Daniel Mayer
1909 - 1996
Né le 29 avril 1909 à Paris (12ème)
Décédé le 29 décembre 1996 à Orsay (Essonne)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Seine)
Député de la Seine de 1946 à 1958
Ministre du travail et de la sécurité sociale du 17 décembre 1946 au 22 janvier 1947
Ministre du travail et de la sécurité sociale du 9 mai 1947 au 22 octobre 1947
Ministre des affaires sociales du 22 octobre 1947 au 24 novembre 1947
Ministre du travail et de la sécurité sociale du 24 novembre 1947 au 5 octobre 1949
Daniel Mayer est né à Paris, dans une famille de la « petite bourgeoisie parisienne, juive, pauvre », selon la formule de sa biographe Martine Pradoux (Daniel Mayer, un socialiste dans la Résistance, Paris, Editions de l'Atelier, 2002). Son père, revendeur de bijoux à crédit, est mobilisé en 1915, et se trouve ruiné de ce fait. Sa mère, issue d'une famille juive alsacienne installée à Paris après la défaite de 1870, institutrice à l'orphelinat Rothschild où elle avait été confiée petite, s'installe dans le sud de la France pour faire soigner la maladie dont elle est atteinte et assure l'essentiel de l'éducation de son fils. Elle décède en juillet 1921, alors que le jeune Daniel Mayer vient d'obtenir son certificat d'études primaires avec la mention « assez bien » ; son unique diplôme. Resté seul avec son père, il poursuit ses études pendant deux ans puis, soucieux d'échapper à la tutelle paternelle, quitte l'école à quatorze ans alors qu'il vient d'obtenir une bourse pour une école commerciale. Il commence une vie de petits métiers, grouillot à la Bourse, représentant de linge de maison, puis chineur, comme son grand-père paternel. De sa famille laïque, il a hérité une identité juive superficielle qui se traduit par une vague pratique religieuse qu'il abandonne insensiblement. Son père, républicain dreyfusard, lit L'Oeuvre et vote socialiste.
En 1927, Daniel Mayer s'enflamme pour la défense des deux anarchistes italiens, Sacco et Vanzetti, condamnés à mort aux Etats-Unis et participe pour la première fois à des manifestations. A l'automne, il adhère à la Ligue des droits de l'homme, où il fait la connaissance du député du secteur Léon Blum, et rejoint peu après la XXe section de la SFIO. Le militantisme structure désormais son existence et constituera, tout au long d'une longue vie politique courant sur près de soixante-dix années, sa seule passion. Membre de la section adulte et de celle des Jeunesses socialistes (JS) du XXe, il trouve un emploi de bureau pour être plus libre et s'investir totalement dans l'action. Daniel Mayer prend très vite des responsabilités aux JS, comme secrétaire de la XXe section, puis au niveau fédéral, comme secrétaire à la propagande fin 1928, enfin au niveau national l'année suivante. Il participe à Vienne (Autriche) au Congrès international des Jeunesses socialistes, tenu à l'été 1929. Lors d'un meeting salle Japy en octobre de cette même année, il se fait remarquer par Paul Faure et Léon Blum pour ses talents d'orateurs et par sa capacité à tenir tête aux communistes.
A partir d'avril 1930, Daniel Mayer accomplit son service militaire dans une compagnie disciplinaire de l'infanterie à Colmar, comme soldat de deuxième classe. A son retour à la vie civile, le 19 mars 1931, il épouse Cletta Livian, militante socialiste roumaine exilée à Paris, rencontrée en 1929, dont l'influence sur lui sera constante durant plus de trente années de vie commune. Daniel Mayer entre au Comité national mixte des JS de mars 1932 à 1934. Atteint par la limite d'âge, il milite désormais chez les adultes, comme membre de la tendance de gauche du parti. Lors de la scission de 1933, il met en minorité dans sa section Marcel Déat, leader des néos-socialistes et député de la circonscription depuis un an. Le départ des journalistes « néo » permet à Daniel Mayer d'entrer au Populaire comme journaliste où il s'occupe de la page sociale de 1935 à 1940. Désormais permanent politique, le jeune journaliste suit avec enthousiasme les étapes de la formation du Front populaire, puis avec inquiétude sa crise. Anxieux des progrès du nazisme, il rompt avec le pacifisme et le secrétaire du parti Paul Faure, s'engage contre les accords de Munich et écrit dans ce sens dans la revue Agir pour la paix, pour le socialisme dont il est un des fondateurs.
