Paul Mazurier

1905 - 1981

Informations générales
  • Né le 12 mars 1905 à Clermont-ferrand (Puy-de-Dôme - France)
  • Décédé le 9 février 1981 à Arnouville-lès-gonesse (Val-d'Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

MAZURIER (Paul, Antoine, Eugène)

Né le 12 mars 1905 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Décédé le 9 février 1981 à Arnouville-lès-Gonesse (Val-d’Oise)

Député de la Seine-et-Oise de 1958 à 1962


Fils d’un commis à la trésorerie de Madagascar qui mourut avant sa naissance, Paul Mazurier passe un brevet élémentaire avant de rentrer dans l’administration publique. Après avoir effectué son service militaire, de mai 1925 à novembre 1926, et participé à l’occupation de la Rhénanie, il adhère à la SFIO en 1928 puis fonde la section socialiste d’Arnouville-lès-Gonesse. Dans cette commune alors située dans le département de la Seine-et-Oise, il est candidat aux élections municipales de 1935 mais se désiste en faveur du communiste Antoine Demusois, qui est élu maire, puis député l'année suivante. À partir de 1936, Paul Mazurier occupe la fonction de chef de bureau à la mairie de Sartrouville. En 1937, il est candidat au conseil général dans le canton d’Écouen, où il se retire en faveur d'Alexis Varagne (PCF).

De 1933 à 1940, Paul Mazurier siège à la commission administrative de la fédération socialiste de Seine-et-Oise dont il devient secrétaire-adjoint en octobre 1938. Mobilisé en 1938 puis en 1939, il est démobilisé en août 1940. Durant l’Occupation, il est une des principales figures de la fédération socialiste clandestine, appartient au réseau Brutus et au mouvement Libération-Nord de la région parisienne.

À la Libération, Paul Mazurier reprend une participation active à la vie politique locale. Il est candidat aux élections à l’Assemblée constituante du 21 octobre 1945, en quatrième position sur la liste socialiste, puis remporte l'élection municipale d'Arnouville-lès-Gonesse en 1947 face au député Demusois, ainsi que l'élection cantonale de Gonesse en 1951. En 1953, année de sa réélection à la mairie d'Arnouville, Paul Mazurier devient président du syndicat intercommunal des vallées du Croult et du Petit-Rosne, puis en 1957, entre au bureau de l’Association nationale des maires de France, où il siège jusqu'en 1962.

Le 23 novembre 1958, Paul Mazurier est candidat de la SFIO dans la dixième circonscription de la Seine-et-Oise, qui regroupe les cantons d'Écouen, Gonesse et Luzarches. Il recueille 7 736 voix, soit 17,2 % des suffrages exprimés, contre 13 955 au député communiste sortant, Antoine Desmusois. Ce dernier devance même Paul Mazurier dans son canton de Gonesse, où le communiste fut élu conseiller général de 1945 à 1951. Cependant, le dimanche suivant, le maire socialiste d'Arnouville est élu député avec 376 voix d'avance sur son vieux rival communiste et en doublant son score du premier tour (15 774 voix). Il précède également le maire de Sarcelles André Colle (12 871 voix) et le gaulliste Jean Junger (1 100 voix), qui a perdu plus de 5 000 suffrages entre les deux tours.

Le suppléant du nouveau parlementaire est Michel Pouech, secrétaire de la section SFIO de Goussainville.

A l’Assemblée nationale, Paul Mazurier rejoint le groupe parlementaire socialiste. Il est membre de la commission de la production et des échanges. Au cours de cette première législature, le maire d'Arnouville (réélu en 1959) intervient à plusieurs reprises dans les débats relatifs à l'organisation de la région parisienne, à la politique de la construction, du logement et des transports. Il est particulièrement attentif à la situation des grands ensembles et des lotissements défectueux, et prend la parole pour défendre son département, comme à l’occasion de la discussion du projet de loi de programme relative à l'équipement sanitaire et social au cours de laquelle il dénonce l'insuffisance des crédits destinés à la Seine-et-Oise, le 14 mai 1959. Il est également membre titulaire de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à l'organisation de la région de Paris, qu'il rejette en raison de « l'absence de consultation des collectivités » (15 décembre 1960) et de « l'injustice créée par le mode de financement retenu au détriment de certaines communes de Seine-et-Oise », le 21 juillet 1961. Il s'intéresse également à la question des rapatriés français d’Égypte (30 octobre 1959) et d'Algérie (11 juillet 1962).

