Henri Mazo
1898 - 1981
MAZO (Henri, Maurice)
Né le 20 avril 1898 à Oran (Algérie)
Décédé le 16 mars 1981 à Maillane (Bouches-du-Rhône)
Député de Vaucluse de 1958 à 1962
Né à Oran le 20 avril 1898, Henri Mazo est le fils de Jean Mazo, commis principal des contributions directes et directeur des impôts de la ville, et de Marie Frèze. Après des études secondaires qui le mènent jusqu’au baccalauréat, Henri Mazo participe au premier conflit mondial, avec la classe 1918. Il en sort décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre 1914-1918 avec citation.
Ses études de droit le conduisent à exercer sa profession dans l’administration fiscale, au sein de laquelle il devient expert fiscal d’Etat, en 1921, puis, rapidement, chef de brigade de vérifications de comptabilité. Après son mariage avec Yvonne Lamette, le 29 octobre 1927, il est conduit à parcourir la France, au rythme de ses mutations professionnelles. Après la guerre, de laquelle cet ancien des Réseaux de la France combattante sort décoré de la croix du combattant volontaire 1940-1945 et des médailles d’engagé volontaire 1940-1945 et de la résistance franco-polonaise 1940-1945 (agent P1 du réseau F2), il est affecté en Gironde, dans le Nord, en Seine-et-Oise et dans l’Oise. Les deux derniers départements où son activité professionnelle l’amène sont déterminants pour le choix de son implantation politique : le Var et les Bouches-du-Rhône. C’est précisément dans cette région du Sud-est qu’Henri Mazo choisit de s’engager dans la vie publique. Domicilié dans la commune bucco-rhodanienne de Saint-Etienne du Grès, il gagne ses mandats politiques dans le Vaucluse voisin. Avec les années, ce sera sa terre d’élection.
Il est élu maire d’Avignon, à l’occasion du scrutin municipal du mois d’octobre 1947, mais ne demeure le premier magistrat de la cité des papes que deux années. En effet, le 27 mars 1949, il est élu conseiller général du canton d’Avignon-Nord, et fait son entrée à l’Assemblée départementale. Il fait le choix de quitter son poste de maire, mais reste conseiller municipal jusqu’aux élections de 1953. A cette date, il ne se représente pas au renouvellement de son mandat municipal, pas plus qu’il ne le fera pour celui de conseiller général, aux élections du 17 avril 1955.
C’est vierge de ses anciennes fonctions électives qu’Henri Mazo est candidat gaulliste aux premières élections législatives de la Cinquième République, dans la première circonscription du Vaucluse, qui regroupe les deux cantons d’Avignon, ceux de Cavaillon et de l’Isle-sur-la-Sorgue. Avec son suppléant, Constant Martin, conseiller municipal de Cavaillon et directeur des glacières et frigorifiques, il est le candidat de « l’unité et du renouveau français ». Il représente surtout l’Union pour la Nouvelle République (UNR) soutenant le général de Gaulle.
Investi de la sorte, il combat « les hommes de l’ancien système et des anciens partis », et souhaite la « rupture définitive avec un passé de honte et de désastre ». Fidèle au programme du général de Gaulle, il considère que le redressement de la France doit être accompli en plusieurs domaines, à commencer par la conclusion d’un pacte algérien entre tous les Français. L’organisation des pays d’outre-mer lui apparaît essentielle. Il soutient aussi la simplification du jeu des partis politiques et considère que la France doit, simultanément, garder son indépendance et poursuivre la construction de l’Europe. Soutien d’un vaste aménagement du territoire et du développement prioritaire des ressources modernes d’énergie (pétrole, atome), il souhaite qu’un soin scrupuleux soit apporté à la politique financière et budgétaire, au plan de l’équilibre, comme à celui de l’émission monétaire, qui doit observer une « discipline sévère ». En matière sociale, il met l’accent sur le nécessaire développement des diverses prestations, notamment de l’assurance « vieillesse », et sur l’aide massive qu’il souhaite voir apportée à la jeunesse. Enfin, Henri Mazo considère que le redressement économique s’appuiera aussi sur la construction de logements populaires à usage locatif et que, prioritairement, dans le domaine de l’éducation, l’enseignement technique devra être développé, comme l’accès à l’enseignement supérieur gagnerait à être ouvert aux jeunes issus des milieux ouvriers.
Arrivé largement en tête au premier tour avec 2 000 voix d’avance sur son principal concurrent, l’instituteur communiste Paul Puaux, il est victorieux, au second tour, le 30 novembre 1958, avec 30 981 voix contre 14 123 suffrages portés sur le candidat de la gauche. A son arrivée au Palais-Bourbon, Henri Mazo s’inscrit alors au groupe gaulliste. Il est nommé membre de la commission des finances, de l’économie générale et du plan, et siège dans cette prestigieuse commission durant les cinq ans de son mandat. Il ne dépose pas de proposition de loi et n’intervient pas en séance publique. A compter du 29 juin 1959, il entre dans un organisme extraparlementaire : le comité central d’enquête sur le coût et le rendement des services publics. Dès le 9 novembre 1959, il est nommé membre de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi portant réforme de la fiscalité par la taxation des produits énergétiques, et en devient le président, quelques jours plus tard, le 17 novembre 1959. Henri Mazo manifeste une fidélité sans faille envers le régime. Il approuve, le 16 janvier 1959, le programme du gouvernement Debré. Il en fait de même, lors de la déclaration de politique générale du Premier ministre, le 15 octobre suivant. Il s’exprime en faveur de la loi sur l’enseignement privé, le 23 décembre, et contribue à l’adoption du projet de loi sur les pouvoirs spéciaux, le 2 février 1960. Il approuve la réforme constitutionnelle du 11 mai 1960 et le programme du gouvernement de Georges Pompidou, le 27 avril 1962. Il ne fait pas partie de ceux qui votent la motion de censure, le 4 octobre 1962.
A la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, à l’automne 1962, Henri Mazo ne se représente pas aux élections législatives. L’année précédente, il a pris sa retraite professionnelle, comme directeur adjoint des impôts. Il se retire alors sur ses terres familiales, à Maillane, commune des Bouches-du-Rhône qu’il administre, et patrie de Frédéric Mistral. C’est ici qu’il s’éteint, le 16 mars 1981, à quelques semaines de ses 83 ans.