Robert Menu
1920 - 2009
MENU (Robert, Adrien, Lucien)
Né le 10 février 1920 à Lille (Nord)
Décédé le 4 novembre 2009 à Paris
Député du Nord de 1968 à 1973
Robert Menu est né à Lille, dans le Nord, le 10 février 1920. Après ses études secondaires au lycée Faidherbe de Lille et l'obtention de son baccalauréat, Robert Menu entame une carrière dans le secteur du commerce. Il devient négociant en 1938, puis représentant et exerce cette profession jusqu'en 1968.
Aux élections législatives des 18 et 25 novembre 1962, il est suppléant de Madeleine Martinache, élue députée de l’Union pour la nouvelle République (UNR) en 1958 et qui ne parvient pas à retrouver son siège au second tour.
Ancien secrétaire général de la fédération UNR du Nord, il fait partie des nouveaux candidats gaullistes investis dans ce département aux élections législatives de mars 1967. Robert Menu se présente dans la quatrième circonscription du Nord, qui regroupe les cantons est et sud-est de Lille. Il y affronte notamment le député sortant de la deuxième législature, Arthur Cornette, investi par la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). Le candidat estampillé « Ve République » arrive en tête du premier tour avec 12 464 des 34 457 suffrages exprimés (36,2%), contre 8 806 voix (25,6%) au socialiste Arthur Cornette et 8 006 (23,2%) au communiste Robert Leblond. Au second tour, le gaulliste est devancé par le candidat socialiste de la SFIO qui totalise 17 989 voix contre 16 096 à Robert Menu, qui n'a pas bénéficié d'un bon report des voix centristes et de la droite non-gaulliste.
À l'automne 1967, Robert Menu est élu conseiller général dans le canton de Lille sud-est, où il était déjà largement en tête le 5 mars 1967 (6 813 voix contre 3 536 à Robert Leblond et 3 448 à Arthur Cornette).
Robert Menu, entré au secrétariat général de l'Union des démocrates pour la Ve République (UD-Ve), est élu député Union des démocrates pour la République (UDR) de la quatrième circonscription du Nord le 30 juin 1968, avec 17 222 voix (52,2%) contre 15 783 au socialiste Arthur Cornette dans le contexte d’une nette victoire de la majorité sortante après la crise de Mai 68. Dès le premier tour, le candidat gaulliste rassemble largement les voix de la droite, recueillant 15 506 voix (46,5%) contre 8 110 (24,3%) au député sortant. Il se déclare déjà, au cours de ce mandat, gaulliste de progrès, candidat de proximité et se veut proche du mouvement de l’Union des Jeunes pour le Progrès (UJP) qui le soutient activement.
Au Palais Bourbon, Robert Menu s'inscrit au groupe de l'Union des démocrates pour la République (UDR). Il est d’abord membre de la commission des affaires culturelles familiales et sociales puis rejoint celle de la défense nationale et des forces armées. Au cours de cette quatrième législature, le député du Nord dépose notamment une proposition de loi tendant à proroger le délai prévu à l'article 3 de la loi du 19 octobre 1919 portant déclassement de l'enceinte de la place de Lille (22 octobre 1969) et un amendement lors de la discussion de la première partie du projet de loi de finances pour 1971 (22 octobre 1970). En séance publique, ses interventions portent sur les problèmes du département du Nord : crise de la sidérurgie, emploi, solde migratoire, routes nationales, tracé du prolongement de l’autoroute A1 et son impact sur l’environnement, rénovation de l’ancien quartier industriel de Fives à Lille. Il s'intéresse également à la situation des petits commerçants, du troisième âge et des handicapés.
Lors des principaux scrutins publics de la législature, Robert Menu approuve sans réserve la politique gouvernementale se prononçant en faveur du projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur, le 10 octobre 1968, du projet de loi relatif à l’exercice du droit syndical dans les entreprises, le 4 décembre 1968, du projet de loi tendant à renforcer la garantie des droits individuels des citoyens, le 28 mai 1970, du projet de loi tendant à réprimer certaines formes nouvelles de délinquance (projet de loi anti-casseurs), le 4 juin 1970, puis il vote pour le projet de loi relatif au service national, le 10 juin 1970. Aussi le député du Nord approuve-t-il les déclarations de politique générale du gouvernement Chaban-Delmas, le 15 octobre 1970 et le 24 mai 1972. Il se prononce également pour le projet de loi organique modifiant l’ordonnance du 24 octobre 1958 relative aux incompatibilités parlementaires, le 25 novembre 1971. Enfin, lors du scrutin sur la réforme régionale du 27 avril 1972, il joint sa voix à celles de la majorité des députés qui approuve en première lecture le projet de loi portant création et organisation des régions.
Robert Menu est candidat à sa propre succession le 4 mars 1973. Il arrive en tête du premier tour avec 10 686 voix (30,5%) mais il est talonné par le candidat du parti socialiste (PS), maire d’Hellemmes-Lille, Arthur Cornette (9 515 voix). Ce dernier, qui bénéficie une nouvelle fois du désistement du communiste Robert Leblond (7 925 voix), défait le député sortant (16 093 voix) avec près de 3 000 suffrages d'avance le 11 mars. Aux élections cantonales de septembre 1973, l'ancien député abandonne aussi son siège de conseiller général du canton de Lille sud-est, au profit d’Henri Kints, maire PS depuis 1965 de Ronchin, commune limitrophe de Lille.
Aux élections législatives de 1978, Robert Menu, ayant pris ses distances vis-à-vis du Rassemblement pour la République (RPR) fondé en 1976 par Jacques Chirac et refusant, d’autre part, de suivre l’autre courant des députés qui, à l’instar de Jacques Legendre dans le Nord, soutiennent Valéry Giscard d’Estaing, est à nouveau candidat dans la quatrième circonscription du Nord mais cette fois comme représentant de la Fédération des républicains de progrès (FRP), structure fondée par Jean Charbonnel rassemblant des « gaullistes de gauche ». L'ancien député, cadre commercial depuis 1976, obtient 4,7% des suffrages exprimés (1 829 voix). C’est le socialiste Bernard Derosier, suppléant depuis 1973 du député Arthur Cornette, qui remporte le siège de député au second tour face à Christian Coulon, investi par le RPR, et qui est constamment réélu jusqu'en 2012.
À la différence de Bernard Derosier, Robert Menu n'a pas réussi à s’implanter dans une circonscription le plus souvent acquise à la gauche socialiste et, ce faisant, à s'installer durablement sur la scène politique départementale.
Chevalier du mérite social et, dans l'ordre national, du mérite, cet ancien résistant ayant participé à l'occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale au sein du 1er régiment d’infanterie, a également été décoré de la médaille commémorative de la Guerre 1939-1945.
Il décède le 4 novembre 2009 dans sa quatre-vingt-dixième année à Paris.