Julien, Louis Maigne
1816 - 1893
Représentant en 1849, député de 1876 à 1885, né à Brioude (Haute-Loire) le 25 août 1816, professeur à Paris avant la révolution de 1848, il prit part aux journées de février et fut envoyé par le gouvernement provisoire comme sous-commissaire de la République à Brioude. Après les journées de juin, il revint à Paris, fut un des membres les plus actifs du comité démocratique-socialiste des Ecoles, et collabora assidûment au journal révolutionnaire le Défenseur du Peuple. Il se signala aussi par plusieurs discours ardents prononcés dans des banquets démocratiques.
Elu, le 13 mai 1849, représentant de la Haute-Loire à l'Assemblée législative, le 5e sur 6, par 23078 voix (43 874 votants, 77 111 inscrits), il siégea à la Montagne, appuya l'interpellation Ledru-Rollin sur l'expédition de Rome, signa les manifestes qui aboutirent à l'affaire du 13 juin, se rendit ce jour-là au Conservatoire des Arts et Métiers, fut poursuivi, arrêté, et condamné par la Haute Cour de Versailles à la déportation, qu'il subit à Doullens, puis à Belle-Isle et en Corse.
Déclaré déchu de son mandat le 8 février 1850, il fut remplacé, le 10 mars suivant, par son frère, M. François Maigne ( V. ce nom). M. Julien Maigne, compris dans l'amnistie du 15 août 1859, se retira à Genève, et ne prit, jusqu'à la fin de l'Empire, aucune part aux affaires publiques.
Candidat à l'Assemblée nationale dans la Haute-Loire, le 8 février 1871, il y réunit, sans être élu, 13 904 voix (48 379 votants).
Membre du conseil général de la Haute-Loire pour le canton d'Auzon, il rentra dans la vie parlementaire le 20 février 1876, comme député de l'arrondissement de Brioude, élu par 13 040 voix (16 869 votants, 22 346 inscrits). Il alla siéger à l'extrême gauche, vota pour l'amnistie plénière proposée par Louis Blanc, fit partie de plusieurs commissions, fut le rapporteur de la proposition relative à l'abrogation de la loi de 1814 sur le travail du dimanche, et vota avec les 363.
Réélu, le 14 octobre 1877, député de Brioude, par 12 229 voix (17 947 votants, 22 929 inscrits), contre 5 600 à M. de Flaghac, ancien représentant et candidat officiel du gouvernement du Seize-mai, il reprit sa place à l'extrême gauche, dans les rangs des radicaux intransigeants, obtint de la Chambre nouvelle (1er décembre 1879) l'abrogation de la loi sur le repos du dimanche, et se prononça pour l'amnistie pleine et entière, pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, pour la liberté absolue de réunion, d'association et de presse, fit voter (mai 1880) un amendement exemptant les réunions électorales de la présence d'un délégué de l'administration, etc.
M. Julien Maigne obtint encore le renouvellement de son mandat, le 21 août 1881, par 13 271 voix (13 763 votants, 23 211 inscrits). Adversaire de la politique opportuniste, il vota contre les ministères Gambetta et Jules Ferry, pour l'abrogation du Concordat, contre les crédits de l'expédition du Tonkin, etc. et ne se représenta pas aux élections générales de 1885.
Né le 25 août 1816 à Brioude (Haute-Loire), mort le 17 janvier 1893 à Paris.
Député de la Haute-Loire de 1876 à 1885 et de 1889 à 1893
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 224.)
Après une interruption de quatre ans de la durée de son mandat, Jules Maigne brigua à nouveau les suffrages des électeurs de la circonscription de Brioude aux élections générales de 1889 ; il fut élu sans concurrent, par 12 591 voix sur 14 380 votants et 24 336 électeurs inscrits.
Il prit part à la discussion d'une proposition de résolution de Joseph Reinach et plusieurs de ses collègues, portant modification du Règlement de la Chambre et d'un projet de loi relatif à l'établissement du tarif général des douanes.
Atteint par la maladie, il fut obligé de s'absenter à plusieurs reprises et d'obtenir des congés. Il devait mourir le 17 janvier 1893, à l'âge de 76 ans.