Georges Marchais
1920 - 1997
• Archives départementales de Seine Saint-Denis (site de Bobigny)
Une partie des archives de Georges Marchais est conservée aux Archives départementales de Seine Saint-Denis, sous la cote 305 J. Particulièrement fourni (45,3 ml), le fonds comprend 461 articles et s’étend sur la période 1947-1997. Les archives de l’ancien dirigeant du Parti communiste français (PCF) ont d’abord été déposées par son secrétariat, au siège de la Direction nationale du PCF, avant de faire l’objet d’un nouveau dépôt aux Archives départementales de Seine Saint Denis, en 2005. Le fonds Georges Marchais comporte principalement des interventions et rapports adressés au Comité central, des discours publics, des articles et interviews accordées à la presse, de la correspondance, ainsi que des dossiers politiques thématiques. Ces documents d’archives relatent essentiellement son activité de Secrétaire général du PCF et de parlementaire. Le fonds reste soumis à un délai de communicabilité de vingt-cinq ans, au terme duquel les archives pourront être librement communiquées.
Les papiers de l’homme politique rendant compte de l’activité de Georges Marchais de l’ensemble des archives produites par le PCF, sur la période 1955-1996. Les sources complémentaires au fonds 305 J, sont nombreuses. On trouvera aussi des éléments d’information relatifs au contexte politique dans les archives des instances de direction du PCF et dans celles des structures et organismes de travail de la direction nationale du PCF.
261 J 1 / Archives des congrès du PCF, 1959-1994
261 J 2 / Archives du comité central du PCF, 1943-1994
261 J 3 / Archives des conférences et conseils nationaux du PCF, 1939, 1953-1992
261 J 4 / Archives du bureau politique du PCF, 1944-1994
261 J 5 / Archives du secrétariat du PCF, 1944-1994
261 J 25 / Archives de la section d’organisation du PCF, 1937-1998
• Archives départementales du Val-de-Marne
En qualité de député communiste du Val-de-Marne, Georges Marchais a laissé de nombreux témoignages de son activité, tant dans les archives publiques que dans les fonds privés.
130 J - Archives de la fédération du Val-de-Marne du PCF, 1936-2003
105 J - Dossiers de la Fédération Val-de-Marne du PCF, 1965-1981
2419 W 3560 W - Groupe communiste à l’Assemblée départementale de Val-de-Marne
79 J 81 - Archives des syndicats (CFDT) Val-de-Marne : déclaration de Georges Marchais à la rencontre CFDT- PCF du 9 novembre 1971.
13 AV 20 - Fonds du cabinet préfectoral de Val-de-Marne (bureau de la communication) : conférence de presse de la Fédération du PCF de Val-de-Marne lors de la campagne menée pour les élections cantonales de 1976 (archives audiovisuelles)
517 J 12 Union des Pionniers de France : rapport présenté par Georges Marchais
• Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine)
Les Archives nationales conservent également de nombreux documents d’archives, versés par les bureaux des cabinets, apportant un témoignage sur l’activité de Georges Marchais.
o Premier ministre, Cabinet du Premier Ministre et services rattachés
19920383/10 - Bureau Interventions (1991-1992) : dossier individuel de Georges Marchais.
19860526/8, G 221 - Service photographique : visite de M. Georges Marchais, secrétaire général du P.C.F. (6 mai 1983)
20030446/110 et 111 - Secrétariat général du Gouvernement, service information et diffusion : discours de MARCHAIS Georges (1981-1989).
o Ministère de l’Intérieur
-Direction générale de la police nationale ; Direction centrale des renseignements généraux ; Sous-direction des affaires administratives ; Section documentation, informatique (1951-1980).
- 19810440/6 - Correspondance de Jean LECANUET adressée à Georges MARCHAIS.
- 19870344/21 - Entretien du Ministre avec M. Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, le 19 décembre 1983 : dossier préparatoire sur la situation de l'industrie en Ile-de-France, dossier communiqué par le Ministère des Transports (études de la Société Générale d'Expertise SOGEX sur S.K.F) (sept.-nov. 1983)
-Cabinet
- 19870347/5 3 HF 5 - Entrevue avec M. Georges Marchais : communiqué de presse et son brouillon, texte de la déclaration de Georges Marchais, coupures de presse, dépêches AFP (27 janvier 1981)
o Ministère de la Justice
20010085/251 - Plainte de Georges Marchais contre Lecœur (1974-1978)
20010085/75-20010085/77- Dossiers d’Alain Peyrefitte, relations avec les médias : discours et notes relatives au face à face avec Georges Marchais (février 1978).
o Ministères chargés de l'Environnement
19790635/1-19790635/7 - Questions écrites adressées par Georges Marchais (1971-1978).
o Ministère de l’Education
20150188/20 - Archives d'Alain Savary, ministre de l'Éducation nationale (1981-1984), correspondance émanant du secrétariat de Georges Marchais relative aux propositions Savary (24 octobre 1983).
Par ailleurs, les Archives nationales conservent, dans le fonds Radio France, les archives papier de Jacques Chancel, comportant des notes relatives à l’émission « Radioscopie », dans laquelle Georges Marchais est intervenu.
20150055/1-20150055/3 Emission « Radioscopie » : entretiens avec Georges Marchais (1978)
Certains fonds privés, disponibles aux Archives nationales, permettent également d’apporter un point de vue différent, sur la vie et l’activité de Georges Marchais.
o Fonds Jean Isméolari
F/22/2330- Affaire Georges Marchais : expertise de Jean Isméolari sur le supposé départ volontaire de Georges Marchais pour travailler en Allemagne en 1942 (14 mars 1973-30 septembre 1977)
o Fonds Francis Crémieux
25AR/110 Documentation sur le PCF Georges Marchais (1975-1997). Coupures de presse.
Rapport de Georges Marchais au Comité central (27-28 Mai 1975).
L'affaire Georges Marchais (1991). La mort de Georges Marchais (1997).
• Archives de l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale conserve dans le fonds Pierre Bas, deux affiches "Georges Marchais et François Mitterrand dans La Java des Vampires…" relative à la campagne des législatives de mars 1973 (27 FP 200). Le fonds, issu d’un don des enfants de Pierre Bas, est actuellement en cours de classement.
• Direction nationale du PCF
Il subsiste, au siège de la Direction nationale du PCF, situé place du colonel Fabien, quelques archives de la section des cadres, ainsi que des questionnaires biographiques. Ces archives, non cotées, sont en cours de classement.
• Institut d’histoire sociale CGT de la métallurgie
L’Institut d’histoire sociale de la CGT de la métallurgie conserve les archives de l’Union des syndicats des travailleurs de la métallurgie (USTM) de la Seine, dont Georges Marchais a été le secrétaire à partir de 1953, après avoir été secrétaire des métaux CGT d’Issy-les-Moulineaux en 1950. Le fonds, non coté, est actuellement en cours de classement.
• Institut national de l’audiovisuel
L’Ina met à disposition de nombreuses archives audiovisuelles relatives aux interventions radiophoniques et télévisées de Georges Marchais.
• Ciné-Archives – fonds audiovisuel du PCF
De nombreuses archives audiovisuelles, dans lesquelles Georges Marchais apparait, sont accessibles sur le site Ciné-archives, consacré au fonds audiovisuel du Parti communiste français (PCF).
MARCHAIS, Georges, René, Louis
Né le 7 juin 1920 à La Hoguette (Calvados)
Décédé le 16 novembre 1997 à Paris (10ème)
Député du Val-de-Marne de 1973 à 1997
Georges Marchais naît le 7 juin 1920 à La Hoguette, un petit village du Calvados. Son père, René Marchais, ancien combattant de la Grande Guerre, travaille comme ouvrier carrier. Profondément marqué par ses souvenirs des tranchées, celui-ci est antimilitariste et de sensibilité libertaire, un peu anarchisante. La mère de Georges Marchais, Germaine, née Boscher, d’origine paysanne, a eu trois enfants avec son premier mari, André Daunou, mort à la guerre. Catholique très pratiquante, elle inscrit son fils au catéchisme et lui fait accomplir sa première communion. Alors que Georges Marchais est âgé de dix ans, son père décède, victime d'un accident du travail.
À l'école, il est volontiers bagarreur, mais bon élève. Après avoir obtenu le certificat d'études, Georges Marchais réussit l'examen du brevet élémentaire. Sa mère rêve de le voir poursuivre sa scolarité, pour devenir instituteur. Cependant, le jeune garçon ambitionne un tout autre avenir : il veut travailler dans l'aéronautique. Sous l'influence de son beau-frère, ouvrier qualifié de l'industrie aéronautique parisienne, il se passionne en effet pour toutes les questions techniques touchant l'aviation. À quinze ans, il quitte La Hoguette, malgré les réticences de sa mère, pour monter à Paris afin de faire son apprentissage dans ce milieu professionnel. Malheureusement, dans le contexte économique déprimé de 1935, il ne trouve pas d'emploi dans l'aéronautique. Après avoir effectué un stage de tourneur sur métaux dans une entreprise parisienne, Le Décolletage Général, il connaît le chômage et occupe de petits emplois, à l’usine ou dans des bureaux. Il réussit finalement à se faire recruter en 1938 dans la société où travaille son beau-frère, la Société Nationale de Construction Aéronautique du Centre (SNCAC), installée à Boulogne-Billancourt. Embauché comme mécanicien ajusteur, il est affecté aux ateliers des moteurs. À cette époque, il ne semble pas avoir d’activité syndicale ou politique. Il expliquera son engagement tardif, une originalité par rapport aux parcours souvent plus précoces des autres dirigeants communistes de sa génération, par le fait que son milieu familial et son premier environnement professionnel ne comptaient aucun militant communiste.
