François Martin
1900 - 1964
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 6 septembre 1900 à Millau (Aveyron).
Député de l'Aveyron de 1936 à 1942.
Issu d'une vieille famille huguenote des Cévennes, né à Millau, les errances de la vie de garnison de son père, officier de carrière, devaient faire connaître à François Martin les internats de divers lycées. Il y conduisit des études sérieuses et brillantes, orientées vers les mathématiques. Il a tout juste 14 ans quand éclate la guerre mondiale qui marque d'un sceau d'autant plus indélébile l'esprit profondément patriotique de l'adolescent que son père y trouve la mort. Peu après la fin de la guerre, se sentant une irrésistible vocation d'avocat, François Martin, tout en préparant un certificat de mathématiques générales, s'inscrit à la Faculté de droit de Montpellier. Il obtient en même temps sa licence en droit et le certificat de mathématique générale.
Il prête le serment d'avocat en 1922 et s'inscrit au barreau de Paris. Moins d'un an après, il sort major de sa promotion, premier secrétaire de la Conférence à 23 ans. Le bâtonnier Guillaumin le prend auprès de lui. Très vite, il devient un des grands noms du barreau et crée un très solide cabinet civil, tant sont grands son talent d'orateur, sa conscience professionnelle, sa rectitude de jugement. Il épouse en 1925 la fille d'un avocat de Millau, Simone Werner. Mais on attachement à sa terre natale, son nationalisme ardent l'amènent à la doctrine maurrassienne et l'incitent à militer à l'Action française.
L'évolution politique l'inquiète au plus haut point et en 1935, à Millau, quoique protestant, il prend la parole à une réunion de la Fraternelle catholique pour faire appel à l'union entre les Français afin de contenir le Front commun extrême gauche Le grand succès de cette intervention conduit ses amis à l'inciter à se présenter aux élections législatives en dépit de sa jeunesse et bien qu'il n'ait aucun mandat local.
Au premier tour, 14.436 électeurs se présentent et trois candidats seulement obtiennent plus de 1.000 voix : Barthe, avocat également qui se présente sous l'étiquette fédération républicaine de France vient en tête avec 4.060 suffrages. François Martin a, pour sa part, 3.170 voix, de Coussergues 2.131, de Durand 925, Tardieu 716, de Labaume 711, Mercadier 700, Roudière 664 et Raynal 642. Au second tour, restent seuls en lice François Martin et Barthe. François Martin est élu avec 7.214 voix contre 6.967 à Barthe.
A la Chambre, où il est l'un des plus jeunes députés, il se fait remarquer par ses qualités mêmes qui lui ont valu son renom d'avocat. Son activité y est grande : il est l'auteur de nombreuses propositions de loi, notamment sur les allocations familiales, les réductions d'impôt pour les petits exploitants. Il intervient dans les débats sur les projets économiques, financiers ou sociaux du gouvernement : aide temporaire aux agriculteurs, commerçants et industriels, système d'assurance-crédit de l'Etat, Caisse nationale des marchés de l'Etat, procédures de conciliation et d'arbitrage. Les problèmes internationaux ne lui permettent pas de traduire dans les textes le schéma constitutionnel qu'il avait tracé dans sa profession de foi électorale et qui prévoyait l'organisation de la représentation économique, le renforcement de l'exécutif et la réduction de l'initiative parlementaire en matière de dépenses.
Mais c'est surtout dans ses interventions et interpellations sur l'amnistie, sur la répartition massive des partisans du gouvernement républicain espagnol, sur la situation politique en 1939 et sur la déchéance des député communistes en 1940 qu'il donne toute sa mesure, ce qui lui vaut d'être considéré par ses pairs comme le leader de son parti promis à un très bel avenir.
La guerre allait modifier ces prévisions. Dès la mobilisation, il s'engage dans l'armée de l'air ; officier, il assiste désespéré à l'effondrement de l'armée française, à la ruée de l'armée allemande. Cette expérience tragique l'incite à déclarer : « oui » à l'armistice puisqu'une cruelle nécessité impose la suspension des combats, mais «non» à la collaboration à l'occupant ! » Que la France exécute loyalement les clauses de l'armistice mais ne concède rien au-delà ».
Cette décision, François Martin la traduit en votant la loi du 10 juillet 1940 qui accorde les pouvoirs constituants au maréchal Pétain.
Né le 6 septembre 1900 à Millau (Aveyron)
Décédé le 20 avril 1964 à Millau
Député de l'Aveyron de 1936 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2384, 2385)
Favorable au maréchal Pétain et à la « Révolution nationale », François Martin est nommé successivement membre du Conseil national de Vichy, puis préfet de Montauban. Cependant, désapprouvant l'évolution de « l'Etat français », et notamment opposé à l'influence que prennent Doriot, Déat et la milice, il démissionne en 1943, après avoir rendu de nombreux services à la Résistance et à des personnes recherchées par la police.
Ce comportement explique que la Haute-Cour de Justice n'ait pas eu à connaître de son attitude pendant l'occupation. Refusant de comparaître devant un jury d'honneur, il accepte de témoigner au procès du maréchal Pétain.
Avocat, François Martin s'établit à Paris et constitue un cabinet principalement orienté vers le droit civil et les assurances. Il participera au procès consécutif à l'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle.
Candidat malheureux aux élections cantonales à Salles-Curan (Aveyron), après le vote de la loi d'amnistie, il se retire définitivement de la vie politique.