Léon, Armand, Charles de Baudry d'Asson
1836 - 1915
Député depuis 1876, né au château de la Touche, à Rocheservière (Vendée), le 15 juin 1836, il descend d'une vieille famille royaliste de la Vendée dont un membre, Gabriel Baudry d'Asson, a été tué dans la guerre de Vendée en 1793.
Grand propriétaire éleveur, il fut élu député, le 20 février 1876, dans la 2e circonscription de l'arrondissement des Sables-d'Olonne, par 6 240 voix sur 9 813 votants et 14 107 inscrits, contre M. Richer, 3 483 voix ; il était conseiller général du canton de Challans depuis octobre 1871. Il siégea à l'extrême droite et fut réélu, dans la même circonscription, le 14 octobre 1877, par 8 560 voix sur 9 397 votants et 14 413 inscrits, contre Grévy,130 voix et Richer, 83; ces deux derniers n'étaient pas candidats. Il interpella le gouvernement (janvier 1880) sur la révocation de quelques maires vendéens, qui avaient pris part aux banquets légitimistes d'octobre 1879, et se signala par la fréquence et par la vivacité de ses interruptions qui lui attirèrent, spécialement à la séance du 10 novembre 1880, la censure et l'exclusion temporaire de quinze séances, suivant le règlement. Malgré cette interdiction il parvint, le lendemain 11, à s'introduire au Palais-Bourbon, et à reprendre sa place à son banc. Le président Gambetta l'ayant en vain rappelé au règlement, leva la séance et envoya les questeurs l'inviter à se retirer. Mais encouragé par l'appui de ses collègues de la droite qui l'entouraient, M. Baudry d'Asson refusa, et un piquet de vingt soldats, sans armes, commandés par le colonel Riu fut chargé de faire exécuter le règlement. Après un échange de coups et une forte bousculade, les soldats purent saisir le député par les bras et par les jambes et l'emporter dans la chambre d'arrêt du palais législatif, dite le petit local ; il en sortit dès le lendemain, après une démarche de MM. Le Gonidec de Tressan et de Valfons auprès du président de la Chambre, et sur la promesse de se soumettre au règlement. Les poursuites intentées alors par M. Baudry d'Asson devant le tribunal correctionnel contre le président et les questeurs n'aboutirent qu'à un déclinataire d'incompétence.
Réélu, le 21 août 1881, dans la même circonscription par 7 270 voix sur 8 347 votants et 14 376 inscrits, il porta à la tribune, le 19 mars 1884, une demande d'un crédit de deux millions pour venir en aide aux ouvriers de Paris ; en janvier 1884, dans la discussion de l'interpellation Langlois sur la politique économique du gouvernement, il préconisa la restauration de la monarchie comme le seul remède à la crise économique ; il soutint les droits sur les céréales, pour remédier à la crise agricole (mars 1885).
Le 4 octobre 1885, il fut élu député de la Vendée, le 4e sur 7, avec 51 693 voix, sur 92 162 votants et 120 430 inscrits. Il continua de voter avec l'extrême droite et de ne point ménager les interruptions, et monta parfois à la tribune, par exemple, en décembre 1885, pour interpeller le ministre des cultes au sujet de la suspension des traitements d'un certain nombre de prêtres. La Chambre ordonna l'affichage de la réponse de M. Goblet, et lui vota un ordre du jour de confiance par 317 voix contre 156. Dans la dernière session M. Baudry d'Asson a voté (février, mars et avril 1889) :
- contre le rétablissement du scrutin uninominal,
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la constitution (chute du ministère Floquet),
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Né à Rochesernière (Vendée) le 15 juin 1836, mort à La Garnache (Vendée) le 12 mai 1915.
Député de la Vendée de 1876 à 1914.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 206 et 207.)
Le scrutin uninominal ayant été rétabli par la loi du 13 février 1889, il se présenta aux élections générales du 22 septembre de la même année devant les électeurs de la deuxième circonscription des Sables-d'Olonne. Sans concurrent, il fut élu au premier tour de scrutin avec 10.550 voix sur 12.000 votants. Membre d'une Commission, il déposa notamment un projet de résolution tendant à modifier le Règlement de la Chambre (1893). Il participa à un certain nombre de débats concernant les problèmes agricoles qui l'intéressaient, en particulier l'élevage du cheval (1891 et 1893). En outre, il prit part à la discussion d'une interpellation sur « les manifestations ultramontaines de certains évêques de France (1891) ; s'opposa au projet de loi ayant pour objet de faire célébrer aux frais de l'Etat les funérailles de Jules Ferry (1893) ; et demanda à interpeller le Gouvernement sur les mesures prises pour rétablir l'ordre dans Paris (1893).
Réélu aux élections générales du 20 août 1893 au premier tour de scrutin, avec 8.117 voix sur 14.333 votants, il devint membre de diverses Commissions.
Il déposa notamment une proposition de loi - avec demande de discussion d'urgence - ayant pour objet d'abroger la loi créant l'enseignement primaire obligatoire et celle rétablissant le divorce (1896).
Il intervint fréquemment dans les débats concernant l'agriculture (par exemple au moment de la discussion du Budget de 1896), la politique générale (réforme des lois constitutionnelles de 1875) (1895) ou encore un certain nombre d'incidents locaux (en particulier entre les municipalités et les membres du clergé).
Au renouvellement du 8 mai 1898 il fut réélu au premier tour de scrutin avec 8.995 voix sur 16.379 votants. Il s'opposa avec vigueur à la politique areligieuse de la majorité.
Il déposa notamment une proposition de résolution tendant à mettre en accusation le cabinet présidé par M. Brisson.
Aux élections générales du 27 avril 1902, les électeurs des Sables-d'Olonne le choisirent une nouvelle fois, au premier tour de scrutin, comme représentant. Il obtint 10 353 voix sur 18 195 votants. Il devint membre de diverses Commissions. Il demanda que fût mis en accusation le cabinet présidé par M. Combes (1902) ; interpella le Gouvernement au sujet de l'expulsion des congrégations religieuses, (1902) ; sur « l'état de guerre civile dans lequel M. le Président du Conseil a plongé la France » (1903). Il fit l'objet d'une mesure de censure en 1905 à la suite d'un incident provoqué par lui.
Ses électeurs lui restèrent fidèles aux élections générales du 6 mai 1906 en le réélisant avec 11.374 voix sur 19 021 votants au premier tour de scrutin. Il demeura membre de diverses Commissions. Comme lors des précédentes législatures, il se consacra principalement aux questions politico-religieuses : protestation contre la suppression des indemnités ecclésiastiques (1909) ; demande d'interpellation sur « les persécutions religieuses contre les catholiques » (1908). Son état de santé réduisit cependant son activité parlementaire et durant la dixième législature - il avait été réélu aux élections générales du 24 avril 1910, au premier tour de scrutin, avec 10.717 voix sur 18.571 votants - il n'intervint qu'une seule fois, au sujet de la durée du service dans l'armée active.
Lors des élections du 26 avril 1914, il laissa à son fils Armand (voir notice) le soin de se présenter à sa place devant les électeurs.
Il se retira à La Garnache (Vendée) où il mourut le 12 mai 1915.