Lorsque la guerre arrive, Georges Marchais est exempté de service du fait de son appartenance à une industrie d'armement, la société produit alors des avions militaires. À l'approche des troupes allemandes, en 1940, il participe à l'embarquement du matériel de l'usine sur des péniches à destination de La Rochelle jamais arrivées à bon port. Revenu à Paris, Georges Marchais apprend qu'il est licencié, comme des milliers d'ouvriers dont les usines ont également fermé dans le contexte de la débâcle.
Fin 1940, il trouve du travail à l’aérodrome de Villacoublay, dans un atelier de réparation d’avions allemands. À la fin de l’année suivante, il est embauché à Bièvres dans un atelier qui dépend d’une société allemande, l'Aktien-Gesellschaft-Otto (AGO). En décembre 1942, il part en Allemagne, à Augsbourg, travailler dans une usine Messerschmitt. Les circonstances de son départ ainsi que la durée de son séjour outre-Rhin ont fait l'objet de multiples polémiques. Georges Marchais se présentera dans ses témoignages comme « déporté du travail » puis comme « requis » ; une loi de Vichy de septembre 1942 autorisait la réquisition d’ouvriers spécialisés. Il expliquera avoir profité d'une permission en France, en mai 1943, accordée à l'occasion du décès de sa nièce qu'il a fait passer pour celui de sa fille auprès des autorités allemandes, afin d’entrer dans la clandestinité et de se cacher en Normandie. À partir d’interprétations de documents d’archives, notamment allemandes, ses divers contradicteurs ont défendu l’hypothèse d’un départ volontaire, et d’un séjour en Allemagne prolongé jusqu’en 1945. Les archives disponibles ne permettent pas de formuler des conclusions définitives.
Lors de la campagne pour les élections municipales du printemps 1945, diverses personnes voient Georges Marchais soutenir les candidats communistes dans son village natal, La Hoguette. À une date assez incertaine, il est embauché à Issy-les-Moulineaux, dans les établissements de l'entreprise aéronautique Voisin. Adhérent de la CGT, il est délégué du personnel, puis secrétaire de son syndicat dans l’usine. Promu secrétaire du syndicat des Métaux CGT d'Issy-les-Moulineaux en 1950, il devient permanent à partir de 1951. En 1953, il intègre la direction de l'Union syndicale des travailleurs de la métallurgie de la CGT (USTM), tout en étant, depuis 1947, adhérent du PCF. Jeune militant métallurgiste, énergique et combatif, il est repéré par les cadres communistes locaux, notamment Madeleine Vincent et Guy Ducoloné. À partir de 1953, il siège au comité fédéral de Paris. Dans ces années de luttes âpres de la Guerre froide, il expérimente la stricte discipline du parti. En 1954 notamment, mis en cause après l'échec d'une grève de la CGT-Citroën, qu’il a en partie supervisée, il doit se livrer à l’exercice de l’autocritique. En 1955, cependant, valorisé en tant qu’ouvrier métallurgiste, non marqué par les conflits internes d’avant-guerre et de la Résistance, et reconnu pour ses qualités militantes, il entre au secrétariat de la fédération Seine-Sud.
Promu premier secrétaire fédéral en 1956, en remplacement de Madeleine Vincent, il est élu la même année membre suppléant du comité central, lors du XIVème congrès du PCF qui se tient au Havre. En 1959, au XVème congrès du PCF, à Ivry, Georges Marchais est nommé membre suppléant du bureau politique. Il participe en 1961 à l' « affaire Servin Casanova », soutenant Maurice Thorez, dont il est un proche, dans la mise à l’écart de ceux-ci et de Maurice Kriegel-Valrimont des instances dirigeantes du parti. Succédant à Marcel Servin, évincé du poste, il est nommé secrétaire à l'organisation. Au printemps 1964, dans le cadre du XVIIème congrès, il encadre la rédaction des nouveaux statuts du parti, qui introduisent notamment le vote à bulletins secrets à certaines élections internes du parti.
Il appuie ensuite Waldeck Rochet, le successeur de Maurice Thorez, décédé en juillet 1964, dans sa volonté d'œuvrer au rapprochement du PCF avec la gauche non communiste, en particulier lorsque le secrétaire général décide de soutenir un candidat commun de la gauche à l’élection présidentielle de 1965, François Mitterrand, et l'année suivante lors de la conclusion d'un accord électoral de désistement réciproque avec la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), en vue du deuxième tour des élections législatives de mars 1967. Georges Marchais épaule également Waldeck Rochet dans le domaine de la politique extérieure du parti. En octobre 1964, il fait partie des responsables de la délégation envoyée par la direction du PCF à Moscou pour obtenir des explications concernant l'éviction de Khrouchtchev. En 1966, il est à la tête d'une délégation du PCF à Cuba, où sa rencontre avec Fidel Castro inaugure une durable relation d'amitié. Quelques années plus tard, il est chargé d'organiser la participation du PCF à la Conférence internationale des partis communistes qui doit se tenir à Moscou en 1969.
L’attitude de Georges Marchais est mise en pleine lumière au tout début des événements de Mai 1968. Dans un article publié le 3 mai dans L'Humanité, et intitulé « De faux révolutionnaires à démasquer », Georges Marchais critique « l'anarchiste allemand Daniel Cohn-Bendit » et les groupuscules gauchistes qui, « en développant l’anticommunisme », « servent les intérêts de la bourgeoisie et du grand capital ». il reproche, en effet, aux leaders du mouvement étudiant de remettre en cause « le rôle fondamental de la classe ouvrière dans la lutte pour le progrès, la démocratie et le socialisme » et de vouloir « donner des leçons au mouvement ouvrier ». La fermeté qu'il manifeste dans les semaines de tourmente de cette période, où le PCF est attaqué aussi bien sur sa droite pour « subversion », que sur sa gauche pour « opportunisme », et alors que la direction de Waldeck Rochet semble hésitante, accroît sa crédibilité au sein de l'appareil. Lors de la crise tchécoslovaque, Waldeck Rochet tente sans succès de jouer les médiateurs entre Moscou et Prague. Le 21 août 1968, au lendemain de l'entrée des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie, le bureau politique du PCF, dans lequel Georges Marchais soutient Waldeck Rochet, exprime sa « réprobation ».
En juin 1969, Georges Marchais se rend à Moscou avec Waldeck Rochet à la conférence internationale des partis communistes. Lors de ce séjour, le secrétaire général tombe malade et doit être hospitalisé. Georges Marchais le remplace à la tête de la délégation française et préside, à ce titre, plusieurs séances. Au mois de février 1970, lors du XIXème congrès, l'état de Waldeck Rochet s'étant à nouveau dégradé, il est nommé officiellement secrétaire général adjoint. L'ascension de Georges Marchais est cependant ternie, dès le mois de juin, par les premières attaques relatives à son séjour en Allemagne, avec les accusations d'anciens dirigeants du PCF publiées dans Le Monde. En 1973, Georges Marchais portera plainte pour falsification de documents et usage de faux contre l'ex-dirigeant du PCF Auguste Lecœur et contre un journaliste de Minute, qui ont publié des documents remettant en cause, selon eux, sa version des faits concernant son départ à Augsbourg ; ils seront relaxés lors du procès en 1977. La polémique rebondira à nouveau en mars 1980, à l'occasion d'une enquête sur le séjour de Georges Marchais en Allemagne publiée par le magazine L'Express.
Le 27 juin 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le Programme commun. Ceux-ci seront rejoints quelques jours plus tard par Robert Fabre au nom du Mouvement des Radicaux de gauche (MRG). Il déclare alors qu’il s’agit d’un « événement politique d’une portée considérable qui fera date dans l’histoire du mouvement ouvrier et démocratique ». Cet accord, ouvrant une recomposition politique à gauche, constitue selon lui un choix stratégique majeur, qu’il théorise dans son livre Le défi démocratique, publié en septembre 1973. Dans le prolongement des efforts d'ouverture et d'unité réalisés par Waldeck Rochet, le Programme commun doit permettre au PCF, fort d’un appui populaire le plus large possible, d'accéder au pouvoir et d'œuvrer à une profonde transformation de la société, par la voie légale, électorale et parlementaire. Le maître mot du livre, « démocratie », renvoie en particulier à l’engagement de respecter le pluralisme, l'alternance, la propriété privée, « qu'il s'agisse de l'appartement, de la voiture, de la résidence secondaire et de tout ce qui est nécessaire et agréable à la vie » et à la volonté de promouvoir un socialisme qui « aura les couleurs de la France ». La dynamique unitaire n’est cependant pas sans limites : dès le 29 juin 1972, dans un rapport au comité central, Georges Marchais évoque le risque de voir l'Union de la gauche entraîner un renforcement du Parti socialiste (PS) au détriment du PCF. Cette partie du rapport ne sera rendue publique qu'en 1975, en annexe du livre d'Étienne Fajon intitulé L'union est un combat.
