Paul, Marie, Henri, Joseph Marchandeau
1882 - 1968
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 10 août 1882 à Gaillac (Tarn).
Député de la Marne de 1926 à 1942. Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 23 au 25 février 1930. Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 13 décembre 1930 au 22 janvier 1931 et du 3 juin au 14 décembre 1932.
Ministre du Budget du 26 novembre 1933 au 27 janvier 1934. Ministre des Finances du 30 janvier au 7 février 1934. Ministre de l'Intérieur du 13 octobre 1934 au 8 novembre 1934.
Ministre du Commerce et de l'Industrie du 8 novembre 1934 au 31 mai 1935.
Ministre des Finances du 18 janvier au 10 mars 1938 et du 10 avril au 1er novembre 1938.
Ministre de la Justice du 1er novembre 1938 au 13 septembre 1939.
Docteur en droit et avocat, bâtonnier de l'ordre des avocats à Reims, et plaidant pour le syndicat général des vignerons, il contribua à obtenir la délimitation de la Champagne viticole. Parallèlement, il faisait carrière dans la presse : rédacteur à La Lanterne, puis rédacteur en chef et directeur de L'Eclaireur de l'Est, il contribua à faire de ce petit journal d'arrondissement un quotidien régional rayonnant sur cinq départements. Il fut élu président d'honneur du syndicat de la presse républicaine départementale.
Conseiller municipal en 1919 puis maire de Reims en 1925, il se consacra à la reconstruction de cette ville entièrement détruite pendant la grande guerre. Il fut également conseiller général et président de l'assemblée départementale puis fut élu, en 1934, président de l'Association des maires de France.
Il se présenta à la députation lors de l'élection partielle du 28 février 1926, dans la 2e circonscription de Reims, sur la liste du cartel des gauches, en même temps que Déat, en remplacement de Lobet, décédé. Il fut élu avec personnellement 40.268 voix sur 77.939 votants. Il fut réélu en 1928, au second tour, par 10.478 voix contre 5.460 à Bergé, sur 20.148 votants à nouveau en 1932, par 13.091 voix contre 4.620 à Renard sur 21.380 votants ; en 1936 par 11.618 voix contre 7.575 à Burgod sur 21.701 votants.
Il siégea sur les bancs du groupe radical-socialiste.
Membre successivement de plusieurs commissions, notamment de la commission des finances et de la commission des régions libérées, il s'est consacré particulièrement à l'étude des finances locales, aux pensions civiles et militaires, aux opérations électorales, aux militaires, anciens combattants, aux dommages de guerre, au chômage, à la crise de l'habitation et à l'aménagement des villes.
C'est seulement après à peine quatre années de mandat que Paul Marchandeau va être appelé aux affaires. Modestement et brièvement d'abord, dans l'éphémère 1er cabinet Chautemps qui ne vécut que quatre jours : Marchandeau n'aura même que quarante-huit heures, du 23 au 25 février 1930, pour goûter les joies du pouvoir comme sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur. Le 13 décembre suivant, Théodore Steeg confie à Marchandeau le sous-secrétariat d'Etat à la présidence du Conseil. Un peu plus d'un mois plus tard, le 22 janvier 1931, Steeg cède la place à Pierre Laval et Marchandeau devra attendre le 3 juin 1932 le retour d'Herriot au pouvoir pour retrouver le sous-secrétariat d'Etat à la présidence du Conseil ; il s'y maintiendra un peu plus de six mois, jusqu'au 14 décembre de la même année.
Paul Marchandeau a fini son apprentissage ministériel et le retour de Chautemps au pouvoir le 26 novembre 1933 va faire de lui un ministre du Budget jusqu'au 27 janvier 1934 ; mission de durée médiocre, peut-être, mais amplement remplie par la défense du rétablissement difficile de l'équilibre budgétaire. Daladier remplace Chautemps pour une période très courte mais dramatique, celle du 6 février 1934; Marchandeau s'installe aux Finances pour neuf jours, du 30 janvier au 7 février.
La mort tragique de Louis Barthou, ministre des Affaires étrangères, assassiné le 9 octobre 1934 à Marseille en même temps que le roi Alexandre de Yougoslavie, amène Gaston Doumergue à remanier son ministère. Cette tragédie coûte à Sarraut, ministre de l'Intérieur, son portefeuille : le 13 octobre, Marchandeau le remplace et reste à peine cinq semaines place Beauvau; Doumergue estimant sa tâche d'apaisement terminée se retire le 8 novembre 1934. Pierre-Etienne Flandin qui lui succède confie le Commerce et l'Industrie à Marchandeau : la défense de son budget, celle du petit commerce, de l'artisanat, la législation commerciale sont ses principales tâches..
Le cabinet Flandin tombe le 31 mai 1935, soit sept mois plus tard. Paul Marchandeau connaîtra alors, en tant que ministre, une éclipse de près de deux ans et demi : le 18 janvier 1938, Chautemps se succédant à lui-même rappelle Marchandeau aux Finances ; il s'y maintiendra, sauf pendant le très court 2e cabinet Blum du 13 mars au 8 avril 1938, jusqu'au 1er novembre 1938. Alors au lendemain des accords de Munich, Daladier décide de donner un coup de fouet à sa politique pour accélérer l'armement et restaurer les finances ; pour cela il fait appel à Paul Reynaud qui, s'installant rue de Rivoli, laisse les Sceaux à Marchandeau.
Le 13 septembre 1939, dix jours après la déclaration de guerre, Daladier remanie encore une fois son gouvernement : enlevant les Affaires étrangères, qu'il cumule ainsi avec la présidence du Conseil, la Défense nationale et la Guerre, à Georges Bonnet, celui-ci passe à la Justice que Marchandeau abandonne. Sa carrière ministérielle est désormais terminée.
Le 10 juillet 1940, au congrès de Vichy, Marchandeau se rallie à la demande des pouvoirs constituants déposée par le maréchal Pétain.
Chevalier de la Légion d'honneur, Marchandeau avait reçu la croix de guerre 1914-1918.
Né le 10 août 1882 à Gaillac (Tarn)
Décédé le 31 mai 1968 à Paris
Député de la Marne de 1929 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur du 23 au 25 février 1930
Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil du 13 décembre 1930 au 22 janvier 1931, et du 3 juin au 14 décembre 1932
Ministre du budget de 26 novembre 1933 au 27 janvier 1934
Ministre des finances du 30 janvier au 7 février 1934, du 18 janvier au 10 mars 1938, et du 10 avril au 1er novembre 1938
Ministre de l'intérieur du 13 octobre au 8 novembre 1934
Ministre du commerce et de l'industrie du 8 novembre 1934 au 31 mai 1935
Ministre de la justice du 1er novembre 1938 au 13 septembre 1939
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2362, 2363)
Maintenu dans ses fonctions de maire de Reims pendant l'occupation, Paul Marchandeau est reçu en août 1942 par le maréchal Pétain et Pierre Laval en tant que président de l'Association des maires de France.
Quelques mois plus tard, en 1943, il démissionne et se retire dans le Midi. De retour à Reims après la Libération, Paul Marchandeau refuse de se voir déposséder, fût-ce partiellement, de son journal L'Eclaireur de l'Est, devenu L'Union. Les tribunaux lui donneront tort et, dès lors, la seule responsabilité qu'il exercera dans le secteur du journalisme sera la présidence du syndicat de la presse républicaine départementale.
Retiré de la vie politique, Paul Marchandeau partagera désormais son temps entre Reims et Paris.