Lorsque la seconde guerre mondiale débute, Daniel Mayer mobilisé le 27 août 1939, se porte volontaire pour le Front et combat dans les Ardennes. Après la débâcle et sa démobilisation, le 18 juillet 1940, il passe avec sa famille dans la zone non-occupée. Il veut se rendre en Angleterre poursuivre la guerre mais rencontre Léon Blum à Toulouse qui lui confie la mission de reconstruire le Parti socialiste effondré en juillet 1940 et de travailler au retour à la démocratie. Sa résistance est morale avant d'être politique. Il est désigné comme secrétaire du Comité d'action socialiste dans la zone non-occupée (CAS-SUD) le 21 juin 1941. Recruté à Libération par Emmanuel d'Astier de la Vigerie, il en est un militant de base et ne s'intéresse pas à l'action immédiate. Installé à Marseille, le « commis-voyageur du socialisme clandestin » fait paraître à Marseille le premier numéro du Populaire clandestin le 15 mai 1942 et parcourt toute la zone-sud pour former des groupes. Du 14 avril au 19 mai 1943, le jeune responsable socialiste qui a adopté le pseudonyme de Jacques Villiers se rend en mission auprès du général de Gaulle à Londres pour lui réaffirmer le soutien du Parti socialiste clandestin. En Angleterre, il impose son arbitrage aux socialistes exilés divisés sur la question du gaullisme, rédige le programme du parti et à son retour, est nommé secrétaire du PS clandestin né de la fusion des Comités d'action socialiste Nord et Sud. A ce titre, il succède à André Le Troquer, avocat de Léon Blum, comme membre du Conseil national de la résistance en septembre 1943. Face aux communistes, en juillet-août 1944, il se montre un adversaire du soulèvement populaire qu'il estime prématuré.
A la Libération, Daniel Mayer confirmé comme secrétaire général de la SFIO par le congrès socialiste, est désigné comme député à l'Assemblée consultative provisoire de Paris où il prend part à plusieurs débats. Il fonde un comité d'entente avec le Parti communiste en décembre 1944 et soutient, non sans une réticence grandissante, la politique du gouvernement de Gaulle jusqu'à l'automne 1945. Le résistant de l'intérieur a des rapports difficiles avec l'ancien chef de la France libre.
Daniel Mayer est élu député à la première Assemblée nationale constituante, le 21 octobre 1945 dans la deuxième circonscription de la Seine, correspondant à la rive droite de la Seine et notamment au XVIIIe arrondissement dans lequel il a si longtemps milité pour son maître en politique, Léon Blum. Alors que onze listes sont en présence, Daniel Mayer conduit une liste d'union entre socialistes de la SFIO et l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), conforme à son choix d'élargir son parti aux forces issues de la Résistance. Elle arrive en troisième position derrière le MRP et les communistes, avec 81 516 suffrages, sur 522 641 inscrits et 443 058 exprimés. Il est élu à la plus forte moyenne et son colistier Maurice Pouvrasseau, UDSR, l'est au quotient. Nommé à la Commission des affaires étrangères, il ne dépose aucun texte et intervient sur la politique intérieure, la formation du gouvernement puis sa politique générale, plus que sur la politique extérieure.
Après le rejet du projet constitutionnel qu'il a âprement défendu en mai 1946, Daniel Mayer conduit une liste socialiste homogène pour les élections à la deuxième Constituante, le 2 juin 1946. Alors que l'offre politique s'est réduite de quatre listes, la sienne recueille 75 139 suffrages sur 529 112 inscrits et 452 255 exprimés. Il est le dernier élu au quotient et son colistier, le syndicaliste Gérard Ouradou, est le dernier a la plus forte moyenne. Daniel Mayer est désigné comme président de la Commission des affaires étrangères en 1946. Son action parlementaire va désormais surtout se mener dans le cadre de cette commission.