Secrétaire général en titre depuis le XXème congrès (décembre 1972), Georges Marchais, en mars 1973, se lance pour la première fois dans l’arène électorale. Il se présente en effet aux élections législatives, dans la première circonscription du Val-de-Marne (communes d’Arcueil, Cachan, Gentilly, Le Kremlin-Bicêtre, Villejuif), en remplacement de la députée communiste sortante Marie-Claude Vaillant-Couturier, élue depuis 1945, sauf entre 1958 et 1962. Son suppléant est Marcel Trigon, employé de banque, maire d’Arcueil. Dans sa première circulaire de campagne, Georges Marchais souligne que la « vie est difficile, épuisante », qu’il « y a trop d’injustices, trop de peines et peu de joies », mais il affirme, à ceux qui feront confiance à son programme : « Oui, votre vie peut commencer à changer demain. »
Le 4 mars 1973, au premier tour, Georges Marchais arrive très largement en tête avec 26 368 des 60 243 suffrages exprimés, soit 43,8 % des voix. Il devance Éliane Lavelle, candidate de l’Union des Républicains de Progrès, 19,7 %, Antoine Lacroix, Démocratie socialiste, maire du Kremlin-Bicêtre, 17,8 %, Patrice Hernu, du Parti Socialiste (PS) 12,2 %, Philippe Brachet, du Parti Socialiste Unifié (PSU), 4,5 %, et Bernard Houdin, du Front National (FN), 2 %. À l'échelle nationale, les résultats obtenus par les candidats communistes sont moins favorables : si le PCF garde la première place à gauche, avec 21,4 % des voix, il est désormais suivi de très près par le PS, 20,7 %, avec les Radicaux de gauche. Entre les deux tours, Patrice Hernu et Philippe Brachet appellent à voter pour Georges Marchais, « le candidat d’Union de la gauche ». Le 11 mars 1973, au second tour, le secrétaire général du PCF l’emporte facilement, en recueillant 33 331 des 58 033 suffrages exprimés, soit 57 % des voix, devant ses rivaux Antoine Lacroix (40,7 %) et Éliane Lavelle (1,8 %).
À l’Assemblée nationale, Georges Marchais rejoint le groupe communiste le 3 avril et, deux jours plus tard, il accède à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, dans laquelle il va siéger pendant toute la législature. Pendant son mandat, Georges Marchais dépose deux propositions de résolution tendant à créer des commissions d’enquête parlementaire sur les pratiques des sociétés pétrolières opérant en France (2 avril 1974 et 5 mai 1976), et six propositions de loi, le 19 décembre 1974, tendant à l’extension du secteur public dans le secteur pétrolier, le 3 décembre 1975, visant à favoriser l’intervention des travailleurs sur la marche des entreprises, le 20 décembre 1975, un texte portant déclaration des libertés, le 7 avril 1976, visant à sauvegarder et à développer l’agriculture française, le 3 novembre 1976, tendant à assurer la sauvegarde et le développement des pêches maritimes françaises, enfin le 19 octobre 1977, pour instaurer un impôt sur le capital des sociétés.
Le secrétaire général du PCF pose une question orale avec débat, le 18 décembre 1974, à propos de l’activité des sociétés pétrolières. En pleine crise énergétique, Georges Marchais fustige « le racket de la France par le cartel pétrolier » et défend « les mesures préconisées par le parti communiste français afin de doter la France d’un secteur pétrolier public puissant » et de garantir l’« indépendance nationale ». Dans les discussions en séance publique, le secrétaire général du PCF intervient à treize reprises. Il consacre plusieurs de ses prises de parole aux déclarations de politique générale du Gouvernement (le 10 avril 1973, le 6 juin 1974, et le 6 octobre 1976). Le 10 avril 1973, il souligne « le besoin du Français d’un changement profond », réclame des mesures économiques et sociales (notamment la hausse des salaires, la retraite à soixante ans, l’amélioration du système d’enseignement et celle du cadre de vie menacé par une « urbanisation anarchique »), politiques (le « développement de la démocratie » contre un « État bureaucratique et paperassier » pratiquant la « répression antisyndicale ») et internationales (le Gouvernement est accusé de « céder aux exigences américaines »). À ceux qui accusent le PCF de « vouloir imiter l’Est », il oppose « la réalité de ces pays et la volonté de construire un socialisme spécifique à la France, et respectant ses traditions ». Intervenant le 6 juin 1974, il réclame le « droit de vote à dix-huit ans » et le « libre exercice des droits syndicaux ». Le 6 octobre 1976, il fustige le « plaidoyer gouvernemental en faveur de l’élection de l’Assemblée européenne au suffrage universel ».
Georges Marchais participe également aux discussions portant sur les projets de loi de finances (le 18 décembre 1973, le 10 septembre 1975, le 13 octobre 1977) et les projets de loi du Plan (le 5 juin 1975, le 24 juin 1976), qui représentent autant d’occasions pour le secrétaire général du PCF de rappeler les principales propositions contenues dans le Programme commun. Le 5 juin 1975, par exemple, pour contrer « l’austérité, trait essentiel de l’avenir », il défend la nécessité de « nationalisations démocratiques », d’« investissements en faveur des équipements collectifs », de la relance de la « consommation populaire », et d’une large coopération « avec tous les pays dans le respect de la souveraineté nationale ». Georges Marchais s'investit également dans les débats de politique monétaire (le 23 janvier 1974) et énergétique (le 4 octobre 1974). À deux reprises il intervient dans la discussion d'une motion de censure, le 9 octobre 1973 et le 17 décembre 1974, demandant « au Premier ministre de citer un seul exemple où le parti communiste français ait levé la main sur les libertés ». Georges Marchais intervient également lors d'un rappel au règlement, le 26 novembre 1974, pour dénoncer « la mauvaise volonté mise par le Gouvernement à accepter un débat sur les conclusions du rapport de la commission d’enquête sur les pratiques des sociétés pétrolières opérant en France ».
Au cours de la législature, Georges Marchais vote contre la déclaration de politique générale du gouvernement du 12 avril 1973, et contre celle du 6 juin 1974. Le 28 novembre 1974, il se prononce en faveur du projet de loi relatif à l’interruption volontaire de grossesse, et pour celui portant sur la réforme du divorce le 4 juin 1975. Le 28 avril 1977, il vote contre le programme du gouvernement. Le 21 juin 1977, il vote pour le projet de loi relatif à l’élection des représentants à l’assemblée des communautés européennes.
En avril 1974, à l’élection présidentielle qui suit le décès de Georges Pompidou, le secrétaire général du PCF, qui ne se présente pas, soutient la candidature unique d'Union de la gauche de François Mitterrand. En septembre, aux élections législatives partielles, le parti socialiste obtient de bien meilleurs résultats que le parti communiste. La stratégie d'alliance avec les socialistes en ressort fragilisée. Lors du XXIème congrès extraordinaire du PCF, en décembre, le PS est vivement critiqué pour son attitude jugée plus qu'équivoque à l'égard du parti communiste.
Depuis qu’il siège à l’Assemblée nationale, à partir de juillet 1976, alors qu’il occupe également un siège au conseil régional d’Ile-de-France, qu’il conservera jusqu’en 1981, Georges Marchais peut désormais compter sur ses interventions à la tribune pour élargir son audience, au-delà du monde des sympathisants, électeurs et militants communistes. Dès 1970, il avait commencé à renouveler la communication du parti, en organisant notamment des débats publics à l'allure informelle, appelés « Dites-nous M. Marchais ». Mais ce sont surtout ses apparitions sur le petit écran, dont le développement est en plein essor, qui permettent au successeur de Maurice Thorez et de Waldeck Rochet de toucher instantanément des millions de Français, et d'atteindre ainsi une audience d'une ampleur inédite dans toute l'histoire des dirigeants du PCF. Intervenant régulièrement sur les plateaux des grandes émissions politiques de la décennie 1970 (comme « À armes égales » et « Cartes sur table »), animées notamment par les journalistes Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach, il démontre un véritable talent de débatteur.
Le secrétaire général du PCF impose son propre style, assez spectaculaire et détonnant dans le milieu des orateurs politiques de l'époque : il associe en effet le plus grand souci de sérieux et même d'expertise, destiné à crédibiliser les ambitions gouvernementales du parti, grâce aux préparations méticuleuses de ses fiches, élaborées, pour chaque dossier traité, avec l'aide de ses collaborateurs, avec un sens du parler « vrai », de la répartie franche, de l'improvisation ironique, et d'un ascendant physique, qui visent l'identification du plus grand nombre. Les succès d'audience de ses débats télévisés – en particulier face à Jacques Chirac en 1971, Alain Peyrefitte en 1972 et Jean-Pierre Fourcade en 1977, auquel il déclare, le 18 février, sur TF1 : « je ne sors pas de l'ENA, je suis plein de bon sens » –, s'ils alimentent auprès des téléspectateurs, une nouvelle sorte de vedettariat politique – relayé par certains imitateurs et humoristes du moment – aident aussi le secrétaire général non seulement à être identifié par les Français, mais aussi à asseoir son autorité personnelle dans le parti.
Dans sa volonté de rendre celui-ci plus attractif, notamment auprès des classes moyennes et de l'électorat chrétien avec lequel elle se dit prête à accomplir « un bout de chemin ensemble », la direction du PCF ne mise pas seulement sur l'aggiornamento de sa communication audiovisuelle. Sa volonté d'ouverture se manifeste également dans le domaine idéologique. En avril 1975, Georges Marchais présente un projet de Déclaration des libertés. En mai 1975, devant le comité central, il prononce une condamnation officielle du stalinisme. L'hiver suivant, après avoir annoncé à la télévision, sur la chaîne Antenne 2, l'abandon du concept de dictature du prolétariat, il fait officiellement abroger ce principe fondateur du PCF en février 1976 lors du XXIIème congrès, ce virage idéologique s'accompagne d'une campagne sur la question de la « morale », qui suscite de vifs débats et, de fait, détourne l'attention. Quelques mois plus tard, le 10 juin 1976, dans le cadre d'une politique de la main tendue aux Catholiques, Georges Marchais prononce au Palais des Sports de Gerland à Lyon, devant 13 000 personnes, performance succédant à celle des Rolling Stones qui, la veille, avaient réuni 15 000 fans, un « Appel aux Chrétiens de France ». Quarante ans après le fameux « Nous te tendons la main, Catholique » de Maurice Thorez, lancé sur Radio-Paris en pleine campagne du Front populaire, Georges Marchais déclare : « Nous ne déclarerons jamais la guerre à la religion ».
