Marcel, Xavier Massot
1899 - 1981
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 7 avril 1899 à La Motte du Caire (Basses-Alpes).
Député des Basses-Alpes de 1936 à 1942.
Fils de notaire, Marcel Massot fit de brillantes études secondaires et obtint sa licence en droit aux facultés de Grenoble et de Paris. Il fut deux fois lauréat de faculté. En 1921, il s'inscrivit au barreau de la cour d'appel de Paris mais il aimait la politique et avait de nombreux amis parmi les radicaux et les radicaux-socialistes.
En 1924, il fut élu conseiller général du canton de La Motte du Caire, succédant à son père, Martial Massot, et y sera toujours réélu. Il devient secrétaire de l'assemblée départementale dès la première session et est alors le plus jeune conseiller général de France.
En mai 1936, il se présente à la députation dans la circonscription de Digne. Il est élu au second tour, par 4.528 voix sur 8.989 votants, contre 4.292 à Jacques Stern, député sortant, ministre des Colonies, qui l'avait devancé au premier tour.
A la Chambre, il représente le groupe radical à la commission des douanes et des conventions commerciales, dont il est élu secrétaire en 1936 ; à la commission de législation civile et criminelle, dont il devient vice-président en 1937 ; enfin en 1938 à la commission du commerce et de l'industrie.
Eminent juriste, il ne présentera pas mois de onze rapports ou avis, dont plusieurs sur des textes importants, tel le projet de loi sur les procédures de conciliation et d'arbitrage.
Le 10 juillet 1940, il vote les pouvoirs constituants au maréchal Pétain.
Il était officier de la Légion d'honneur.
Né le 7 février 1899 à La Motte-du-Caire (Basses-Alpes)
Décédé le 29 juin 1981 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Député des Basses-Alpes de 1951 à 1955
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, page 2402).
Marcel Massot vote avec la majorité de ses pairs, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Pendant la guerre, il s'engage progressivement dans la Résistance à l'occupant et sera décoré de la Croix de guerre avec étoile d'argent en 1946. Il sera fait chevalier en 1949, puis officier de la Légion d'honneur en 1956.
A la Libération, toujours inscrit au parti radical, il retrouve ses fonctions de conseiller général du canton de La Motte-du-Caire en 1945, qu'il occupait depuis 1925, et qu'il conservera jusqu'à sa mort en 1981. Il retrouve aussi ses fonctions d'avocat à la Cour de Paris.
Le 17 juin 1951, Marcel Massot se présente aux suffrages de ses concitoyens des Basses-Alpes, comme « l'enfant du pays, qui a toujours prouvé son attachement à sa terre natale, où il jouit de la sympathie unanime de ses compatriotes, et ne compte que des amis. » Tête de la liste de Rassemblement des gauches républicaines, il promet de rétablir par une politique libérale les erreurs du passé. « Résolument antidirigiste », il a « la volonté inébranlable d'apporter à toutes les catégories spirituelles et économiques de la nation le bien-être et la liberté dans la paix et la justice. » Plus précisément, il préconise une politique de rétablissement de l'équilibre budgétaire, de revalorisation des produits agricoles par rapport aux produits industriels, et d'augmentation des retraites des anciens combattants. Sur le plan international, il se prononce en faveur de l'Union européenne et des Nations unies.
Cette liste RGR a conclu un apparentement avec la liste socialiste et la liste MRP, et cet apparentement obtient 24 679 des 41 772 suffrages exprimés, soit bien plus que la majorité absolue. Ceci explique qu'avec 16,8 % des voix, Marcel Massot soit élu, plutôt que le député communiste sortant Pierre Girardot, dont le score est presque le double, à 31 %. L'autre mandat de représentant des Basses-Alpes va au socialiste Marcel-Edmond Naegelen, qui obtient 27,8 % des suffrages exprimés. Le MRP qui, avec 14,5 %, perd plus de la moitié de ses voix de 1946, ne conserve pas son mandat.
Marcel Massot retrouve donc les bancs de l'Assemblée nationale qu'il avait quittée onze ans plus tôt. Il y prend de très nombreuses res ponsabilités et va y déployer une intense activité, notamment à la Commission des finances dont il est nommé membre, puis secrétaire, puis membre titulaire en 1954. Cette Commission le désigne pour représenter l'Assemblée nationale au sein de la Commission supérieure de classe ment des recettes buralistes, et pour faire partie de deux Sous-commissions : celle chargée de suivre et de contrôler de façon permanente l'emploi des crédits affectés à la défense nationale, et celle chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation figurant à l'état annexé à la loi de finances de 1953. Enfin, la Commission des finances le nomme membre suppléant de la Commission de conciliation pour l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine, et de la Sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises nationalisées et des sociétés d'économie mixte. Toutes ces charges n'empêchent pas Marcel Massot d'être également membre de la Commission des affaires économiques, et de la Commission de la justice et de la législation.