Le Parlement prend une place grandissante dans sa vie politique car il perd progressivement son rôle dirigeant au sein du parti socialiste. Au congrès de la SFIO d'août 1946, le rapport moral de Daniel Mayer est rejeté par les militants socialistes en dépit du soutien vibrant de Léon Blum. Il doit céder la direction de la SFIO à Guy Mollet, le 4 septembre 1946, mais reste membre du bureau du parti et du Comité directeur. C'est donc un militant moins en vue qui conduit de nouveau une liste homogène dans la deuxième circonscription de la Seine le 10 novembre 1946, après l'acceptation du projet constitutionnel. Sur fond d'insatisfaction sociale et de scandales visant son camarade Félix Gouin, la liste socialiste subit un recul sévère, perdant un tiers des voix de juin 1946 : elle ne recueille que 49 956 suffrages sur 559 162 inscrits et 452 158 exprimés. Daniel Mayer est son seul élu. Refusant de se plier à la discipline de son parti, il refuse avec vingt députés socialistes de voter pour un gouvernement Maurice Thorez, afin « de ne pas faire apparaître le spectre du général de Gaulle ». Il retrouve sa place à la Commission des affaires étrangères durant toute la législature, entre à la Commission du travail et de la sécurité sociale en décembre 1946 et à la commission de la presse le 13 décembre 1949. Son action législative est très conséquente comme ministre.
Daniel Mayer est en effet appelé comme ministre du travail et de la sécurité sociale pour la première fois dans le gouvernement intérimaire homogène dirigé par Blum, le 17 décembre 1946. Il fait voter la loi établissant les conventions collectives dans les rapports entre patrons et salariés et met en place la Commission supérieure chargée d'établir le budget-type. Le député de Paris quitte ce ministère le 22 juillet 1947 lorsque se forme le gouvernement Ramadier, mais retrouve le portefeuille de ministère du travail et de la sécurité sociale le 9 mai 1947, après le renvoi des ministres communistes. Il conserve ce ministère durant deux ans et demi, jusqu'en octobre 1949 dans les gouvernements Ramadier (où il est brièvement ministre des affaires sociales et cumule cette fonction avec celles de ministre des anciens combattants après le remaniement du Gouvernement en octobre 1947), puis dans les cabinets Schuman, Marie, puis de nouveau Schuman et Queuille. Il fait face aux mouvements sociaux particulièrement puissants de l'automne 1947 et 1948, en maintenant toujours le contact avec les centrales syndicales. ll contribue par ailleurs au passage des assurances sociales à la sécurité sociale et étend le bénéfice de la loi à de nouvelles catégories de citoyens, les fonctionnaires, les étudiants et les militaires notamment. Il démissionne du ministère le 5 octobre 1949, après que le président Queuille ait refusé son projet d'indemnisation intéressant les salariés touchant moins de 11 200 francs. Sa démission entraîne la chute du cabinet Queuille et met fin à sa carrière ministérielle.
Comme simple député, Daniel Mayer a pris part à la discussion des interpellations sur la politique française en Indochine en mars 1947 et s'explique sur sa démission du ministère en réponse à une interpellation de Jacques Duclos le 27 octobre 1949 et intervient ensuite plus particulièrement sur le fonctionnement du ministère du travail et de la sécurité sociale et sur la politique extérieure. Reprenant sa place à la Commission des affaires étrangères, il présente au nom de celle-ci un rapport sur les événements de Corée, favorable à l'organisation de la sécurité collective contre l'agression nord-coréenne et chinoise. Orateur parlementaire de talent, il dénonce à la tribune de l'Assemblée « le danger soviétique », prononce de vibrants discours contre le réarmement allemand et contre les projets d'amnistie des collaborateurs. Dans cette législature, il est aussi délégué à plusieurs reprises à l'ONU ou à l'UNESCO, au titre de l'Assemblée.