En étroite collaboration avec Jean Kanapa, responsable de la section de Politique extérieure (« Polex »), Georges Marchais installe son projet d’ouverture au cœur de la politique internationale du PCF. Dans cet esprit, il opère une certaine prise de distance par rapport à l'URSS et aux pays de l'Est, à partir des thèmes de la défense des libertés, des Droits de l'Homme et d'un « socialisme aux couleurs de la France » émancipé de toute ingérence extérieure. En juin 1976, à la Conférence internationale des partis communistes européens, qui se tient à Berlin-Est, le secrétaire général du PCF fait savoir que son parti ne participera plus à ce genre de sommets : « Toute élaboration d'une stratégie commune à nos partis étant désormais exclue, déclare-t-il, il paraît opportun de rechercher des formes nouvelles de rencontres collectives, plus vivantes, plus souples et plus efficaces ». En octobre, lors d'un meeting à la Mutualité, Pierre Juquin, député, responsable du Bureau de presse et d’information, chargé de la propagande, serre la main d'un dissident soviétique, le mathématicien Leonid Pliouchtch, expulsé d'URSS.
C'est dans ce contexte international que Georges Marchais se rapproche des partis communistes italien et espagnol. Sur la base d'une volonté commune de rompre avec le capitalisme par des moyens démocratiques et dans la liberté, en remettant en cause les prétentions universelles du modèle soviétique, les dirigeants respectifs des trois grands partis de l'Ouest vont multiplier entrevues et meetings communs, en particulier avec les sommets Marchais-Berlinguer de Bologne en mai 1973 et de Pantin en juin 1976, et lors de la réunion Carrillo-Berlinguer-Marchais de Madrid en mars 1977. La presse invente alors le terme d’ « eurocommunisme ». Plus largement, le secrétaire général du PCF se construit une image de dirigeant international d'envergure, en effectuant de nombreuses campagnes diplomatiques, notamment en Suède, au Japon, en Algérie, au Mexique, et à Cuba.
Cependant, la distanciation avec l’URSS et la recherche de nouveaux horizons internationalistes a ses limites. Georges Marchais n'entend pas rompre totalement avec Moscou, continuant à dénoncer, lorsque la politique extérieure de l'URSS est critiquée, la propagande « antisoviétique ». Et il se méfie d'une émancipation « eurocommuniste » trop audacieuse, en particulier sur l'acceptation du Marché commun, pouvant déboucher sur la social-démocratisation des partis communistes ouest-européens.
La stratégie volontariste d'aggiornamento va également subir les contrecoups de l'évolution du rapport de forces au sein de l'Union de la gauche. Malgré tous les efforts nationaux et internationaux d'ouverture engagés par le PCF, la progression plus rapide du PS, loin d'être enrayée, se confirme lors des élections cantonales et des divers scrutins locaux de 1976. Pour tenter de reprendre la main sur la dynamique unitaire et inverser la tendance électorale, la direction communiste décide, après les municipales de mars 1977 – qui constituent pourtant un grand succès pour la gauche (52 % des voix), et en particulier pour le PCF, qui conquiert les mairies de Béziers, Bourges, Le Mans, Saint-Etienne ou encore Reims) – d'entamer des négociations en vue de l' « actualisation » du Programme commun. Cette démarche est présentée, par les dirigeants communistes, comme une nécessaire adaptation face à l'apparition et à l'aggravation de la crise socio-économique depuis cinq ans. Engagés au mois de mai, les échanges entre les trois partenaires semblent pouvoir déboucher positivement, y compris sur les points les plus litigieux, en particulier sur les nationalisations et, surtout, sur la force de dissuasion, à laquelle le PCF, contrairement à ses traditions pacifistes, s'est rallié en mai 1977 au nom de la souveraineté nationale et d'une politique de défense indépendante.
Cependant, fin juillet, lorsque François Mitterrand déclare à la télévision que le maintien de la force de dissuasion fera l'objet d'une consultation des Français par référendum, le secrétaire général du PCF écourte ses vacances en Corse et durcit brutalement ses relations avec son homologue socialiste. Dans l'émission « Cartes sur table » d'Antenne 2 du 21 janvier 1980, il reviendra sur cet épisode en rapportant avoir déclaré à son épouse Liliane : « François Mitterrand a décidé d'abandonner le Programme commun, fais les valises, on rentre à Paris ! ». Sur TF1, le 3 août 1977, il hausse le ton à l’égard de son homologue socialiste : « Il faut qu'il fasse attention, François Mitterrand, parce qu'on ne peut pas se permettre des faux pas comme ça ! ». Ce raidissement est explicable par l'hypothèse d'une pression de la direction soviétique, certainement assez réticente à l'idée de voir l'accession au pouvoir en France d'un dirigeant socialiste réputé « atlantiste ». En effet, le PCUS avait notamment envoyé, en mars 1977, un courrier au comité central du PCF particulièrement critique à l'égard de la direction du parti, notamment Georges Marchais et Jean Kanapa. Le virage de la fin de l'été 1977 est également à relier, pour Georges Marchais, à la perspective de voir à brève échéance le PCF électoralement en deuxième position derrière le PS. On peut aussi y voir la volonté de contrecarrer les évolutions sociologiques du parti entraînées par le Programme commun et la dynamique d’ouverture du PCF, qui semblent désavantager les militants d’origine ouvrière. Quelques semaines plus tard, dans la nuit du 22 au 23 septembre 1977, les négociations d' « actualisation » souhaitées par le PC dans la perspective des nouveaux rendez-vous électoraux ayant viré au dialogue de sourds après les critiques de Robert Fabre formulées les 14 et 15 septembre à l’encontre de la rigidité communiste, la rupture de l'Union de la gauche est officiellement actée devant les micros et les caméras de télévision par les dirigeants des trois partis concernés, Robert Fabre, François Mitterrand et Georges Marchais.
À l’approche des élections législatives de 1978, la direction du Parti communiste se lance alors dans de virulentes critiques du PS, l'accusant de « dérive droitière ». De plus, elle réclame avec force la présence de communistes dans le gouvernement en cas de victoire de la gauche, ce qui peut apparaître comme une manœuvre destinée à discréditer le PS aux yeux de la frange centriste de son électorat. Lors de ce scrutin, Georges Marchais se présente à sa propre succession, à nouveau accompagné de Marcel Trigon. Dans sa campagne, il fait valoir son bilan à l’Assemblée nationale, mais aussi son action dans la circonscription. De fait, les archives de Georges Marchais attestent que le secrétaire général du PCF, pendant toute sa carrière parlementaire, s’investira à temps plein auprès de ses administrés, répondant à leurs attentes par de multiples questions écrites aux ministres (portant sur des pensions, des loyers, des nuisances de bruit et de pollution…), et d’innombrables démarches administratives, auprès des OPHLM, du préfet du Val-de-Marne, du gouvernement, voire du président de la République.
Au premier tour, le 12 mars, le candidat « du Parti Communiste pour l’Union et le Changement », dans la circonscription du Val-de-Marne, arrive en tête avec 27 020 des 62 469 suffrages exprimés, soit 43,3 % des voix. Il devance très largement les treize autres candidats : Patrice Hernu, du PS, 17,1 %, Jean-Marie Benoist, de l’Union pour la Démocratie Française (UDF), 13,3 %, Éliane Lavelle, du Rassemblement pour la République (RPR), 12,7 %, Jean-Claude Denne, du CDS, 5 %, Marc Dufumier, du Front autogestionnaire, 2,3 %, Auguste Lecoeur, de la Gauche Démocrate Socialiste, 2 %, Michel Collinot, du FN, 1 %, Humbert Pietrunti, de Lutte Ouvrière (LO), 0,9 %, Chantal Ammar, de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), 0,9 %, Régis Dexant, Démocratie Chrétienne, 0,6 %, Marie-France Suivre, du Mouvement des Démocrates, 0,5 %, Joël Paierez, de l’Union Ouvrière et Paysanne pour la Démocratie Prolétarienne, 0,3 %, et Jacques Lucbert, de l’Organisation Communiste de France, 0,1 %.
Au lendemain du premier tour, dans une atmosphère particulièrement tendue, le secrétaire général du PCF signe un accord de désistement réciproque pour le second tour avec les socialistes et les radicaux de gauche. Il s'agit d'un simple arrangement électoral, la désunion de la gauche étant toujours patente. Dans la circonscription de Georges Marchais, Patrice Hernu et son candidat suppléant Jean-Pierre Domenc, radical de gauche, appellent à voter pour le « candidat d’union de toute la gauche ». Au deuxième tour, le 19 mars, Georges Marchais est le seul candidat en lice. Il remporte donc l’élection, avec 100 % des 37 419 suffrages exprimés, un score représentant 48,3 % des inscrits. Son élection est contestée le 3 avril 1978, mais la requête est rejetée par décision du Conseil constitutionnel le 11 mai 1978. À l'échelle nationale, c’est la droite qui remporte le scrutin, et les résultats au sein de la gauche sont particulièrement alarmants pour le PCF : pour la première fois depuis les élections législatives de 1936, les socialistes, avec 22,8 % des voix, ont devancé au premier tour les communistes qui n’obtiennent que 20,6 %.
À l’Assemblée nationale, Georges Marchais est de nouveau membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Pendant son mandat, Georges Marchais dépose une proposition de résolution, le 2 avril 1981, tendant à la création d’une commission d’enquête sur la spéculation relative à des emprunts émis par l’État en 1973, ainsi que quatre propositions de loi : le 25 mai 1978 pour instaurer un impôt sur le capital des sociétés, le 28 mai 1980 tendant à donner des droits nouveaux aux salariés et à leurs représentants et à favoriser leur intervention dans la marche des entreprises, le 3 avril 1981 visant à faire ériger au métro « Charonne » un monument dédié à la mémoire des huit antifascistes tués le 8 février 1962 et en hommage à tous ceux qui ont lutté en France contre le colonialisme, pour la paix et la liberté des peuples, et le 3 avril 1981 pour modifier le régime de taxation des alcools.
