René Malbrant

1903 - 1961

Informations générales
  • Né le 8 mars 1903 à Dangé (Vienne - France)
  • Décédé le 25 novembre 1961 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Oubangui-Chari-Tchad
Groupe
Résistance démocratique et socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Oubangui-Chari-Tchad
Groupe
Démocratique et socialiste de la Résistance
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Oubangui-Chari-Tchad
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Oubangui-Chari-Tchad
Groupe
Rassemblement du peuple français
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Oubangui-Chari-Tchad
Groupe
Républicains sociaux
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 9 décembre 1958 au 23 juin 1959
Département
Oubangui-Chari-Tchad

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 8 mars 1903 à Dangé-Saint-Romain (Vienne)
Décédé le 25 novembre 1961 à Paris

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Oubangui-Chari)
Député de l'Oubangui-Chari de 1946 à 1958.

René Malbrant, fils d'un employé de laiterie devenu gérant de la société de fabrication de beurre et fromage Sully, suit les cours de l'École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort, d'où il sort avec le titre de médecin-vétérinaire. Il poursuit son enseignement à l'Institut Pasteur et au Muséum national d'histoire naturelle où il accumule des certificats de bactériologie et de médecine vétérinaire exotique. Lauréat de l'Académie de médecine et de la société d'acclimatation, il est nommé chef du service de l'élevage au Tchad en 1927, puis pour toute Afrique Equatoriale française. Installé en l'AEF, il se marie à Fort-Lamy (Tchad), le 22 mars 1934 avec Marie-Louise Destrac. Ils n'eurent pas d'enfant.

René Malbrant est désigné pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire, à Alger puis à Paris, au titre de la Résistance extra-métropolitaine et au nom du « Ralliement des colonies » et du mouvement Combat. Sa délégation est validée le 19 mai 1944. Il représente ensuite à toutes les législatures de la IVe République le collège des citoyens de statut français de l'Oubangui-Chari (Tchad). Elu député aux deux Assemblées constituantes, puis à l'Assemblée nationale, il réussit à toujours conserver sa position prépondérante et à l'emporter au premier tour alors que le nombre d'électeurs ne cesse de s'élargir. En octobre 1945, il est élu à la première Assemblée constituante, par 909 des 1 366 inscrits. En juin suivant, il est reconduit à la deuxième Assemblée constituante par 803 votants sur 1 376 inscrits. En novembre 1946, il recueille les suffrages de 1 003 citoyens de statut français sur 1 807, en 1951 de 2 730 d'entre eux sur 4 490. En 1956 enfin, il l'emporte à une majorité relative, avec 2 852 suffrages sur 6 176 inscrits et 4 292 exprimés.

Gaulliste fervent depuis 1940, René Malbrant participe activement dans un premier temps à la fondation de la IVe République et à celle de l'Union française. Il appartient ainsi à la Commission des modernisations des territoires d'outre-mer, dirigée par René Pléven, créée dans le cadre du plan Monnet en 1946. Il participe comme suppléant aux travaux de la Commission de la constitution, intervenant sur les questions de l'Union française. Mais comme beaucoup de gaullistes, il s'éloigne progressivement du régime. Ainsi, il vote contre l'ensemble du projet de Constitution le 19 avril 1946, s'abstient sur le vote du statut de l'Algérie et vote contre la confiance au gouvernement Ramadier le 30 octobre 1947 qu'il avait pourtant soutenu après le départ des ministres communistes du gouvernement en mai précédent, rejoignant complètement à partir de 1949 le camp des gaullistes opposés au régime. Ses appartenances politiques illustrent ce détachement. Elu de l'UDSR aux deux Constituantes, il participe activement avec celle-ci à la création du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) début 1946, puis est un des membres du conseil national de l'Union gaulliste pour la IVe République fondé par René Capitant à la veille des élections de novembre, enfin tout en demeurant à l'UDSR dont il est membre du bureau politique depuis septembre 1946, rallie le Rassemblement du peuple français (RPF) en 1947, et figure dans le comité exécutif de celui-ci. Sur le plan parlementaire cette évolution le conduit à être en décembre 1948, avec René Capitant et Jacques Vendroux, un des fondateurs de l'Action démocratique et sociale, groupe distinct de celui de l'UDSR. Partisan de la dissolution de l'Assemblée, il vote contre la loi des apparentements en mai 1951. En juin 1951, il est élu du Rassemblement du peuple français, lui reste fidèle avec Jacques Foccart en 1952 et en janvier 1956, après la mise en sommeil du Rassemblement par le général de Gaulle, appartient au groupe des Républicains sociaux. Il occupe des fonctions de représentation dans ces derniers groupes politiques : en 1950, secrétaire du RGR, mais pratiquant « la bigamie », selon l'expression consacrée, il est vice-président du groupe parlementaire RPF. Ses votes parlementaires reflètent les positions du RPF : il vote ainsi les aides à l'enseignement privé, participe au renversement de plusieurs gouvernements, comme celui d'Edgar Faure en 1952, s'abstient sur l'investiture à Antoine Pinay, refuse les traités européens, vote pour l'investiture de Joseph Laniel et soutient sa politique indochinoise jusqu'à sa chute auquel il contribue, etc.

Demeurant alternativement à Paris, dans la Vienne et au Tchad, René Malbrant fait plusieurs fois par an, durant les intersessions parlementaires, des conférences publiques en Afrique pour maintenir les liens avec ses électeurs coloniaux. Surtout, il se fait leur porte-parole auprès des ministères, notamment pour les militaires. René Malbrant est en effet un parlementaire particulièrement actif. À l'Assemblée consultative provisoire, il siège à de très nombreuses commissions (France d'Outre-mer, intérieur, santé publique, agriculture et ravitaillement, Commission permanente de coordination des affaires musulmanes). Par la suite, il concentre son action à la Commission des territoires d'outre-mer, dont il assume la vice-présidence durant deux premières législatures de la IVe République. II defend activement les intérêts des Européens en Afrique. Ainsi, lors du débat parlementaire de janvier 1952 où est discuté le projet de statut des assemblées locales, il défend les amendements du Conseil de la République qui visent à renforcer la place des élus européens face aux autochtones. En novembre 1953, à la tribune de l'Assemblée, il s'oppose à la création de la Communauté européenne, affirmant qu'elle risque d'entraîner une dissolution de l'Union française et que ses charges ajoutées à celles de l'outre-mer devaient mettre la France en état d'infériorité face à l'Allemagne.

Il est délégué dans de nombreux comités et commissions extraparlementaires : il appartient au Comité de contrôle du Fonds d'encouragement à la production textile, à la Commission de la médaille de la Résistance et est membre suppléant du Conseil supérieur du travail de la France d'outre-mer. Il participe à une délégation du gouvernement français auprès de l'ONU à New-York.

Membre de l'Académie des sciences coloniales, René Malbrant entre au Conseil économique et social en juin 1959. Il donne sa démission de député alors qu'il siège sur les bancs de l'UNR. Il termine sa carrière comme inspecteur général de la France d'outre-mer.

René Malbrant est en outre membre associé du Muséum d'histoire naturelle et membre de la société de pathologie exotique.

Officier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1939-1945, il est titulaire de la rosette de la Résistance, commandeur de l'Etoile équatoriale du Gabon, et officier de l'Ordre national du Tchad.

Il décède à son domicile parisien le 25 novembre 1961.

Il laisse deux ouvrages sur La Faune du Centre africain français et La Faune de l'Equateur africain français.