- pour les amendements Wallon et Pascal Duprat,
- et pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
Plusieurs fois désigné, pendant les vacances de l'Assemblée, pour siéger dans la commission de permanence, il fut un des membres les plus actifs de cette commission, où il signala, avec un zèle particulier, comme hostiles aux institutions républicaines, les actes de certains fonctionnaires. À l'Assemblée, il intervint dans un assez grand nombre de questions budgétaires et coloniales, dans le débat sur le régime des sucres, etc.
Réélu député de l'île de la Réunion, le 9 avril 1876, sans concurrent, par 11 095 voix (11 179 votants, 34 269 inscrits), il appartint à la majorité des 363 et lutta contre le gouvernement du Seize-Mai.
Après la dissolution de la Chambre, il obtint sa réélection, le 18 novembre 1877, avec 10 899 voix (12 828 votants, 34 237 inscrits), contre 1 894 à M. Cornil. Il reprit alors sa place à gauche, soutint le ministère Dufaure et les cabinets républicains qui suivirent, et fut choisi pour questeur (1878) après la mort du colonel Denfert-Rochereau.
Réélu député, le 25 novembre 1881, dans le 2e collège de l'île de la Réunion (en vertu d'une modification des circonscriptions de la colonie), par 5 944 voix, sur 8 792 votants et 20 364 inscrits, contre 2 751 à M. l'abbé Legall, il suivit la même ligne politique que précédemment, et entra, le 30 janvier 1882, dans le ministère présidé par M. de Freycinet, avec le portefeuille de l'Agriculture. Il fut maintenu à ce poste dans les cabinets Duclerc et Fallières, c'est à dire sans interruption jusqu'au 20 février 1883 ; il représenta au pouvoir les théories protectionnistes.
Démissionnaire avec ses collègues, sur la question de l'expulsion des princes, M. de Mahy reprit sa place à gauche, et fut mêlé à plusieurs discussions relatives à l'agriculture et aux questions maritimes et coloniales. En juillet 1885, il présida la commission des crédits pour Madagascar, et défendit cette expédition contre les critiques de l'extrême gauche.
Candidat républicain aux élections du 11 octobre 1885, il fut réélu député de la Réunion, le 1er sur 2, au second tour de scrutin, par 9 703 voix, sur 12 693 votants, contre Mgr Fava, évêque de Grenoble, qui avait habité vingt ans la colonie, et M. de Villèle, petit-fils du ministre de la Restauration. Il reprit sa place à gauche, fut nommé questeur, critiqua (février 1886) comme insuffisant le traité conclu le 17 décembre 1885 avec la reine de Madagascar, présida (juin 1887) la commission de la loi militaire en remplacement de M. Laisant démissionnaire, et fut appelé dans le cabinet Tirard, premier ministère constitué par M. Carnot lors de son élection à la présidence de la République à prendre le portefeuille de la Marine et des Colonies (12 décembre 1887). Mais il s'en démit peu après (janvier 1888), ne voulant pas accepter un sous-secrétaire d'Etat aux Colonies. En octobre, à la suite d'un dissentiment entre le bureau de la Chambre et le syndicat des journalistes parisiens, le bureau ayant donné sa démission, M. de Mahy fut élu vice-président de la Chambre en remplacement de M. Anatole de la Forge ; il a été, depuis, maintenu dans ces fonctions, à l'élection du bureau du 8 janvier 1889. Dans la dernière session, M. de Mahy a été rapporteur de la commission des travaux pour la défense des côtes, s'est prononcé pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889), s'est abstenu sur l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, et a voté :
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 22 juillet 1830 à Saint-Pierre-de-la-Réunion, mort le 19 novembre 1906 à Paris (7e).
Député de la Martinique de 1876 à 1906.
Ministre de l'Agriculture du 30 janvier 1882 au 21 février 1883.
Ministre de la Marine et des Colonies du 12 décembre 1887 au 5 janvier 1888.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des parlementaires, t. IV, p. 223.)
François de Mahy fut réélu :
- au premier tour de scrutin aux élections d'octobre 1889 où il obtint 7.809 suffrages contre 5.293 à son concurrent, Vigoureux, sur 13.096 votants ;
- également au premier tour au renouvellement de 1898, avec 6.888 voix sur 13.169 votants et 6.283 à son adversaire, Chopy ;
- enfin aux élections de 1902, avec 7.121 voix contre 2.683 à Hermann, sur 9.956 suffrages exprimés.
De 1889 à 1895, il fut constamment réélu vice-président de la Chambre et, en cette qualité, présida de nombreuses réunions.
Il déploya également une intense activité au sein des commissions dont il fit partie, notamment de la commission de la marine dont il devint président, de la commission chargée d'examiner les projets relatifs aux colonies et de la commission du suffrage universel.
Ses principales interventions portèrent sur les problèmes de la marine et sur la situation des colonies de Madagascar et de La Réunion.
S'étant représenté aux élections de 1906, il fut réélu avec 8.058 suffrages contre 2.512 à son adversaire, Brunet, sur 10.838 votants.
Il mourut six mois plus tard, le 19 novembre 1906, à l'âge de 76 ans, après avoir siégé sans interruption depuis la convocation de l'Assemblée nationale en 1871, c'est-à-dire pendant trente-cinq ans.
François de Mahy était l'auteur de plusieurs ouvrages dont :
- Le régime politique aux colonies, réponse aux adversaires des institutions libérales et Autour de l'île Bourbon et de Madagascar.