Le député communiste pose une question au gouvernement, le 17 décembre 1980, qui dénonce « l’augmentation du prix du fuel et de l’essence malgré la baisse du dollar » et le « profit des sociétés multinationales ». Dans les discussions en séance publique, le secrétaire général du PCF intervient à sept reprises. Ses prises de paroles se produisent notamment lors de chaque discussion annuelle portant sur les projets de loi de finances. Le 11 octobre 1978, il accuse le gouvernement « d’organiser le chômage » par une « politique d’austérité » menée au « profit des firmes multinationales ». Le 16 octobre 1979, il salue la « combativité du parti communiste et de la CGT » et développe les propositions communistes économiques et sociales. Il critique fermement la politique étrangère du gouvernement, notamment la « vassalisation de la France vis-à-vis des États-Unis, du Japon et de l’Allemagne ». Le 15 octobre 1980, il dénonce les « crédits transférés à la CEE », et rappelle les « objectifs de lutte du PC : produire français, impôt-emploi sur les profits, nationalisations, démocratisation de l’État ».
Le secrétaire général consacre également ses interventions aux débats sur des motions de censure. Le 14 mars 1979, dans la discussion commune des motions déposées par le groupe communiste et 64 députés du groupe socialiste, il dénonce la réalisation d’une « Europe allemande » et s’oppose « à l’élargissement de la Communauté économique européenne, facteur d’intégration politique et militaire ». Le 20 décembre 1979, lors des débats sur la motion relative à l’installation de fusées nucléaires américaines en Europe déposée par les députés du PCF, il souligne l’« importance du déséquilibre stratégique au profit des puissances atlantiques qu’entraînerait l’implantation des fusées Pershing et des missiles de croisière sur le continent européen » ; il invoque la « nécessité de conclure un traité franco-soviétique de sécurité mutuelle ». Le 27 février 1980, il prend part également à la discussion commune des motions de censure relatives à la politique économique du gouvernement, déposées par le groupe communiste et 50 députés socialistes, dénonçant « la politique néocolonialiste de la France à l’égard du tiers-monde ». Georges Marchais était déjà intervenu sur ce thème, le 8 juin 1978, lors de la discussion portant sur la déclaration de politique étrangère du gouvernement, condamnant la « politique colonialiste de la France en Afrique », à laquelle il opposait les « principes communistes pour la politique étrangère : indépendance, coopération et paix ».
Durant cette législature, Georges Marchais désapprouve la déclaration de politique générale du gouvernement du 20 avril 1978. Il vote en faveur du projet de loi relatif à l’interruption volontaire de la grossesse le 29 novembre 1979. Le 18 décembre 1979, il vote contre le projet de loi sur l’aménagement de la fiscalité directe locale durant lequel la responsabilité du gouvernement est engagée. Le 20 novembre 1980, il vote pour le projet de loi modifiant le code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales. Le 18 décembre 1980, il vote contre le projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes.
En juin 1979, Georges Marchais est tête de liste lors des premières élections européennes au suffrage universel direct. Élu député au Parlement européen, le 10 juin (la liste communiste remporte 20,5 % des voix, et elle est devancée par la liste socialiste), il siège au groupe communiste et apparentés, et dans la commission politique de cette assemblée. Il sera réélu le 17 juin 1984, et siégera jusqu’au 18 juin 1989.
Parallèlement à l’exercice de ses mandats électifs, Georges Marchais doit gérer, à la tête du PCF, les remous internes entraînés par la désunion de la gauche et les mauvais résultats des législatives de 1978. En décembre 1978, la direction du parti organise à Vitry une réunion d’intellectuels, chargés d’être des porte-parole. Au début de l'année suivante, Georges Marchais, confronté à la crise de la fédération parisienne, mène une reprise en main qui aboutit à la démission du premier secrétaire, Henri Fiszbin, pour « activités fractionnelles », ayant mis en cause les conditions de désignation par le parti de Georges Marchais à la candidature à l’élection présidentielle, ainsi qu’à la mise à l’écart d’une trentaine de militants de Rencontres communistes.
Au plan international, après la rupture du Programme commun, Georges Marchais, secondé désormais par Maxime Gremetz, qui a remplacé Jean Kanapa, décédé en septembre 1978, à la tête du collectif communiste Polex, se rapproche de l'URSS, sans toutefois renoncer, dans le débat public, un principe d'indépendance nationale. Ainsi par exemple, lors du XXIIIème congrès du PCF en mai 1979, qui officialise l'abandon de la référence au « marxisme-léninisme » dans les nouveaux statuts du parti, l'existence de divergences avec les pays du bloc communiste est soulignée par le secrétaire général, en même temps qu'il juge dans un article de L’Humanité du 13 février 1979 le bilan des démocraties populaires « globalement positif », appréciation dont il regrettera la formulation, onze ans plus tard, dans son livre Démocratie. En janvier 1980, au cours d'une visite en URSS auprès de son homologue du PCUS, Leonid Brejnev, la première depuis 1974, le secrétaire général du PCF obtient, dans le communiqué commun, la reconnaissance écrite de l'existence de divergences avec le PCUS. Mais, dans une interview accordée à TF1 depuis Moscou, Georges Marchais approuve l'entrée de l'armée soviétique sur le territoire afghan, en évoquant notamment les accords de défense entre l'URSS et l'Afghanistan, avec pour effet de contrecarrer l'impact positif qu'il pouvait escompter de la reconnaissance des divergences par le PCUS. Quelques mois plus tard, en juillet, il assiste dans les tribunes aux Jeux Olympiques de Moscou, boycottés par les États-Unis.
La même année 1980, Georges Marchais se rend à Madagascar, au Mozambique, ainsi qu’au Liban, où il rencontre Yasser Arafat. Dans cette campagne diplomatique, Georges Marchais se pose en champion des valeurs démocratiques dans le monde. En février, il participe à la création du Comité de défense des libertés et des Droits de l'Homme, dont il est nommé président. Parmi les prisonniers politiques dont le comité exige la libération, figurent Nelson Mandela, qui remerciera Georges Marchais en lui rendant visite lors de son premier déplacement officiel en France en 1990, mais aussi Vaclav Havel, représentant de la dissidence intellectuelle tchécoslovaque. Le réchauffement des relations avec les Soviétiques n'implique donc pas un réalignement total des positions publiques du PCF. C’est ce qui illustre l'attitude de Georges Marchais, d’une part, lors de la crise polonaise en 1981, défendant les droits des syndicats, la nécessité de réformes, et critiquant l'État d'urgence décrété par le général Jaruzelski et, d’autre part, lors de celle des euromissiles : « Ni Pershing, ni SS20 », martèle la direction du PCF en 1982.
En octobre 1980, Georges Marchais, qui vient de publier un nouveau livre programmatique, L'Espoir au présent, est désigné par le PCF comme candidat à l'élection présidentielle de 1981. Il effectue un tour de France de six mois, défendant « 131 propositions », axées notamment sur le « produire français ». Si la campagne donne satisfaction dans les meetings, notamment avec un plein succès au stade Vélodrome à Marseille, elle se retrouve entachée sur la scène politico-médiatique par l’« affaire » de Vitry, où, en décembre, un foyer de travailleurs immigrés a été détruit au bulldozer, sur les consignes du maire communiste, et par celle de Montigny-lès-Cormeilles où une manifestation a lieu devant le logement de la famille d'un ouvrier marocain accusé, par la municipalité communiste, d'être un trafiquant de drogue.
Le 26 avril, au premier tour, le secrétaire général du PCF obtient 4 456 922 des 29 038 036 suffrages exprimés, soit 15,3 % des voix, ce qui le place seulement en quatrième position, derrière Jacques Chirac (18 %), François Mitterrand (25 %) et le président sortant Valéry Giscard d'Estaing (28 %). Au second tour, le 10 mai, Georges Marchais appelle ses électeurs à voter François Mitterrand, sur la base des 131 propositions qu’il avait soumises, face à Valéry Giscard d’Estaing.
Aux élections législatives de juin 1981, Georges Marchais se présente pour sa propre succession, de nouveau accompagné de Marcel Trigon. Au premier tour, le 14 juin, il arrive premier avec 22 477 des 53 293 suffrages exprimés, soit 42,2 % des voix. Il devance le socialiste Patrice Hernu, en forte progression (26,7 %), Jean-Michel Tanguy, du RPR (13,3 %), Jean-Claude Denne, de l’UDF-CDS (12,9 %), Marc Dufumier, du PSU (3 %), Gilbert Claudot, de LO (1 %), Charles Knopffer, du Mouvement de radicaux de gauche (MRG) (0,7 %), et Claude Derriennic, de l’OCF-Drapeau rouge (0,2 %). La baisse du nombre de voix communistes (plus de 4 500 perdues par rapport à 1978) peut s’expliquer par la forte abstention (31,9 %), mais aussi par la « vague rose », qui a profité au candidat socialiste. À l'échelle nationale, le PCF obtient 16,1 % des voix. Entre les deux tours, le PS, le PSU et les radicaux de gauche appellent à voter pour le « candidat d’union de la nouvelle majorité présidentielle », Georges Marchais. Au second tour, le 21 juin 1981, celui-ci demeure, comme en 1978, le seul candidat en lice. Il est réélu député avec 32 597 suffrages exprimés et 100 % des voix, correspondant à 41,6 % des électeurs inscrits. Près d’un tiers des électeurs socialistes ont préféré l’abstention au vote communiste. L’élection est contestée le 2 juillet 1981, mais la requête est rejetée par décision du Conseil constitutionnel le 9 septembre 1981.
