Ernest, Jean, Marie Malric
1883 - 1966
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 23 décembre 1883 à Rabastens (Tarn).
Député du Tarn de 1932 à 1942.
Fils d'un ouvrier viticulteur de Rabastens, c'est toutefois vers l'industrie qu'il orienta tout d'abord son activité. En effet, après de bonnes études primaires, il dirigea, avec son frère, une fabrique de meubles. En même temps, il participait très tôt aux affaires publiques sur le plan local. Dès 1919, il devenait conseiller municipal et adjoint au maire de Rabastens. En 1925, ses concitoyens le portaient à la mairie de cette localité, poste qu'il occupa jusqu'en 1944. Cette année là, il devenait en outre conseiller général du canton de Rabastens. Il fut d'ailleurs secrétaire général de l'assemblée départementale en 1929, 1930 et 1931.
L'année 1932 le voit franchir un nouvel échelon : la fédération radicale, radicale-socialiste et républicaine socialiste du Tarn lui demandait en effet d'être « son porte-drapeau » pour les élections législatives dans la circonscription de Gaillac. Le 8 mai 1932, au second tour, Ernest Malric était élu député du Tarn avec 7.415 voix sur 15.404 inscrits et 13.057 votants. Dans sa profession de foi il s'était présenté ainsi : « Fils d'ouvrier, ouvrier moi-même, mon passé vous est un garant de mon avenir. Je suis disposé à ne ménager aucun effort pour assurer utilement la défense des intérêts de notre cher arrondissement dont je connais par expérience les besoins et les aspirations ». Il mettait au premier rang de son programme la défense des intérêts des agriculteurs.
Au cours de son mandat, Ernest Malric devait rester fidèle à cette préoccupation. S'il fut nommé membre de commissions assez diverses (commission du règlement, commission du travail, commission des boissons), la dominante de ses interventions fut essentiellement agricole. On le voit, en effet, déposer une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à venir en aide aux propriétaires du département du Tarn victimes des gelées des 23, 24 et 25 avril 1933. L'année suivante, il de mande également au gouvernement d'appliquer, selon la volonté du législateur, la loi du 24 décembre 1934 sur les vins en ce qui concerne la distillation obligatoire et l'abattement à la base de 200 hectolitres par viticulteur.
Les calamités agricoles ne le laissent pas non plus insensible. C'est ainsi qu'il dépose un amendement à la loi de finances pour 1936 tendant à la création d'une caisse d'assurance nationale et de compensation pour venir en aide aux propriétaires exploitants victimes des calamités agricoles.
Aux élections législatives de 1936, Ernest Malric fut de nouveau candidat. Il fut réélu le 3 mai 1936, au second tour, avec 6.194 voix sur 13.218 votants. Il allait siéger jusqu'en 1940 parmi les députés membres du parti radical-socialiste. Au cours de son mandat ses préoccupations ne l'éloignèrent pas de la défense des intérêts de l'arrondissement de Gaillac. Cette fois, il est membre de la commission du travail, puis des pensions.
Dès l'année 1936, il dépose une proposition de loi tendant à assurer aux producteurs de blé la vente de leur récolte à un prix normal.
L'année suivante, c'est vers les métayers et petits propriétaires victimes des intempéries que se tourne sa sollicitude. En 1938, il est l'auteur d'une proposition de loi tendant à étendre à toute la France le bénéfice du transport gratuit des vins, cidres et poirés nécessaires à la consommation de la famille des récoltants. Il n'oublie pas pour autant les agriculteurs du Tarn victimes des calamités agricoles puisqu'il dépose un amendement à la loi de finances pour 1938 pour venir en aide à ceux d'entre eux qui ont été victimes des calamités des 10 avril et 17 mai 1937.
Un des derniers actes de la vie parlementaire d'Ernest Malric fut, en 1939, après la déclaration de guerre, son avis supplémentaire sur la proposition de résolution d'Edouard Barthe et plusieurs de ses collèges, tendant à inviter le gouvernement à organiser des distributions réglementaires de vin chaud aux hommes de troupe pendant les périodes de grand froid.
Le 10 juillet 1940, Ernest Malric figura parmi les parlementaires qui votèrent la délégation de pouvoirs demandée par le maréchal Pétain. Sa vie politique sur le plan national était terminée.
Ernest Malric était titulaire de la croix de guerre 1914-1918 et de la médaille d'honneur départementale et communale.
Né le 23 décembre 1883 à Rabastens (Tarn)
Décédé le 6 mai 1966 à Rabastens
Député du Tarn de 1932 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2347, 2348)
Maintenu dans ses fonctions de maire de Rabastens pendant l'occupation, Ernest Malric s'efforce de défendre au mieux les intérêts des habitants de sa commune. Il refuse notamment de communiquer aux autorités la liste des militants et sympathisants communistes de Rabastens.
Condamné à cinq ans de dégradation nationale par la Chambre civique du Tarn, sa peine lui est remise cinq mois plus tard, par décret du général de Gaulle en date du 27 août 1945. Aux élections municipales qui suivent la libération, son frère, Marius, devient maire de Rabastens.
Retiré de la vie politique, Ernest Malric continue de gérer sa fabrique de meubles.