Maurice, Albert, Henri Bayrou

1905 - 1996

Informations générales
  • Né le 2 mars 1905 à Lanta (Haute-Garonne - France)
  • Décédé le 29 décembre 1996 à La morlaye (Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Gabon-Moyen-Congo
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Gabon-Moyen-Congo
Groupe
Rassemblement du peuple français
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Gabon-Moyen-Congo
Groupe
Républicains sociaux
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 9 décembre 1958 au 26 avril 1959
Département
Gabon-Moyen-Congo

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1959 au 1er janvier 1977

Biographies



Né le 2 mars 1905 à Lanta (Haute-Garonne)

Député du Gabon - Moyen Congo de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat à la France d'outre-mer du 1er mars au 6 octobre 1955

Né le 2 mars 1905 à Lanta en Haute-Garonne, Maurice Bayrou est issu d'une famille originaire d'un département voisin, le Tarn-et-Garonne. Après des études à l'école nationale d'agronomie de Montpellier, il devient ingénieur agronome et, parallèlement, docteur vétérinaire.

Jusqu'en juin 1939, il assure l'intérim de l'inspection générale de l'élevage de l'A.E.F. à Brazzaville. Surpris par la guerre au cours d'un congé en métropole, il est renvoyé en A.E.F., placé en affectation spéciale, et reprend la direction du service de l'élevage de l'Oubangui.

En 1940, Maurice Bayrou participe au ralliement de l'Oubangui-Chari à la France Libre, s'engage en décembre de la même année au deuxième Bataillon de marche de l'A.E.F. et participe aux combats menés au Moyen-Orient, en Libye et en Cyrénaïque. Il s'illustre à Bir-Hakeim. Capitaine, il assure le commandement de la défense antichars du point d'appui nord de la position, où il est grièvement blessé. Il participe ensuite à la campagne de France, et en 1945, il est nommé chef de Bataillon. Chevalier de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, il est, en outre, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec trois palmes, de la Rosette de la Résistance et de la Médaille coloniale. Démobilisé en 1946, avec le grade de lieutenant-colonel de réserve de l'armée coloniale, il est alors nommé inspecteur général du service de l'élevage et des industries animales de l'A.E.F.

Le 10 novembre 1946, Maurice Bayrou est élu par le collège des citoyens de statut français député du Gabon-Moyen Congo à l'Assemblée nationale par 1195 voix (60 % des suffrages exprimés) contre 846. Il bat le député sortant, le socialiste Henri Seignon, avec l'appui du M.R.P., du P.R.L. et des indépendants.

L'article 45 de la loi du 5 octobre 1946 qui oblige les candidats qui exercent certaines fonctions publiques dans la circonscription à s'en défaire six mois avant la date de l'élection n'étant pas encore applicable, son élection est validée le 25 février 1947.

Il s'inscrit au groupe U.D.S.R. Désigné comme secrétaire de l'Assemblée nationale en 1946 - il le reste jusqu'en 1953, - il participe aux travaux de la Commission des affaires économiques (1948), de la Commission des pensions (1949) et de la Défense nationale (1949 à 1951). Il est désigné comme juge de la Haute Cour de justice (1946). Il intervient dans les débats sur l'Union française et le statut des anciens combattants, des victimes de guerre et des militaires d'active ou de réserve. Il se consacre, en outre, à la défense des fonctionnaires et des producteurs d'outre-mer. Le 22 février et le 19 mars 1951, il rapporte au nom de la Commission de la Défense nationale une proposition de loi tendant à reconnaître la qualité de combattant volontaire à certains militaires et marins du service auxiliaire. Il combat par ailleurs toutes les tentatives de rapprochement avec Ho-Chi-Minh.

Membre du R.P.F. depuis sa création, il quitte en 1949 le groupe U.D.S.R. pour le groupe d'Action démocratique et sociale (A.D.S).

Le 17 juin 1951, Maurice Bayrou est réélu député sous l'étiquette R.P.F. avec 3 698 voix sur 5 266 suffrages exprimés. Dans sa profession de foi, il dénonce la faiblesse des institutions, les partis qui en sont responsables, les menaces qui pèsent sur l'Union française et insiste sur le contexte de guerre froide. Appelant de ses vœux l'édification d'un Etat fort, il propose l'« apaisement social » par l'association des partenaires dans l'entreprise, l'apaisement de la querelle scolaire et une « large amnistie » pour réduire les fractures nées de la défaite de 1940.

Comme secrétaire du groupe R.P.F., il joue alors un rôle important pendant toute la législature. Nommé membre de la Commission de la Défense nationale (1951-1954), de la Commission des territoires d'outre-mer (1954-1955), de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique (1955), il fait également partie en 1958 de la commission de coordination chargée de l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine. Ses interventions sont fréquentes et concernent notamment les projets de loi sur la défense nationale et la France d'outre-mer. C'est ainsi qu'en 1954, en qualité de rapporteur pour avis du projet de loi relatif aux dépenses du ministère de la Défense nationale et des forces armées, il dénonce l'insuffisance des crédits destinés à la sécurité de l'Union française.

