Armand, Quentin, Alphonse, Marie, Joseph de Baudry d'Asson

1910 - 1998

Informations générales
  • Né le 17 avril 1910 à Ixelles (Belgique)
  • Décédé le 26 février 1998 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Vendée
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Vendée
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Vendée
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Vendée
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Vendée
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 17 avril 1910 à Ixelles (Belgique)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Vendée)

Député de la Vendée de 1946 à 1958

Armand de Baudry d'Asson est né à Ixelles (Belgique) le 17 avril 1910, d'une vieille famille vendéenne ayant eu l'un des siens tué à Luçon en 1793 et comptant plusieurs parlementaires : son grand-père, Léon Charles Armand de Baudry d'Asson avait été député des Sables-d'Olonne de 1876 à 1914 ; son père, Armand Charles de Baudry d'Asson lui succéda à la Chambre avant de devenir sénateur de 1927 à 1936.

Après le baccalauréat, Armand de Baudry d'Asson fait son droit à l'Institut catholique de Paris, dont il préside l'association des étudiants, puis il suit l'enseignement de l'École supérieure d'agriculture d'Angers. Le 5 mai 1934 il épouse Louise Burin des Rosiers qui lui donnera cinq enfants.

Outre une superficie importante donnée en métayage, Armand de Baudry d'Asson, exploitant agricole en Vendée, gère en direct une propriété de 100 hectares. Il s'intéresse de très près aux questions agricoles, participant à des syndicats professionnels, à des coopératives et à des mutuelles et présidant le syndicat des marais de la baie de Bourgneuf après avoir obtenu l'inscription des marais de l'Ouest dans le cadre des grands ensembles régionaux. Armand de Baudry d'Asson est également président d'une société hippique rurale et de l'Union départementale de la Fédération sportive de France.

Cet enracinement local conduit tout naturellement Armand de Baudry d'Asson, qui par ailleurs milite dans les rangs de l'Action française, à suivre les traces de son grand-père et de son père. En 1935, à vingt-cinq ans, il est élu conseiller municipal et premier adjoint au maire de la Garnache où sa famille possède le château de Fonteclose, et conseiller général de Challans jusqu'en 1955, date à laquelle il perd son siège. En 1941, il devient maire de la Garnache et est constamment réélu à ce poste.

Lieutenant de cavalerie durant la campagne de France, il déploie une grande activité anti-allemande pendant l'Occupation et est déporté à Neuengamme en juin 1944. Son comportement lui vaudra la Croix de guerre 1939-1945, le grade de chevalier puis d'officier dans l'ordre de la Légion d'honneur et la Croix du combattant volontaire de la Résistance.

Aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante, Armand de Baudry d'Asson conduit la « Liste d'union républicaine et d'action agricole, maritime et sociale » en Vendée. A cette occasion il crée l'hebdomadaire Vendée semaine. Obtenant 48,4% des voix, sa liste remporte quatre des cinq sièges à pourvoir du fait de la dispersion des suffrages adverses sur cinq autres listes. Nommé membre de la Commission de l'équipement national et de la production, Armand de Baudry d'Asson intervient notamment dans la discussion du projet de loi relatif au fermage et dans celles des projets portant nationalisation de l'électricité et du gaz et de l'industrie des combustibles liquides. Siégeant dans l'opposition de droite, tout d'abord au groupe d'unité républicaine puis au P.R.L. (Parti républicain de la liberté), il vote contre les nationalisations et repousse le projet de Constitution qui sera rejeté par référendum le 5 mai 1946.

Tête de liste du P.R.L., il est réélu aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante. Toutefois, quadruplant ses suffrages et arrivant en première position, le M.R.P. obtient deux sièges à égalité avec la liste du P.R.L. qui réunit 31,8 % des voix. Nommé membre de la Commission du ravitaillement, Armand de Baudry d'Asson vote contre le nouveau projet de Constitution.

Le M.R.P. creuse l'écart aux élections législatives du 10 novembre suivant (35,4 %) mais la « Liste vendéenne d'union républicaine », que conduit Armand de Baudry d'Asson, conserve ses deux sièges. Siégeant toujours au groupe P.R.L., membre des commissions de l'agriculture et de l'éducation nationale, il est à l'origine de huit propositions de loi se rapportant notamment à la politique du blé et du lait, à l'équipement et à l'habitat rural. Sa proposition de loi du 16 décembre 1948 vise à régler, à partir du 1" janvier 1949, le mode de calcul des fermages. Armand de Baudry d'Asson intervient en outre très fréquemment dans les débats, notamment sur le budget de l'équipement et de la reconstruction et sur les questions agricoles, regrettant, à cette occasion, que l'agriculture soit « maintenue en France au rang des productions de seconde zone » alors que « le potentiel agricole de notre pays est plus grand que son potentiel industriel ».

