Raoul Méquillet
1861 - 1919
Né le 3 juin 1861 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), mort le 31 juillet 1919 à Paris.
Député de la Meurthe-et-Moselle de 1906 à 1919.
Raoul Méquillet était un jeune avocat de 25 ans lorsqu'il fut élu conseiller municipal de sa ville natale. Il devint ensuite maire-adjoint et siégea au Conseil général de Meurthe-et-Moselle.
Il se présenta à la députation en 1906 et fut élu au second tour de scrutin, dans la circonscription de Lunéville, par 11.971 suffrages sur 23.112 votants, contre 10.972 au député sortant, Corrard des Essarts. Au premier tour, il avait obtenu 11.323 voix et son adversaire 11.310.
Méquillet devait être réélu en 1910 et en 1914, au premier tour de scrutin. En 1910, il l'emporta sur Castara par 12.141 voix contre 10.969, sur 23.316 votants. Sa seconde réélection fut aisée puisqu'il recueillit 13.947 suffrages sur 19.532 votants, alors que le candidat le mieux placé après lui ne totalisait que 807 voix.
A la Chambre, Méquillet s'inscrivit au groupe de la gauche radicale, puis à celui des républicains de gauche. Il siégea, de 1906 à 1910, à la commission du travail et de la réforme judiciaire et à celle de la législation civile et criminelle ; à partir de 1910, il participa aux travaux de la commission de l'armée, dont il fut vice-président.
Homme de gauche, Raoul Méquillet fut un candidat d'union de tous les républicains. Adversaire de la doctrine collectiviste et de la lutte des classes, il pense que la paix sociale ne pourra être assurée que par le dialogue permanent entre les patrons et les ouvriers. Hostile aux grèves mais favorable au syndicalisme, il apparaît comme un précurseur des idées d'association du capital et du travail. Il est notamment le défenseur d'un projet gouvernemental tendant à imposer aux concessionnaires de mines l'obligation d'appeler les travailleurs à participer, comme le capital, aux bénéfices de l'entreprise.
Les principaux points du programme politique de Méquillet sont : la défense des agriculteurs, notamment par la diminution de l'impôt foncier et des droits de mutation et par l'extension aux paysans de la législation sur les accidents du travail ; la justice sociale par la réforme de l'impôt sur le revenu, l'amélioration des conditions de retraites, la diminution des gros traitements corrélativement à l'augmentation des plus bas ; le maintien d'une armée forte et disciplinée ; le respect de la liberté de conscience, la loi de séparation des Eglises et de l'Etat ne devant pas devenir une loi d'oppression ; la démocratisation de l'enseignement ; la décentralisation et la simplification des formalités administratives.
A la Chambre, il eut maintes fois l'occasion de défendre les idées pour lesquelles il avait été élu. On lui doit notamment de très nombreuses propositions de loi destinées à indemniser les agriculteurs victimes de calamités, telles qu'orages ou dégâts causés aux récoltes par le gros gibier. Représentant d'une région que la guerre 1914-1918 n'avait pas épargnée, il intervint à plusieurs reprises dans les débats concernant les réfugiés et la réparation des dommages de guerre.
Méquillet est décédé à Paris le 31 juillet 1919, peu avant la fin de son dernier mandat législatif. Il était âgé de 58 ans.