Pierre Mariotte

1909 - 1993

Informations générales
  • Né le 12 mars 1909 à Maiche (Doubs - France)
  • Décédé le 17 février 1993 à Macon (Saône-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie de la Ve République

MARIOTTE (Pierre)
Né le 12 mars 1909 à Maîche (Doubs)
Décédé le 17 février 1993 à Mâcon (Saône-et-Loire)

Député de Saône-et-Loire de 1958 à 1962

Issu d’une famille nombreuse, Pierre Mariotte, fils d’un pharmacien, suit ses études de médecine à Besançon et Nancy. Son doctorat obtenu, il installe son cabinet à Saint-Laurent-sur-Saône, puis à Mâcon à partir de 1937. Durant la Seconde guerre mondiale, c’est en tant que médecin qu’il résiste à la politique de collaboration en délivrant à de nombreux appelés au service du travail obligatoire (STO) de faux certificats de maladie qui leur permettent de rester à Mâcon.

A l’image de son père, maire de Maîche de 1928 à 1944, Pierre Mariotte s’engage en politique dans les années 1950. Elu conseiller municipal de Mâcon en février 1953, il devient à partir de 1955 second adjoint au maire du socialiste Louis Escande. La même année, il est désigné par les électeurs du canton de Mâcon-Sud pour siéger au conseil général de Saône-et-Loire en remplacement du docteur Paul Picard, élu en 1949 avec l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF). De plus en plus influent dans son département et désireux de s’impliquer dans la vie politique nationale, il accepte de se porter candidat aux élections législatives anticipées de novembre 1958 dans la 1ère circonscription de Saône-et-Loire, sous l’étiquette du CNIP (Centre national des indépendants et paysans). Il obtient 10 777 voix au premier tour et devance le maire de Mâcon, Louis Escande, candidat de la SFIO, 10 177 voix. Les suivent le candidat du Parti communiste français (PCF) Henri Desvaux, 8 432 voix, le maire radical-socialiste de Cluny, Charles Pleindoux, 6 717 voix, et le candidat de l’Union pour la nouvelle de République (UNR), Raymond Barault, 6 591 voix. Dans la quadrangulaire du second tour, Pierre Mariotte parvient à l’emporter par 41,2 % des suffrages exprimés sur Louis Escande (26 %), Henri Desvaux (19,1 %) et Charles Pleindoux (13,5 %).

Inscrit au groupe parlementaire des Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS), le député de Saône-et-Loire siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il est également membre du Conseil supérieur du service social, et membre du Conseil supérieur pour le reclassement professionnel et social des travailleurs handicapés. Très actif au Palais-Bourbon, Pierre Mariotte s’est spécialisé dans les questions de santé, mais aussi dans l’aide aux populations les plus fragiles. Il présente, dès le 30 décembre 1959, une proposition de loi visant à permettre l’extension des soins à domicile par le développement du service d’aide-ménagère et, le 29 novembre 1961, une autre proposition de loi pour autoriser les anciens exploitants agricoles à bénéficier de l’assurance maladie volontaire instituée par le code rural.

Pierre Mariotte est également rapporteur de plusieurs propositions de loi. En 1960, il est ainsi rapporteur de celles visant à faire prendre en charge par la sécurité sociale les travailleuses familiales en cas d’hospitalisation des mères de famille. En juillet 1961, il rend son rapport sur la proposition de loi tendant à organiser des centres sanitaires ruraux et des hôpitaux ruraux. En décembre 1961, il est rapporteur de plusieurs propositions de loi tendant à améliorer l’aide sociale pour les aveugles et les grands infirmes, ainsi que de celle relative à l’extension de l’assurance volontaire vieillesse aux salariés français résidant ou ayant résidé dans certains Etats ou territoires d’outre-mer. Il est simultanément rapporteur de la proposition de loi relative à la réparation des préjudices de carrière subis, de 1940 à 1941, par certains agents et ouvriers des services concédés ou subventionnés par les collectivités publiques. Enfin, en juillet 1962, il présente son rapport sur une proposition de loi visant à étendre le bénéfice des prestations maladies-maternité aux grands infirmes civils ayant besoin de l’aide constante d’une tierce personne.

Ses compétences le conduisent également à être, en juin 1961, rapporteur suppléant pour le projet de loi tendant à harmoniser les lois du 23 novembre 1957 et 26 avril 1924, sur l’emploi obligatoire des mutilés de guerre. Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1962, il détaille les mesures urgentes devant être prises pour améliorer le sort des aveugles, des grands infirmes et des personnes pauvres.

De manière assez novatrice, Pierre Mariotte intervient aussi, en mai 1961, dans le débat sur le projet de loi relatif aux pollutions atmosphériques, pour défendre le recours au chauffage urbain afin de réduire les émissions de poussières en ville.

Elu membre du Sénat de la Communauté en 1959, Pierre Mariotte se passionne également pour les questions internationales. Européen convaincu, ses collègues lui confient en décembre 1961 la charge de représenter, parmi d’autres parlementaires, la France à l’Assemblée parlementaire européenne.

Pierre Mariotte sait également utiliser sa voix de député pour défendre les intérêts de son département de Saône-et-Loire. En novembre 1961, il s’efforce de démontrer les avantages de la liaison Rhin-Rhône pour le développement de la vallée de la Saône.

Lors des scrutins publics marquant les temps forts de la première législature de la Ve République, il accorde sa confiance au gouvernement Debré, le 16 janvier 1959, et vote le 2 février 1960 pour le projet de loi autorisant le gouvernement, après la « semaine des barricades », à prendre certaines mesures relatives au maintien de l’ordre, à la sauvegarde de l’Etat, à la pacification et à l’administration de l’Algérie. Il prend ensuite ses distances avec l’exécutif. Le 27 avril 1962, il s’abstient lors du scrutin sur la déclaration de politique générale du gouvernement Pompidou et quelques mois plus tard, le 5 octobre 1962, il fait partie des députés CNIP qui font le choix de voter la motion de censure provoquant la chute de ce ministère. Cette décision politique est lourde de conséquence, car elle entraîne la scission du CNIP et l’affaiblissement de ce parti aux élections législatives de novembre 1962. Pierre Mariotte, en seconde position à l’issue du premier tour, avec 15 088 voix contre 9 439 voix à Henri Desvaux et 11 355 voix à Louis Escande, est battu par ce dernier au second tour avec 19 609 voix et 48,5 % des suffrages exprimés contre 20 791 voix et 51,5 % au candidat de la SFIO.

Après cette défaite, Pierre Mariotte se concentre sur la vie politique locale. Réélu conseiller municipal de Mâcon en mars 1971, il en devient le premier adjoint au maire. Elu du canton de Mâcon-Sud puis de Mâcon-Centre, il siège au conseil général jusqu’en 1979. Au sein de cette assemblée locale, il occupe durant plusieurs années l’importante fonction de rapporteur général du budget.

Enfin, en dehors de la sphère politique, Pierre Mariotte utilise ses compétences professionnelles au service des médecins retraités en présidant l’Association des médecins retraités et des veuves (AMEREVE) pour la Bourgogne et la Franche-Comté, mais aussi en tant que juge au tribunal des pensions.

Pierre Mariotte était chevalier de la Légion d’honneur et des Palmes académiques.