Par crainte de voir renaître l'hégémonie politique, économique et militaire de l'Allemagne et de voir la métropole coupée de l'outre-mer, il s'oppose aux modalités choisies pour la construction européenne et contribue au rejet de la C.E.D. le 30 août 1954. Le 1er mars 1955, après avoir refusé une première fois, il accepte de participer au cabinet Edgar Faure en qualité de Secrétaire d'Etat à la France d'Outre- mer. Durant les sept mois pendant lesquels il exerce ses fonctions, il lance l'étude d'un plan de décentralisation et de déconcentration de l'outre-mer. Il réorganise parallèlement les Forces armées pour l'outre-mer, qui bénéficieront d'un budget en augmentation pour les exercices 1955 et 1956.

Il démissionne du gouvernement le 6 octobre 1955 pour protester contre la politique marocaine du président du Conseil, favorable au retour au pouvoir de Mohammed V. Dans ses Mémoires, Edgar Faure rapporte qu'ayant appris que le groupe URAS avait, dans une lettre au président de la République, réclamé la constitution d'un gouvernement de salut public, donc son départ, il l'avait contraint, avec deux de ses collègues, à donner leur démission.

Le 2 janvier 1956, Maurice Bayrou est réélu avec 2 939 voix sur 6 053 suffrages exprimés. Toujours membre du groupe des Républicains sociaux, il fait partie de la Commission de la défense nationale et de la Commission des boissons, et il est désigné par la Commission de la défense nationale pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et de contrôler d'une façon permanente l'emploi des crédits affectés à la défense nationale. En 1956, dans le cadre de la discussion sur l'Euratom, il envisage favorablement la possibilité pour la France de se doter « de l'arme nucléaire ». En 1956 et 1957, il est rapporteur pour avis des crédits militaires pour la partie relative à l'outre-mer.

En 1958, il soutient le retour au pouvoir du général de Gaulle.


BAYROU (Maurice, Henry, Albert)
Né le 2 mars 1905 à Lanta (Haute-Garonne)
Décédé le 29 décembre 1996 à Lamorlaye (Oise)

Député du Gabon – Moyen Congo de 1946 à 1959

Avec la Cinquième République, Maurice Bayrou est autorisé à siéger à l’Assemblée nationale, maintenu en fonction comme représentant provisoire d’un ancien territoire d’Outre-mer, en application de l’article 4 de l’ordonnance du 17 octobre 1958. Son mandat est prolongé jusqu’au 26 avril 1959, en raison de l’accession à l’indépendance du Congo et du Gabon, le 30 juin et le 13 août 1960. Il cesse d’appartenir à l’Assemblée nationale, deux jours plus tard. Son siège est déclaré vacant le 23 juin 1959.
Au cours de ces quelques mois passés à l’Assemblée nationale de la Cinquième République, Maurice Bayrou préside le groupe des députés de l’Union pour la nouvelle République (U.N.R.). Le 30 janvier 1959, il dépose une proposition de résolution, tendant à rendre hommage à l’armée française combattant en Algérie, et à affirmer la solidarité de l’Assemblée nationale, avec les députés des départements d’Algérie et du Sahara. Le 20 janvier 1959, il a pris la parole en séance publique, à l’occasion de la discussion d’un projet de résolution relatif au Règlement provisoire de l’Assemblée nationale : il demande alors une suspension de séance. C’est la seule intervention de son mandat écourté. Le député du Gabon-Moyen-Congo aura eu le temps d’approuver le programme du gouvernement de Michel Debré, le 16 janvier 1959.
Alors qu’il doit quitter le Palais-Bourbon, Maurice Bayrou ne peut envisager de se présenter au Gabon ; celui-ci vient en effet d’entrer dans la Communauté française. Aussi, en 1959, est-il candidat aux élections sénatoriales dans le département de la Seine ; il est élu le 26 avril au Palais du Luxembourg. Nommé membre du Comité central de l’U.N.R. en 1959, il préside le groupe éponyme du Sénat d’octobre 1962 à octobre 1965. Vice-président du Sénat de 1965 à 1968, président de la fédération de la Seine de l’U.N.R., puis parisienne de l’UDR, il demeure sénateur de la Seine, puis de Paris, jusqu’aux élections sénatoriales de 1977. Il n’est pas candidat au renouvellement de son mandat, le 25 septembre de la même année.
Maurice Bayrou disparaît le 29 décembre 1996 à Lamorlaye (Oise). En plus des décorations reçues à titre militaire, il était chevalier du mérite agricole et grand officier de la Légion d’honneur.