En juin 1981, le parti communiste fait entrer quatre ministres, Charles Fiterman, Jack Ralite, Anicet Le Pors et Marcel Rigout, dans le gouvernement de Pierre Mauroy. À l'Assemblée nationale, Georges Marchais est d’abord nommé à la commission de la production et des échanges jusqu’au 17 juillet 1981, puis à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, où il siège jusqu’au 4 février 1986, avant de rejoindre la commission des affaires étrangères. Sous cette législature, il dépose deux propositions de loi : le 22 juillet 1981, tendant à donner une véritable liberté d’opinion et d’expression aux salariés et à leurs représentants dans leurs entreprises, et le 9 janvier 1986, pour l’amélioration immédiate du pouvoir d’achat des salariés, des préretraités et des familles, et à la mise en œuvre de mesures sociales et de mesures aptes à créer des emplois. Il dépose également une proposition de résolution, le 28 octobre 1981, tendant à la création d’une commission d’enquête sur les opérations de la compagnie financière de Paris et des Pays-Bas pour soustraire une partie du patrimoine de celle-ci à la nationalisation.
En séance, il intervient à six reprises. Le 15 septembre 1981, dans la discussion d’une motion de censure, il défend longuement le bilan des premiers mois du Gouvernement, en mettant notamment en avant la lutte contre le chômage, le rôle des comités d’entreprise, la création d’emplois dans la fonction publique et d’emplois industriels, les mesures pour la vie régionale et locale, ou encore la construction de logements sociaux. Il souligne également l’orientation de la politique extérieure de la France en faveur du désarmement, de la lutte contre le sous-développement et pour la solidarité internationale.
Le secrétaire général du PCF intervient dans les débats relatifs aux conditions et au droit du travail. Ainsi, le 13 mai 1982, lors de la discussion générale, en première lecture, des projets de loi, présentés par le ministre du travail Jean Auroux, relatifs aux libertés des travailleurs dans l’entreprise, au développement des institutions représentatives du personnel, à la négociation collective et au règlement des conflits collectifs du travail, aux comités d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail, il défend les mesures prévues pour la participation des travailleurs à la gestion des entreprises et la liberté d’opinion et d’expression des salariés. Le 3 décembre 1985, dans la discussion qui suit la déclaration du gouvernement sur la protection sociale et les droits des travailleurs, il dénonce les inégalités de salaire entre hommes et femmes, les inégalités frappant les jeunes, et réclame une nouvelle citoyenneté dans l’entreprise.
Georges Marchais consacre aussi ses interventions à la politique économique. Le 14 juin 1983, lors de la discussion du projet de loi du IXème Plan, il prend longuement la parole pour expliquer le vote positif de son groupe, et concluant : « Il s'agit, à nos yeux, de promouvoir une véritable renaissance du Plan français, par le lien opéré entre les apports décentralisés du plus grand nombre et la clarté du dessein commun qui les réunit. C'est dans cet esprit constructif que le groupe communiste vote le texte du IXème Plan en défendant, au cours du débat, les amendements qui lui semblent indispensables pour améliorer l'efficacité du projet qui nous est soumis. ». Le 11 octobre 1983, lors de la discussion qui suit la déclaration du Gouvernement sur sa politique industrielle, il évoque les « difficultés tenant au comportement du grand patronat » et dénonce les « groupes nationalisés plaçant des fonds dans les paradis fiscaux étrangers ».
Dans un autre domaine, attaché à défendre l’image d’indépendance de son parti, il intervient dans l’hémicycle le 19 avril 1984, lors de la discussion relative à la déclaration du Gouvernement sur sa politique générale, pour se plaindre de l’assimilation de la politique du PCF à celle de l’URSS : « André Lajoinie a posé le problème du comportement des médias à l'égard du parti communiste français. Vous nous répondez, Monsieur le Premier ministre, sur l'affaire du Tupolev (polémique au sujet du survol d’une zone réglementée au-dessus de Toulon par un avion de ligne soviétique Tupolev 134). Cela concerne les Soviétiques et pas le parti communiste français ! ».
Durant cette législature, Georges Marchais vote pour la déclaration de politique générale du gouvernement, le 9 juillet 1981, l’abolition de la peine de mort, le 18 septembre 1981, le projet de loi en ce qui concerne l’égalité professionnelle des femmes et des hommes, le 6 décembre 1982, le projet de loi relatif à la couverture des frais afférents à l’IVG non thérapeutique, le 20 décembre 1982. Il vote également pour la déclaration de politique générale du gouvernement, le 6 avril 1983, pour le projet de loi renforçant la protection des victimes d’infraction, le 5 mai 1983, et pour le projet de loi relatif aux étrangers séjournant en France, le 25 mai 1984. Le 24 juillet 1984, il s’abstient volontairement sur la déclaration de politique générale du gouvernement.
En 1981, pour la première fois sous la Ve République, des ministres communistes participent au gouvernement. Georges marchais ne semble pas vouloir s’impliquer directement dans la conduite des affaires ministérielles. Le 15 mai, devant le comité central, Georges Marchais, dont l’objectif est une majorité « bien ancrée à gauche », avait demandé que son parti ait sa place dans un gouvernement d’union. Il ne semble pas vouloir s'impliquer directement dans la conduite des affaires des ministres communiste. Mais, après l'enthousiasme accompagnant le premier train de réformes du gouvernement de gauche (abolition de la peine de mort, retraite à soixante ans, semaine des 39 heures, nationalisations, loi sur la décentralisation, cinquième semaine de congés payés, impôt sur les grandes fortunes), Georges Marchais doit affronter les contradictions qui caractérisent la participation ministérielle du PCF. Se revendiquant à la fois d'un « parti de gouvernement » et « d'un parti de luttes », la direction du PCF se retrouve rapidement dans une situation délicate : en politique intérieure d'abord, comme l'illustrent les « réserves » exprimées par Georges Marchais sur le tournant de la « rigueur », annoncé en mars 1983, ainsi que sa participation – en tête de cortège – à la manifestation parisienne des sidérurgistes du 13 avril 1984 contre le plan de restructuration industrielle, pourtant adopté par le gouvernement dans lequel siègent des communistes, mais aussi en politique extérieure, notamment lorsqu'en janvier 1983 le président de la République soutient le déploiement de missiles Pershing en Europe, alors que le PCF défend une position pacifiste et philosoviétique. Cette posture, en « zigzags », apparaît lors du débat télévisé du 24 mai 1984, lorsque Georges Marchais, pourtant en désaccord avec la politique du gouvernement, défend le bilan de la gauche devant Bernard Pons, secrétaire général du RPR. La situation se dénoue finalement quelques semaines plus tard, le 17 juillet 1984, lorsque les communistes ne sont plus membres du gouvernement, après que Laurent Fabius a remplacé Pierre Mauroy au poste de Premier ministre et que les directions du PCF et du PS n'ont pu s'entendre sur la proposition communiste d'une réorientation programmatique et d'un rééquilibrage des forces dans la répartition des ministères.
À la suite de la déroute des élections européennes de juin 1984, où la liste du PCF, conduite par Georges Marchais, tombe à 11,2 % des voix, après l’avertissement des municipales de mars 1983, une crise éclate pendant la réunion du comité central des 26-27 juins 1984 : le rapport explique la défaite électorale avant tout comme la conséquence d'une participation ministérielle du PCF piégée par le virage « droitier » du PS, en éludant donc la recherche de causes internes au parti. Il n'est finalement pas soumis au vote, devant les critiques exprimées par des membres du comité central, notamment Lucien Sève, Anicet Le Pors, et Pierre Juquin. Le 29 juin, Marcel Rigout, en déplacement officiel à Rome avec Pierre Mauroy, qualifie, devant des journalistes, le secrétaire général du PCF d' « homme de l'échec ». La crise de juin 1984 entraîne ainsi la constitution du mouvement des « rénovateurs », conduits par Pierre Juquin. Dans les années suivantes, naîtront le mouvement des « reconstructeurs » et celui des « refondateurs ». Face aux contestations, qui se développent sur fond d'une double hémorragie, à la fois militante et électorale, et d’un délitement de la classe ouvrière du fait des évolutions sociaux-économiques et technologiques, Georges Marchais réussit à conserver son poste en mobilisant ses partisans, au sommet comme à la base du parti. Le secrétaire général du PCF obtient toutefois beaucoup moins de résultats face au déclin de son parti. Il propose au XXVe congrès du PCF, en février 1985, de « donner la primauté au mouvement populaire », d’agir pour « construire un nouveau rassemblement populaire majoritaire », en n’abandonnant pas « la lutte pour l’État : nous sommes et nous entendons rester un parti de gouvernement ». Mais la politique de retour aux luttes sociales qu’il promeut, pour réactiver l'identité ouvrière et révolutionnaire du PCF, n'entraîne pas de grandes mobilisations populaires et n'enraye pas la chute des effectifs militants.
Aux élections législatives de 1986, Georges Marchais conduit la liste présentée par le Parti communiste français dans le Val-de-Marne, et doit affronter dix listes concurrentes. Dans son engagement électoral, le parti communiste définit « le vote utile et efficace » ainsi : « Permettre une autre politique à gauche, l’expérience le montre, c’est nécessairement rééquilibrer la gauche en notre faveur ». Le 16 mars, le PCF arrive en troisième position avec 81 913 des 513 496 suffrages exprimés, soit 15,9 % des voix, et obtient deux sièges, attribués aux deux députés communistes sortants Georges Marchais et Paul Mercieca. La liste socialiste, arrivée en tête avec 28,8 % des voix, remporte 4 sièges, suivie par la liste du RPR (23 % et trois sièges), la liste UDF (14,7 % et 2 sièges). La liste FN, placée en 5ème position, obtient 11,6 % des voix et un siège. À l'échelle nationale le PCF poursuit son déclin, en passant sous la barre symbolique des 10 %, n’obtenant que 9,7 %. Devant le comité central, le 25 mars, le secrétaire général constate un « glissement de l'électorat vers la droite qui traduit un mouvement profond de la société », et défend la nécessité de « faire de la politique autrement ».