Lors des grands scrutins publics de la législature, Paul Mazurier vote contre la déclaration du politique générale du gouvernement Debré, le 16 janvier 1959, et contre le projet de règlement définitif de l’Assemblée nationale, règlement qui réduit les prérogatives des parlementaires, le 3 juin 1959. Le député-maire d'Arnouville-lès-Gonesse approuve cependant la déclaration de politique générale du gouvernement, le 15 octobre 1959, ainsi que l'octroi de pouvoirs spéciaux au gouvernement, le 2 février 1960, après la Semaine des Barricades. Mais le 23 décembre 1959, il s'oppose au projet de loi concernant l’enseignement privé. Le 11 mai 1960, il s'abstient volontairement lors du scrutin portant sur la modification constitutionnelle du Titre XII relatif à la Communauté française. Paul Mazurier vote également contre le programme du gouvernement de Georges Pompidou, le 27 avril 1962. Enfin, il se montre favorable à la levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault et vote pour la motion de censure du 4 octobre 1962, qui provoque la chute du gouvernement Pompidou.

Aux élections législatives de novembre 1962 qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale, l'élu socialiste sollicite le renouvellement de son mandat de député. La dixième circonscription de Seine-et-Oise étant l'une des circonscriptions cédées par l'UNR à l'UDT, il lui faut affronter le gaulliste de gauche Louis Vallon, ancien député de la deuxième circonscription de la Seine (1951-1956) ainsi que le maire communiste de Goussainville, Roger Gaston, qui fut le suppléant d'Antoine Desmusois. Avec 12 578 voix (26 %), le député sortant est assez nettement devancé au premier tour par les candidats du PCF (17 428 voix) et de l'UNR-UDT (16 615 voix). Paul Mazurier se désiste donc au profit du communiste. En dépit de la dynamique du Cartel des non, la logique antigaulliste ne joue pas : au second tour, Louis Vallon recueille au moins la moitié des voix socialistes sur son nom, ce qui lui assure une courte victoire, avec 24 984 voix, soit 1 374 voix d’avance sur son adversaire du PCF.

Paul Mazurier siège au conseil général de la Seine-et-Oise jusqu’en 1967, exerçant les fonctions de vice-président de l'assemblée départementale de 1964 à 1967. À cette date, le PCF récupère le canton de Gonesse grâce à l'élection de Roger Gaston. Paul Mazurier est également secrétaire général de l’Association des maires de la Seine-et-Oise (1961) puis du Val-d’Oise (1968), dont il fut secrétaire général adjoint dans les années cinquante. En 1965, il est réélu maire d'Arnouville-lès-Gonesse et accède à la présidence du syndicat intercommunal du gaz de la banlieue de Paris. Secrétaire de la fédération des élus socialistes de son département, Paul Mazurier occupe également des responsabilités au niveau national au sein de la SFIO, comme délégué des fédérations au conseil d’administration du Populaire.

Le 5 mars 1967, Paul Mazurier part à la reconquête de son siège de député. Il est investi par la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) dans la cinquième circonscription du Val-d'Oise, composée des cantons d'Ecouen-Lochère, Gonesse, Luzarches et Sarcelles-centre, où il se présente comme « publiciste et ancien député ». Louis Vallon, député sortant, arrive en tête du premier tour avec 25 212 voix, soit 34,4 % des suffrages exprimés, mais ne devance que de deux voix le maire communiste de Sarcelles, Henry Canacos. Paul Mazurier ne totalise que 13 768 voix (18,8 %). Son désistement permet la victoire du candidat du PCF au second tour.

Paul Mazurier reste maire d'Arnouville-lès-Gonesse jusqu’en 1977, date à laquelle il se retire de la vie politique. Il décède le 9 février 1981 dans la commune dont il fut maire pendant 30 ans. Paul Mazurier était officier de la Légion d'honneur, officier des palmes académiques, chevalier du Mérite agricole, ainsi que du Mérite sportif.