Pris par son action ministérielle et législative, Daniel Mayer voit sa situation politique s'affaiblir dans une circonscription très vaste où il ne dispose d'aucun autre mandat local. Pour les élections du 17 juin 1951, treize listes sont en présence dans la circonscription. Celle de la SFIO perd encore un tiers de ses voix, obtenant 31 317 suffrages en moyenne (32 175 pour Daniel Mayer), sur 519 980 inscrits et 416 592 exprimés, soit 7,5 % des exprimés. Réélu, il siège de nouveau dès le 17 juillet 1951 à la Commission des affaires étrangères, dont il est désigné président le 9 juillet 1953. A ce titre, il présente de nombreux rapports et avis de la Commission, visant à la ratification par la France de traités internationaux, dont le Pacte Atlantique et s'intéresse aussi aux questions des réfugiés et des accords de Genève.
Dans une Assemblée dont la majorité tend à se diriger vers une amnistie des faits de collaboration, l'ancien secrétaire du parti socialiste clandestin s'affirme comme gardien des valeurs de la Résistance. Il dépose une proposition de résolution « tendant à inviter le Gouvernement à faire rechercher si l'association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain ne poursuit pas un objet illicite contraire aux lois et à la justice ce qui justifierait sa dissolution » le 14 novembre 1951 et défend plusieurs propositions concernant les fonctionnaires « résistants ». Il intervient avec fougue contre les projets d'amnistie et discute dans le détail les amendements sur les projets de loi. Il est désigné par les parlementaires résistants appartenant aux partis républicains, pour présider leur intergroupe, expression parlementaire du Comité d'action de la Résistance, présidé par le général Cochet.
Daniel Mayer est par ailleurs membre titulaire de la délégation exécutive du groupe socialiste de l'Assemblée en 1952 et figure toujours dans la direction socialiste qui le désigne comme délégué à l'Internationale socialiste. Mais l'ancien secrétaire du Parti socialiste clandestin s'affronte de nouveau à Guy Mollet sur la question du réarmement de l'Allemagne et est même exclu provisoirement de la SFIO pour avoir voté contre la Communauté européenne de défense en Commission et à la tribune de l'Assemblée le 30 juillet 1954.. Réintégré à la SFIO en 1955, il soutient fermement la politique de Pierre Mendès France, et contrairement à beaucoup de ses amis hostiles jusqu'au bout du réarmement allemand, accepte de ratifier les Accords de Londres et Paris proposé par le président du Conseil.
Le 2 janvier 1956, la liste de la SFIO conduite par Daniel Mayer bénéficie du label du Front républicain et de l'appui des syndicalistes CFTC. Elle rassemble 38 837 voix en moyenne (39 687 pour Daniel Mayer), sur 612 667 inscrits et 491457 exprimés, soit 7,9 % des exprimés, alors qu'il y a dix-sept listes en présence. Il est de nouveau désigné comme président de la commission des affaires étrangères le 10 février 1956.
Dès le printemps 1956, Daniel Mayer se montre à la SFIO hostile à la politique algérienne de Guy Mollet et de Robert Lacoste. Le 6 mars 1956, il se dit « en complet désaccord » avec la politique algérienne du ministre résident. Il condamne ensuite l'intervention à Suez à l'automne 1956 et s'élève non moins vivement contre l'intervention soviétique à Budapest, faisant adopter un ordre du jour d'hommage au peuple hongrois et visant à favoriser l'aide aux réfugiés. Il refuse de voter le renouvellement des pouvoirs spéciaux en Algérie et leur extension en France, le 20 juillet 1957, dénonçant « leur caractère raciste ». La direction socialiste le sanctionne et l'oblige à abandonner la présidence de la Commission des affaires étrangères qui passe au MRP. Il récidive en novembre 1957, refusant de voter le renouvellement des pouvoirs spéciaux au gouvernement Gaillard. La discipline de vote socialiste lui devient intolérable. Aussi, après la mort du président de la Ligue des droits de l'homme (LDH), Emile Kahn, il accepte d'assurer sa succession le 9 mars 1958. Deux mois après son élection à la présidence, il démissionne de son mandat de député et s'explique de son geste dans L'Express en arguant d'un cas de conscience, la nécessité de faire un choix « entre l'indispensable rigueur de la Ligue et l'inévitable compromis de l'arithmétique parlementaire ». Il préside la LDH durant dix-sept ans, de 1958 à 1975, et, pour vivre, reprend son métier de journaliste dont il vit chichement. Parallèlement, avec son épouse Cletta, il s'investit de 1958 à 1978 dans une organisation juive de formation professionnelle, devenant président de l'Union mondiale ORT (Organisation, Reconstruction, Travail).
