Ahmed Mekki-Bezzeghoud
1883 - 1953
Né le 29 mai 1883 à Nemours (Oran)
Décédé le 23 juillet 1953 à Paris
Député d'Oran de 1946 à 1953
Ahmed Mekki-Bezzeghoud est né le 29 mai 1883 à Nemours, près d'Oran. Ancien combattant des deux guerres (il est notamment titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Médaille militaire), il écrit dans L'Echo d'Oran, l'une des principales publications d'Algérie, dont il dirige ensuite la rédaction. En parallèle à ses activités dans la presse, Ahmed Mekki-Bezzeghoud s'engage dans la vie politique, devenant adjoint au maire de la ville d'Oran et président de la Fédération des élus musulmans de l'Oranie.
L'activité politique d'Ahmed Mekki-Bezzeghoud s'intensifie à partir de 1946 : il est d'abord élu conseiller général de Marnia, du département d'Oran, puis, en novembre, député du deuxième collège de la circonscription d'Oran, à la tête d'une liste « démocratique indépendante d'Union franco-musulmane », qui recueille 51 384 voix sur 85 991 suffrages exprimés et emporte deux des trois sièges à pourvoir. Le dernier siège échoit au candidat de la liste communiste Mohamed Moktari, qui obtient 34 607 voix.
Ahmed Mekki-Bezzeghoud est nommé membre de la Commission des pensions, dont il est élu vice-président en 1948 ; il siège par ailleurs à la Commission de la défense nationale. Apparenté au groupe radical-socialiste, il consacre l'essentiel de son activité parlementaire à la lutte pour l'égalité des droits entre « Français » et « Musulmans » ; il dépose ainsi, le 9 avril 1951, une proposition de loi visant à modifier la loi du 27 mars 1907 instituant les conseils de prud'hommes, pour permettre aux conseillers élus « à titre musulman » dans les colonies de siéger dans les mêmes conditions et avec les mêmes droits que leurs collègues élus « à titre français ».
Dans le même esprit, le député d'Oran intervient quelques mois plus tard, le 20 août 1947, à la tribune de l'Assemblée, au cours de la discussion du projet de loi portant statut de l'Algérie, pour protester, « en qualité d'ancien combattant volontaire des guerres 1914-1918 et 1939-1945, contre l'inégalité dont sont victimes les pensionnés et les combattants musulmans par rapport à leurs camarades Français ». Le 21 mars 1951, il intervient de nouveau, au cours de la discussion du projet de loi relatif à l'élection des membres de l'Assemblée nationale, pour soutenir l'amendement du député d'Alger Mohamed Bentaïeb, tendant à accroître substantiellement la représentation des départements algériens au sein de l'Assemblée : « montrez que la France veut aider les Musulmans, qu'elle est à côté d'eux comme ils sont à côté de vous », exhorte-t-il en vain ses collègues.
Aux élections législatives du 17 juin 1951, Ahmed Mekki-Bezzeghoud sollicite le renouvellement de son mandat à la tête d'une liste « démocratique indépendante d'Union franco-musulmane ». Dans ses engagements électoraux, il annonce, comme résultats de son action pendant la précédente législature, « la création de groupes scolaires dans les douars éloignés et l'augmentation de leur nombre dans ceux existants ; l'enseignement de la langue arabe dans tous les établissements de l'Etat ; la création d'écoles coraniques dans les douars ; l'électrification de certains douars ; les travaux d'adduction d'eaux dans les centres éloignés ; l'obtention de crédits pour des grands travaux, notamment dans le port de Mers-el-Kébir ; les interventions en faveur de la retraite des vieux travailleurs musulmans ». La liste remporte un succès écrasant, ayant 154 385 voix sur 200 364 suffrages exprimés ; les autres listes, dont celle du parti communiste, sont écrasées, et la liste de Ahmed Mekki-Bezzeghoud emporte les trois sièges à pourvoir.
Le député d'Oran est élu secrétaire de la Commission des pensions et secrétaire de la Commission de la défense nationale. Son activité parlementaire, au cours de la législature, est relativement réduite ; son intervention la plus notable, le 26 janvier 1953, est pour réclamer l'ouverture de postes d'aumôniers musulmans dans l'armée française. Ahmed Mekki-Bezzeghoud décède en cours de mandat, le 23 juillet 1953, à Paris. Il était commandeur de la Légion d'honneur, grand-officier du Ouissam-Alaouite (Maroc) et commandeur du Nicham-Iftikhar (Tunisie).