Les nombreux rapports, avis, propositions de loi et de résolution que le député des Basses-Alpes dépose au cours de la législature ont, pour la plupart, trait à des dossiers budgétaires et à des réglementations dans le domaine financier. Il s'intéresse notamment aux crédits affectés aux dépenses militaires en Indochine, de même qu'aux conditions pratiques et financières des accords conclus en 1953 entre la France et la Sarre. Il s'intéresse également à certains secteurs particuliers, comme la réglementation de la profession d'avocat qu'il connaît personnellement, ou comme les métiers de la fourrure, déposant le 11 janvier 1955 une proposition de loi tendant à la définition légale et à la protection de l'appellation « Fourrure » ainsi que des noms d'animaux dont la dépouille est utilisée dans la profession, et à la répression de la fraude dans la vente de ces articles, de même qu'il dépose quelques propositions de loi à caractère social.
Il intervient très souvent à la tribune, généralement sur les lois de finances ou sur la guerre d'Indochine. Membre de la société fraternelle des Alpins de Provence de Paris dont il sera président en 1957, il n'oublie pas cependant de faire valoir les intérêts de ses administrés et de sa région devant ses pairs (par exemple sur le dossier du barrage de Serre-Ponçon). Il dépose par ailleurs quelques amendements à des projets de loi variés, prenant par exemple la défense des petits exploitants de l'industrie cinématographique.
Marcel Massot déploie surtout une activité intense sur le dossier de la guerre d'Indochine : il effectue deux missions sur le terrain en 1952 et 1954 et intervient chaque année pour rappeler les souffrances des soldats français et l'urgence de trouver une issue au conflit. De retour de sa première mission en Indochine le 27 octobre 1953, il interpelle le gouvernement sur la situation qu'il y a trouvée : « il s'avère que la relève de nos troupes est à échéance bien lointaine, que la victoire ne peut, quant à présent, être obtenue par les armes et que, pour employer une expression du général Leclerc, nous sommes »embourbés dans la guerre« . » Marcel Massot, dans son intervention, explique l'impossibilité pratique et morale d'un retrait unilatéral d'Indochine, comme celle de la guerre à outrance, compte tenu des progrès tangibles du Viet-Minh dans l'équipement et les techniques guerrières, grâce à « l'aide totale de la Chine rouge ». Il suggère trois types de solution : « partir à la conquête du cœur de ce peuple du Viet-Nam et même du Viet-Minh » (réforme agraire, lois sociales, propagande) ; faire appel à la solidarité des alliés atlantiques ; et engager des conversations « si c'est nécessaire par le canal d'une puissance étrangère » (la Chine) avec Ho-Chi Minh lui-même.
Au début de cette législature, Marcel Massot s'oppose à la loi Barangé - Marie sur la question de l'école libre, qui divise la Troisième force d'entrée de jeu, le 21 septembre 1951. Il soutient le projet de Communauté européenne du charbon et de l'acier (13 décembre 1951). Il vote la confiance à Antoine Pinay, le 6 mars 1952, de même qu'à Joseph Laniel, le 26 juin 1953. Il vote en faveur de l'investiture de Pierre Mendès France, le 17 juin 1954, et lui maintient sa confiance le 4 février 1955, le jour où le président du Conseil doit abandonner son poste. Il se prononce pour la question préalable opposée par Edouard Herriot et le général Aumeran à la discussion de la ratification de la CED (Communauté Européenne de Défense) le 30 août 1954, vote équivalent au rejet du traité. Marcel Massot vote en faveur des accords de Londres qui mettent un terme à l'occupation de l'Allemagne, le 12 octobre 1954, mais il s'oppose en vain, le 29 décembre, à la ratification des accords de Paris, qui permettent le réarmement de la RFA et son entrée dans l'OTAN. Enfin, le 23 février 1955, il accorde la confiance à Edgar Faure, mais la lui retire, à l'instar de la majorité de ses pairs, le 29 novembre 1955, ce qui autorise le président du Conseil à dissoudre l'Assemblée.
Marcel Massot ne se représente pas à ces élections législatives anticipées du 2 janvier 1956, mais il sera à nouveau élu député sous la Cinquième République.