Il vote contre le statut de l'Algérie (27 août 1947), et s'oppose à la réforme électorale instituant le scrutin majoritaire départemental et les apparentements (7 mai 1951).

Toutefois, pour les élections législatives du 17 juin 1951, il apparente sa liste, présentée par les indépendants et le R.P.F. à celle du M.R.P. et s'en justifie dans ses engagements électoraux. Stigmatisant le M.R.P. « qui a fait partie de tous les gouvernements depuis 1946 et qui a voulu ce mode de scrutin truqué », il appelle néanmoins les électeurs « à éviter le retour au Parlement d'un adversaire déclaré de la liberté d'enseignement » et à surmonter « un mouvement de dégoût bien justifié ». Avec près de 70 °o des voix l'apparentement dépasse très largement la majorité absolue et se répartit les cinq sièges à pourvoir, éliminant Georges Gorse, député sortant S.F.I.O. Obtenant 25,7 % des suffrages, le M.R.P. conserve ses deux élus tandis que la liste conduite par Armand de Baudry d'Asson atteint 43,8 % des voix et gagne un siège.

A l'Assemblée, Armand de Baudry d'Asson retrouve la Commission de l'éducation nationale où il siège pendant la durée de la législature. Il est par ailleurs, membre de la Commission de l'agriculture (en 1954) puis de l'intérieur (en 1955). Inscrit au groupe des républicains indépendants, il consacre la plupart de ses interventions à l'éducation nationale mais ne néglige pas pour autant l'agriculture et sa région.

En début de législature, il est co-signataire pour les indépendants, avec Edmond Barrachin (R.P.F.) et Charles Barangé (M.R.P.) de la proposition sur l'enseignement privé qui, devenue loi, portera le nom de ce dernier. Elle institue une allocation scolaire perçue par les associations de parents d'élèves de l'enseignement privé et par les conseils généraux pour les élèves de l'enseignement public. Si le vote de cette loi (21 septembre 1951) provoque la rupture entre les socialistes et les républicains populaires, elle constitue aussi les prémices d'une entente entre ces derniers, les indépendants et des députés élus sous l'étiquette R.P.F. C'est donc tout naturellement que le député de la Vendée soutient les gouvernements de la première partie de la législature. Il apporte son concours à Joseph Laniel, dont il approuve la politique indochinoise, jusqu'à la chute du cabinet (12 juin 1954). Il s'oppose alors à l'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin 1954) et s'abstient sur les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet). Favorable à la construction européenne, il vote contre la question préalable déposée par le général Aumeran et ayant pour objet de ne pas délibérer sur la ratification du traité créant la Communauté européenne de défense (30 août). Il vote ensuite les accords de Londres mettant un terme à l'occupation de l'Allemagne (12 octobre) et ceux de Paris autorisant son réarmement et son entrée dans l'O.T.A.N. (29 décembre). Le 4 février 1955, il refuse la confiance à Pierre Mendès-France sur l'Afrique du Nord (chute du cabinet), puis soutient le gouvernement d'Edgar Faure, y compris le 29 novembre 1955 à propos du mode de scrutin et de la date des élections (chute du cabinet).

Aux élections du 2 janvier 1956, Armand de Baudry d'Asson conduit la « Liste d'union des indépendants et paysans de Vendée ». Dans ses engagements électoraux, il insiste sur la nécessité d'une réforme de l'Etat (droit de dissolution, mode de scrutin) et sur « la poursuite de la lutte contre les communistes-marxistes à la solde de Moscou, naufrageurs de notre empire colonial ». Obtenant 50,6 % des suffrages exprimés, l'apparentement reconduit avec le M.R.P. dépasse de justesse la majorité absolue et se répartit à nouveau les cinq sièges à pourvoir : trois aux indépendants, (32,1 % des voix) et deux au M.R.P. (18,5 %). Nommé à nouveau membre de la Commission de l'éducation nationale, le député de la Vendée appartient aussi à celle des affaires économiques. Inscrit au groupe des indépendants et paysans, il prend part à la discussion d'interpellations sur la politique agricole. S'il vote contre l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), il lui accorde les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars) et le soutient dans l'affaire de Suez (25 octobre) mais il lui refuse les mesures fiscales qu'il sollicite (21 mai 1957 - chute du cabinet). Il vote ensuite pour l'investiture de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin) puis de Félix Gaillard (5 novembre) mais contribue à leur chute sur l'Afrique du Nord (respectivement le 30 septembre 1957 et le 15 avril 1958). Absent lors de l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai 1958) et du vote déclarant l'état d'urgence en métropole (16 mai), Armand de Baudry d'Asson s'oppose à la révision de certains articles de la Constitution (27 mai) avant d'apporter son concours au général de Gaulle : il vote la confiance le 1" juin, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle le 2 juin.

Armand de Baudry d'Asson est chevalier du Mérite agricole et chevalier de l'Ordre souverain de Malte.