À l’Assemblée nationale, Georges Marchais rejoint la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Sous cette VIIIe législature, il dépose deux propositions de loi : le 23 avril 1986, portant amnistie des sanctions disciplinaires et professionnelles prises à l’encontre des travailleurs à l’occasion d’un conflit collectif du travail et abrogeant l’article 414 du code pénal, et le 22 décembre 1987, tendant à assurer la transparence du patrimoine des élus et responsables politiques, l’accès égal des candidats au suffrage universel, le pluralisme de l’information et le statut des élus.
Georges Marchais pose une question au gouvernement, le 7 octobre 1987, concernant les atteintes aux libertés syndicales dans les entreprises, en évoquant notamment les « Dix de Renault », c’est-à-dire le licenciement pour faute lourde de dix délégués syndicaux de Renault-Billancourt. Dans les discussions en séance, il intervient à plusieurs reprises. Ses prises de parole concernent notamment les questions économiques et sociales. Le 23 avril 1986, lors de la discussion générale en première lecture du projet de loi autorisant le gouvernement à prendre diverses mesures d’ordre économique et social, il dénonce une politique de suppression d’emplois et de privatisations bénéficiant aux marchés financiers internationaux. Le 3 juin 1986, il participe à la discussion du projet de loi relatif à la suppression de l’autorisation administrative de licenciement. Georges Marchais s’investit également sur les questions de défense. Le 9 avril 1987, lors de la discussion du projet de loi de programme relatif à l’équipement militaire pour les années 1987-1991, il défend la nécessité du désarmement en Europe, mais aussi celle de l’indépendance de décision de la France et de ses industries d’armement. Le secrétaire général du PCF participe aussi aux débats sur les questions relatives à la vie politique et à ses institutions. Le 3 février 1988, il prend la parole lors de la discussion du projet de loi modifiant la loi du 6 novembre 1962 relative à l’élection du président de la République au suffrage universel et le code électoral, et du projet de loi concernant la transparence financière de la vie politique. S’appuyant sur des sondages d’opinion portant sur la réforme proposée, il déclare : « Dans leur grande majorité, ils [les Français] réclament la publication du patrimoine de tous les hommes politiques. Vous vous y refusez. Ils exigent une limitation réelle des dépenses des campagnes. Vous en fixez le plafond au niveau le plus élevé…».
Durant cette législature, Georges Marchais vote contre la déclaration de politique générale du gouvernement du 9 avril 1986 et contre celle du 7 avril 1987, et contre le projet de loi autorisant la ratification de l’Acte unique européen, le 20 novembre 1986. Le 7 mai 1987, il vote pour le projet de loi sur l’exercice de l’autorité parentale.
En 1988, le secrétaire général ne se représente pas à l’élection présidentielle. Il passe le flambeau à André Lajoinie, qui recueille 6,7 % des voix au premier tour alors que le rénovateur Pierre Juquin en obtient 2,1 %.
Il se représente toutefois aux législatives de juin, dans la 11ème circonscription du département issue d’un nouveau découpage électoral qui correspond aux cantons d’Arcueil, de Cachan, de Villejuif Est et Villejuif Ouest. Georges Marchais a pour suppléant Pierre-Yves Cosnier, instituteur. Le 5 juin, au premier tour, il est placé en tête avec 14 294 des 36 677 suffrages exprimés, soit 39 % des voix, réalisant, malgré une confortable avance sur ses concurrents, son plus mauvais score depuis 1973. Il devance le socialiste Pierre Zemor (27,1 %), Serge Dubreuil, candidat du RPR (21,2 %), Alain Barreaux, du FN (8,8 %), les écologistes Daniel Monodie (3,5 %) et Michel Chouasne (0,4 %), et la candidate d’extrême-droite Françoise Passerat de la Chapelle (0 %). À l'échelle nationale, avec 11,1 % des voix, le parti communiste enregistre un certain redressement (qui sera infirmé dès l'année suivante aux élections municipales de mars et aux élections européennes de juin). Entre les deux tours, Georges Marchais reçoit le soutien du parti socialiste et des radicaux de gauche. Le 12 juin 1988, au second tour, mis pour la première fois en ballottage depuis 1973, Georges Marchais bénéficie d’un bon report des voix socialistes. Il est réélu député avec 22 892 des 34 821 suffrages exprimés, soit 65,7 % des voix, face à Serge Dubreuil (34,3 %).
À l’Assemblée nationale, Georges Marchais rejoint la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Sous cette IXe législature, il dépose trois propositions de loi : le 18 avril 1989, pour assurer la transparence du patrimoine des élus et responsables politiques, l’accès égal des candidats au suffrage universel, le pluralisme de l’information et le statut des élus, le 14 juin 1989, sur l’amnistie des sanctions disciplinaires et professionnelles prises à l’encontre des travailleurs à l’occasion d’un conflit collectif du travail, et le 22 novembre 1990, sur le financement de la sécurité sociale.
Georges Marchais pose une question au gouvernement, le 3 avril 1991, concernant la politique économique et sociale, dans laquelle il expose les propositions du parti communiste : « J'ai proposé des mesures précises : produire et créer français, ce qui suppose d'utiliser autrement les ressources publiques, de changer la stratégie extérieure des groupes français, de modifier la politique européenne du Gouvernement. Monsieur le Premier ministre, que pensez-vous de ces propositions qui sont immédiatement applicables ? ». Le 4 juillet 1989, il s’abstient volontairement sur le projet de loi relatif aux conditions de séjour et d’entrée des étrangers en France. Le 2 mai 1990, il vote pour la proposition de loi tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe. Le 16 janvier 1991, il vote contre la déclaration du gouvernement sur la politique au Moyen Orient, et, le 12 avril 1991, s’abstient volontairement sur le projet de loi relatif au statut de la région de Corse. Le 3 juin 1991, il vote contre le projet de loi autorisant l’approbation de la convention d’application de l’accord de Schengen.
Dans l’exercice de sa fonction de secrétaire général du PCF, Georges Marchais est confronté pendant cette période à la crise puis à l’effondrement du bloc communiste. Les réformes de structure (« perestroïka ») engagées par Mikhaïl Gorbatchev – que Georges Marchais avait rencontré pour la première fois en juillet 1985 – sont saluées positivement par le secrétaire général du PCF : d'une part, elles font espérer une amélioration de l'image de l'URSS, et, d'autre part, elles semblent donner raison aux critiques exprimées par le PCF depuis les années 1970, en particulier sur le thème des libertés et de la démocratie. Lors d'un déplacement à Moscou, effectué en novembre 1987, pour le 70ème anniversaire de la Révolution d'Octobre, Georges Marchais déclare ainsi soutenir « totalement le processus en cours en Union soviétique ».
Cependant, l'enlisement progressif de la politique de réformes inquiète la direction du PCF. Lors d'une rencontre avec Mikhaïl Gorbatchev à Moscou, en septembre 1989, Georges Marchais souligne l'importance que doit revêtir le maintien de la primauté du parti communiste soviétique dans le processus de démocratisation. L'effondrement des régimes communistes de l'Est en 1989, dans la foulée de la chute du Mur de Berlin, rejaillit durement sur l'image du PCF, et ravive les débats internes. La chute de Ceausescu en Roumanie à la fin de l'année, en particulier, expose Georges Marchais à la critique pour avoir, à plusieurs reprises, passé des vacances en Roumanie en profitant des largesses du dictateur. L'année 1991 plonge à nouveau Georges Marchais dans la tourmente, notamment lors du putsch de Moscou en août, au cours duquel la direction du PCF juge les conditions de l'éviction du secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique « inacceptables ». À la fin de l'année, après la disparition de l’URSS, le secrétaire général du PCF, dans une lettre adressée à Mikhaïl Gorbatchev, déclare : « Nous continuons et continuerons à unir le drapeau tricolore de la nation française et le drapeau rouge de la Commune de Paris que les révolutionnaires d'Octobre avaient fait leur ». Cette même année 1991, Georges Marchais lors d'un hommage rendu à la Résistance à Châteaubriant est invectivé par le dernier survivant des Bataillons de la Jeunesse et son intervention suscite des tensions.
Aux élections législatives de 1993, le secrétaire général du PCF se présente à sa propre succession, avec à nouveau pour suppléant Pierre-Yves Cosnier. Dans son premier engagement électoral, il se montre particulièrement rassembleur : « J’ai mes convictions, chacun les connaît. Mais, dans l’exercice de mon mandat, j’ai toujours été le député de tous, sans distinction d’opinion. Mon bilan, mes actes en témoignent. Cela va rester vrai ». Le 21 mars, au premier tour, il n’obtient pourtant que 9 714 suffrages exprimés – enregistrant une perte de près de 4 600 voix par rapport à 1988 – soit 27,8 % des voix, ce qui le place en deuxième position, derrière le candidat RPR-UDF Daniel Richard (27,9 %). Le reste des voix se partage entre le candidat socialiste Alain Geismar (14,3 %), Alain Lipietz, candidat de l’Entente des écologistes (12,6 %), Jean-Louis Desbordes, du FN (11,5 %), Denis Guillard, de LO (2,2 %), Alain Bolufer, candidat Les Nouveaux Écologistes du rassemblement nature et animaux (2,2 %), et Béatrice Durupt, de l’Union écologie et démocratie (1,5 %). À l'échelle nationale, le PCF obtient 9,1 % des voix. Entre les deux tours, le candidat du parti socialiste et des radicaux de gauche, Alain Geismar, considère comme « essentiel que M. Richard soit battu » et appelle « les électeurs de gauche à faire leur devoir ». Alain Lipietz et Béatrice Durupt appellent également à battre la droite. Au deuxième tour, le 28 mars 1993, bénéficiant d’un bon report des voix d’Alain Geismar et d’Alain Lipietz, Georges Marchais est réélu député avec 18 909 des 34 361 suffrages exprimés, soit 55 % des voix, face à Daniel Richard (45 %).