Redevenu simple citoyen, Daniel Mayer assiste au retour au du général de Gaulle le 1er 1958. Il en refuse les conditions et, avec les dirigeants de la Fédération de l'éducation nationale, le président de la LDH est à l'initiative de la création de l'Union des forces démocratiques qui regroupe les opposants non communistes au régime, parmi lesquels Pierre Mendès France, François Mitterrand et ses amis minoritaires so cialistes, les députés Edouard Depreux, Alain Savary et Robert Verdier. Ces derniers fondent avec son appui le Parti socialiste SFIO autonome (PSA) le 14 septembre 1958. Il appartient à sa direction nationale et milite pour l'entrée de Pierre Mendès France et de ses amis dans l'organisation socialiste. Il appartient ensuite à la première commission politique nationale du PSU en avril 1960. Mais, il se sent mal dans cette organisation et démissionne de la direction en 1961, entrant toutefois à la commission nationale des conflits du PSU en 1965, avant de quitter le parti en 1967.
Avant l'élection présidentielle de décembre 1965, Daniel Mayer est contacté pour être le candidat de la gauche, mais, après une entrevue avec François Mitterrand, il appelle à l'union et soutient, avec la LDH, la candidature du député de la Nièvre. Il ne participe pas à l'expérience de la FGDS et adhère au Parti socialiste après le départ de Guy Mollet de la direction, à l'occasion du vingtième anniversaire du décès de Léon Blum, en 1970. En 1973, il représente le PS dans le XVIIIe arrondissement lors des élections législatives.
Après avoir quitté la présidence de la LDH qui lui a permis de poursuivre sous une autre forme son combat politique jusqu'en 1975, Daniel Mayer est élu président de la Fédération internationale des droits de l'homme, le 25 juin 1977. Il y théorise le droit d'ingérence humanitaire. Il abandonne cette fonction lorsqu'il est nommé président du Conseil constitutionnel, le premier membre de ce Conseil désigné par François Mitterrand le 21 février 1983, après avoir appartenu une année au Conseil supérieur de la Magistrature. L'adversaire de la Ve République qui avait appelé à rejeter le projet constitutionnel lors du référendum d'octobre 1958, assume cette fonction durant trois ans. Il démissionne de la présidence de l'Assemblée du Palais-Royal en mars 1986, afin que François Mitterrand désigne Robert Badinter pour lui succéder au fauteuil de président à la veille des élections législatives. Il reste au Conseil comme simple membre durant six ans encore, jusqu'en mars 1992, faisant adopter d'importantes décisions en matière de défense des droits de l'homme. L'ancien parlementaire fait ainsi adopter la publication au Journal officiel la « saisine » des député et sénateurs qui ont sollicité l'arbitrage du conseil. Retiré dans un modeste pavillon à Orsay, il garde jusqu'à son dernier jour le 29 décembre 1996, une activité sociale non négligeable, notamment au Comité d'action de la Résistance ou comme président de la Bibliothèque de documentation contemporaine de l'Université de Nanterre qui lui consacre après son décès un numéro spécial de sa revue Matériaux pour l'histoire de notre temps (juillet-décembre 1998).
Titulaire de la Légion d'honneur, de la croix de guerre, de la rosette de la résistance et de la croix du combattant volontaire de la résistance, Daniel Mayer a écrit plusieurs ouvrages : Etapes yougoslaves, paru aux Editions de Minuit, Les socialistes dans la Résistance, édité par les Presses universitaires de France, Pour une histoire de la gauche, paru chez Plon et Socialisme le droit de l'homme au bonheur, chez Flammarion.