André-François Mercier

1916 - 1992

Informations générales
  • Né le 8 septembre 1916 à Villeneuve-saint-georges ( - France)
  • Décédé le 19 juin 1992 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Mouvement républicain populaire

Fonds d'archives

Le fonds André-François Mercier, qui représente 0,92 mètre linéaire, est conservé aux Archives de l’Assemblée nationale, sous la cote 9 J. Il a été donné en 2008 par la famille Mercier. Les archives couvrent la période 1935-1992 et concernent notamment les activités de parlementaire d’André-François Mercier. Une grande partie est consacrée aux photographies relatives à ses missions en Indochine et au Vietnam. Ces documents sont décrits dans un répertoire numérique détaillé et sont librement communicables.

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 8 septembre 1916 à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise)
Décédé le 19 juin 1992 à Paris

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Deux-Sèvres)
Député des Deux-Sèvres de 1946 à 1958

André-François Mercier appartient à un milieu catholique. D'origine cévenole, son père a quitté la terre pour devenir cheminot. André-François Mercier étudie à Paris, au lycée Charlemagne, puis à la faculté de droit. Après sa licence, il entre dans les assurances. Mobilisé en septembre 1939, il participe au début du second conflit mondial. Il prend part à la Résistance dans sa ville d'origine. Il adhère au Mouvement républicain populaire (MRP) dès la création du parti. Il devient secrétaire de la fédération de Seine-et-Oise.

La direction du MRP lui confie la mission de diriger la liste du parti dans les Deux-Sèvres aux élections à la première Constituante. Sa liste obtient 30 355 voix pour 151 557 suffrages exprimés. Il en est le seul élu. Il siège à la commission de la défense nationale, à celle des affaires étrangères et à celle des travaux publics. Il dirige de nouveau la liste MRP aux élections à la seconde Constituante. La liste arrive en tête : elle recueille 48 271 voix (sur 156 746 suffrages exprimés). La liste qu'il dirige connaît un nouveau progrès lors des élections de novembre à l'Assemblée nationale (49 421 voix sur 151 734 suffrages exprimés). Durant la première législature de la IVe République (comme pendant la seconde Constituante), André-François Mercier fait partie de la Commission de la défense nationale ainsi que de la Commission de la presse. Officier de réserve, il consacre l'essentiel de son travail parlementaire aux questions militaires. Il rédige de nombreux rapports au nom de la Commission de la défense nationale. Adepte de la construction européenne, il s'intéresse aussi au concept d'Eurafrique.

Lors des législatives de juin 1951 il dirige à nouveau la liste MRP dans les Deux-Sèvres, liste apparentée à la liste radicale et à celle des indépendants. La liste MRP obtient 16,6 % des suffrages exprimés. Avec 55 129 voix pour 149 762 suffrages exprimés les listes apparentées sont loin d'obtenir la majorité absolue. Réélu, François-André Mercier siège à nouveau à la Commission de la presse ainsi qu'à celle de la défense nationale. Celle-ci le désigne en 1951 comme membre de la sous-commission chargée de suivre et de contrôler les crédits militaires, en 1953 comme membre de la Commission d'enquête sur le trafic des piastres, en 1954 comme membre de la Commission de l'Indochine. François-André Mercier est vice-président de ces deux dernières commissions. Spécialisé dans les questions militaires, il défend le projet d'armée européenne. Son rapport de 1954 concluant à l'adoption de la Communauté européenne de défense (CED) est rejeté par la commission de la défense nationale. André-François Mercier s'intéresse particulièrement au conflit indochinois. Au sein d'un MRP où d'aucuns commencent à douter, il représente l'aile dure. Au début de 1953, il fait partie d'une délégation parlementaire (dirigée par le radical Paul Devinat) qui se rend sur place afin d'étudier l'emploi des crédits militaires, l'état du matériel et le développement des armées des Etats associés. A son retour il rédige Faut-il abandonner l'Indochine ? livre qu'il publie aux éditions France-Empire. Se présentant comme un récit du voyage qu'on vient de faire, le livre dénonce de « pitoyables esprits » (où il n'est pas difficile de reconnaître Mendès France et son entourage), combat l'idée de paix négociée, célèbre l'indépendance du Vietnam dans le cadre de l'Union française et dit espérer une solution militaire : « En France on n'y croit plus. En Indochine on y croit encore. C'est une question de temps, d'argent. (...) La force est indiscutablement de notre côté. » Le 17 juin 1954 il s'oppose à l'investiture de Pierre Mendès France (alors que le groupe s'est prononcé pour l'abstention). Il est le seul député MRP à voter contre les accords de Genève. Le 29 décembre 1954 il fait partie des républicains populaires qui refusent de ratifier les accords de Paris (sur le réarmement allemand). Les accords de Genève n'ont pas mis fin à son intérêt pour la question indochinoise : il s'inquiète du sort des prisonniers qui ne sont pas encore rentrés, il interroge le ministre de la défense nationale sur le chiffre des pertes, il fonde l'association « Amitié France-Vietnam ».

Aux élections du 2 janvier 1956 il se représente dans les Deux-Sèvres, affrontant dix autres listes. Sa campagne électorale est troublée par des commandos poujadistes. Il est réélu. Sa liste est arrivée en tête (avec 15,5 % des suffrages exprimés). Elle était apparentée à la liste du CNIP et à une liste dite de la réforme de l'Etat. Avec 54 749 voix pour 160 177 suffrages exprimés les listes apparentées n'ont pas obtenu la majorité absolue. André-François Mercier retrouve les commissions de la presse et de la défense nationale. Il est élu vice-président de cette dernière. Il continue de consacrer l'essentiel de son travail parlementaire aux questions militaires. Il est l'auteur de plusieurs rapports portant sur ces problèmes. Il intervient aussi dans le débat colonial ou post-colonial, s'inquiétant notamment du recul de l'influence française en Extrême-Orient. En 1956 le ministre des affaires étrangères Christian Pineau l'envoie en mission auprès du président du Sud-Vietnam, Ngo Dinh Diem. Durant cette législature les votes d'André-François Mercier ne se distinguent pas de ceux de son groupe.

Au cours de la crise de 1958, il apporte son concours au général de Gaulle (scrutins des 1er et 2 juin 1958).

Il se présente aux élections législatives dans la 3e circonscription des Deux-Sèvres en 1958 et 1962, il est battu. Sa carrière politique dans ce département est terminée. Il convient de préciser qu'il n'y a exercé aucun mandat local. Il a vainement tenté de se faire élire conseiller général en 1951. Abandonnant les Deux-Sèvres, il milite à Neuilly-sur-Seine au Centre démocrate, puis au CDS. En 1967 et 1968 sa candidature à Neuilly et à Puteaux n'est que de témoignage. Il continue de s'intéresser à l'Extrême-Orient et particulièrement aux pays d'Indochine. Il est élu à l'Académie des sciences d'outre-mer. Il poursuit ses activités professionnelles jusqu'en 1982 : il participe à la direction de plusieurs sociétés d'assurances. André-François Mercier s'est marié en 1949 avec Geneviève Guerillot. Trois enfants sont issus de cette union.