À l’Assemblée nationale, Georges Marchais retrouve la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Au cours de son mandat, il dépose deux propositions de loi : le 8 juin 1993, pour interdire le contrôle médical patronal, le 13 avril 1994, visant l’interdiction du commerce des armes, ainsi qu’une proposition de loi organique, le 6 octobre 1994, tendant à rendre publique la situation des candidats à la présidence de la République. Georges Marchais pose aussi plusieurs questions au gouvernement. Le 14 décembre 1994, il l’interroge sur le pluralisme des médias. Le 19 mars 1996, il s’inquiète de la prise en charge financière de nouveaux médicaments (trithérapies) contre le sida : « Connaissant bien le cas des hôpitaux de ma circonscription et de plusieurs établissements hospitaliers environnants, je peux vous assurer que c’est là une grave et angoissante question. Les contraintes budgétaires qui leur sont imposées excluent à ce jour ces nouvelles dépenses. Il convient donc de débloquer sans tarder des financements adaptés, et s’il est légitime de faire appel au budget de l’assurance maladie, il serait tout aussi légitime, étant donné la nature et l’importance du problème posé, que l’État apporte aussi sa contribution et débloque sans tarder des crédits spécifiques. […] J’ajoute que cette situation se pose pour d’autres maladies. Les cancers du sein et les cancers colorectaux sont parmi les formes de cancer les plus fréquentes. […] Là encore, on bute devant le même et angoissant problème : l’insuffisance dramatique des budgets alloués cette année aux hôpitaux. Quelles mesures d’urgence comptez-vous prendre pour que les moyens financiers nécessaires soient débloqués ? ».
Dans les discussions en séance, le secrétaire général du PCF intervient à plusieurs reprises. Il prend ainsi la parole lors des débats relatifs aux projets de loi de finance, sur les questions d’affaires sociales et de santé publique, les 15 novembre 1994 et 26 octobre 1995, et sur le projet de loi d’orientation et de programmation relatif à la sécurité, le 5 octobre 1994. Le 13 décembre 1994, lors de la discussion portant sur la proposition de loi relative au financement de la vie politique, il intervient pour expliquer le vote négatif de son groupe sur l’amendement rectifié du député Jean-Jacques Hyest, tendant à instituer une taxe sur les marchés publics destinée au financement des partis et des campagnes électorales, dont « l’adoption, dit-il, constituerait en définitive une légalisation du trafic d'influence ».
Durant cette Xe législature, Georges Marchais vote notamment contre la déclaration de politique générale du gouvernement le 8 avril 1993, contre la réforme de la nationalité le 24 juin 1993, contre le projet de loi sur les retraites le 7 juillet 1993, contre le projet de loi de privatisation le 8 juillet 1993, contre la déclaration de politique générale du gouvernement, le 23 mai 1995, contre la déclaration de politique générale du gouvernement sur la réforme de la protection sociale, le 15 novembre 1995, et contre le projet de loi constitutionnelle, le 31 juillet 1995.
Déjà affaiblie par plusieurs accidents cardiaques dans les années 1970-1980 – un infarctus l'avait atteint en 1975, puis un deuxième en 1982 –, la santé de Georges Marchais s'use dans les durs combats politiques du début des années 1990 tels ceux de la guerre du Golfe, et du traité européen de Maastricht. En septembre 1993, dans une lettre adressée au comité central, et rendue publique, Georges Marchais déclare ne pas souhaiter être réélu secrétaire général au prochain congrès du parti : « Cela fait vingt ans que j'exerce cette responsabilité, écrit-il, et j'ai l'âge que j'ai. Inutile donc, d'épiloguer sur les raisons qui me conduisent à cette décision ». En janvier 1994, lors du XXVIIIème congrès, qui voit l’abandon officiel du centralisme démocratique, abandon dont Georges Marchais avait évoqué la possibilité, dès août 1992, lors d'un voyage effectué au Canada et aux États-Unis, le secrétaire général du PCF, ovationné et ému jusqu'aux larmes, cède la place à son successeur, Robert Hue.
L’ex-secrétaire général, qui a été réélu au bureau politique, désormais appelé bureau national, poursuit une activité internationale, par des voyages, se rendant par exemple au Chiapas en novembre-décembre 1994, et par son implication dans le Comité de défense des libertés et des droits de l'homme, qu'il continue de présider, notamment en soutenant Mumia Abu-Jamal, journaliste et militant afro-américain condamné en 1982 à la peine de mort. En mars 1995, Georges Marchais reçoit Fidel Castro, alors en déplacement officiel en France, chez lui, dans son pavillon de Champigny sur Marne. Le 10 octobre 1996, il est mis en examen avec Robert Hue, « à raison de leurs fonctions passées ou actuelles », pour « recel de trafic d’influence », dans une affaire de financement présumé occulte du PCF impliquant des bureaux d’études.
En décembre 1996, Georges Marchais est hospitalisé, et doit renoncer à participer au XXIXème congrès. Il n’est pas candidat au bureau national mais est réélu au comité national. Le 25 mai 1997, il ne se représente pas aux élections législatives, indiquant sa décision de ne pas briguer de nouveau mandat. En octobre 1997, devant le comité national, Georges Marchais s'oppose vigoureusement encore à la possibilité d'un changement de nom du PCF.
Le 7 novembre, quelques jours seulement après avoir annoncé qu'il allait commencer l'écriture d'un nouveau livre, il est hospitalisé à l'hôpital Lariboisière, où il décède le 16 novembre 1997.
Selon la volonté de Georges Marchais, ses obsèques n'ont pas lieu dans le « carré du parti », au Père-Lachaise, où reposent Maurice Thorez et Waldeck Rochet, mais à Champigny-sur-Marne, sur un air de jazz qu’il aimait, en présence de sa famille, d’officiels, et d’une foule nombreuse.
Les hommages officiels sont très nombreux. Le président de la République Jacques Chirac déclare : « Je l’ai bien connu et j’ai pu mesurer la sincérité de ses convictions ». Le Premier ministre Lionel Jospin salue « cet homme du peuple [qui] était devenu l'une des figures les plus hautes en couleur du monde politique ». Le secrétaire national du PCF, Robert Hue, rend hommage à celui qui a incarné « l’idée vivante que le pouvoir n’appartient pas à ceux qui se prétendent faits pour l’exercer ». On rappelle aussi la passion du sport de Georges Marchais. Claude Simonet, président de la Fédération Française de Football, déplore que « le football français perd[e] un grand ami. »
Un hommage lui est rendu, le 13 janvier 1998, par Laurent Fabius, président de l’Assemblée nationale. Dans son allocution, celui-ci rappelle qu’il y eut « beaucoup de réactions au moment de sa mort : l’émotion, la tristesse profonde de ses camarades ; des souvenirs et des regrets aussi venant de compagnons qui le connurent bien, mais ne le suivirent pas jusqu’au bout ; des critiques enfin, parfois d’une dureté inhabituelle en de tels instants ». « C’est devant vous, poursuit-il, qui fûtes pour beaucoup ses collègues, dans une Assemblée où il a siégé pendant près d’un quart de siècle, que s’accomplit aujourd’hui légitimement cet hommage à Georges Marchais. Un hommage au-delà des polémiques, un hommage républicain. […] Avec la disparition de Georges Marchais, c’est une page de notre histoire politique qui s’est tournée. Cette page s’est aussi écrite sur ces bancs, à travers des interventions au style engagé et même martelé, au parler qui détachait chaque mot, à travers les débats et les clameurs qui ont parcouru l’hémicycle. Georges Marchais souhaitait rester « un militant jusqu’à son dernier souffle ». Il l’a été. C’est à l’un des siens, militant jusqu’au bout, que la représentation nationale, devant sa famille, devant ses enfants, devant ses camarades, rend aujourd’hui hommage ».
En 2007, une plaque au nom de Georges Marchais est apposée au cimetière du Père-Lachaise sur la sépulture des dirigeants du PCF. À Villejuif, en 2013, son nom est donné au parvis de l’hôtel de ville. Un an plus tard, la nouvelle municipalité fait voter une délibération pour en changer le nom. Le 13 janvier 2016, cette décision est annulée par le tribunal administratif de Melun, et le parvis conserve le nom de celui qui fut le député de la circonscription pendant vingt-quatre ans.
En 1941, Georges Marchais avait épousé Paulette Noetinger, avec laquelle il eut trois filles. Après avoir divorcé, il s'était marié en secondes noces en 1977 avec Liliane Gracia, née Grelot, membre de la direction fédérale du PCF du Val-de-Marne. Le couple a donné naissance à un fils, Olivier.
Œuvres :
– Qu’est-ce que le Parti communiste français ? (1970)
– Les Communistes et les Paysans (en collaboration, 1972)
– Le Défi démocratique (1973)
– Communistes et chrétiens, Communistes ou chrétiens (en collaboration, 1974)
– La politique du Parti communiste français (1974)
– Parlons franchement (1977)
– L’Espoir au présent (1980)
– Démocratie (1990)