Michel Mercier
1906 - 1980
Né le 14 décembre 1906 à Fontenay-le-Comte (Vendée)
Décédé le 8 juillet 1980 à Blois (Loir-et-Cher)
Député du Loir-et Cher de 1953 à 1955
Fils d'un vétérinaire et petit-fils d'agriculteur, Michel Mercier suit des études secondaires dans sa ville natale, puis à l'Institution Richelieu de La Roche-sur-Yon. Bachelier latin, sciences, philosophie, il poursuit ses études à la faculté de Poitiers où il obtient une licence de droit à vingt ans. Avocat-stagiaire à la Cour d'appel de Poitiers, il s'inscrit au barreau de Blois en 1934.
Marié, sans enfants, Michel Mercier est mobilisé en 1939 comme sergent-chef au 405e régiment de Pionniers. Chef de section, il est amené à prendre le commandement de sa compagnie à la suite de la mort de son commandant d'unité. Le 25 juin 1940, il est fait prisonnier de guerre à Saint-Dié (Vosges). Après trois évasions, Mercier est interné au camp de représailles de Rawa-Ruska où il est désigné en juin 1942 homme de confiance par ses compagnons de captivité. Destitué de son poste par les Allemands, il s'évade deux fois encore et réussit à rejoindre la France en novembre 1943. Six mois plus tard, il rejoint un maquis du Sud-Ouest. Après la Libération, il obtient la médaille de la Résistance et la médaille des évadés.
André Mercier, qui milite au Mouvement national des prisonniers et déportés de guerre, reprend son activité au barreau de Blois en janvier 1945. En 1950 et 1951 ses collègues le désignent comme bâtonnier.
En 1948, à trente-deux ans, il devient conseiller municipal de Blois, élu sur la liste de Concentration républicaine de M. Calenge. Cette même année, il se présente lors du renouvellement du Conseil de la République mais il connaît un échec marqué, ne recueillant que 145 voix de délégués sénatoriaux.
A la faveur d'une élection législative partielle, pour remplacer de Georges Litalien député indépendant décédé, Michel Mercier, qui est alors président de la Fédération départementale des prisonniers de guerre comprenant 7500 adhérents, se présente le 18 janvier et 1er février 1953, comme candidat de « Concentration républicaine et démocrate » avec l'appui du MRP. Il se garde toutefois de faire état de cet appui dans ses professions de foi. Il s'y s'affirme comme un adversaire du scrutin proportionnel, qu'il accuse de favoriser « l'omnipotence des partis politiques », et se dit hostile à toute inscription dans un parti. Alors que neuf candidats se présentent au premier tour, il obtient 23 117 suffrages sur 149 707 inscrits et 88 798 exprimés, soit plus du quart de ces derniers, en deuxième position, derrière l'ancien député communiste, Bernard Paumier (24 659 suffrages). Une efficace contradiction apportée à Jacques Duclos lors d'une réunion tenue à Blois le 16 janvier devant un large public l'a mis en avant dans les milieux hostiles au communisme ; le clergé local a pris position pour lui à la dernière heure. Une configuration politique locale complexe explique encore ce premier succès d'un nouveau venu en politique qui ne dispose que d'un mandat local très modeste, contrairement à l'ensemble de ses concurrents. Michel Mercier bénéficie durant toute la campagne de l'influence de Joseph Burlot. Le député MRP du Loir-et-Cher a imposé sa candidature à la fédération MRP qui n'en voulait pas. Joseph Burlot s'efforçait ainsi de contrer Paul Simon, secrétaire de la Chambre d'agriculture, dont la candidature a été soutenue par un autre parlementaire, leader Indépendant et paysan du département, Robert Bruyneel. L'hostilité des gaullistes du RPF à ce dernier contribua à faire battre Paul Simon. La campagne s'est envenimée à travers La Voix du Loir-et-Cher de Joseph Burlot et L'Indépendant de Loir-et-Cher de Robert Bruyneel.
Au deuxième tour, Michel Mercier reste en compétition avec le communiste Bernard Paumier et Lucien Gigaud, le secrétaire de la fédération socialiste. Michel Mercier, qui bénéficie du désistement de Paul Simon, arrivé en quatrième position, et de celui de trois autres petits candidats centristes et de droite, l'emporte largement, avec 55 639 suffrages sur 94 596 votants. Bernard Paumier a vu, lui, ses voix progresser de trois mille suffrages (27 922), Lucien Gigaud restant pratiquement stable (10 676 voix), alors que les candidats radicaux et radicaux-socialistes s'étaient désistés pour lui. Michel Mercier double ainsi son nombre de suffrages par rapport au premier tour et est ainsi, le 1er février 1953, député de la 2e circonscription du Loir-et-Cher
L'élection de Michel Mercier est validée le 20 février 1953 et il s'apparente au groupe parlementaire du MRP. Il est nommé à la commission des boissons et à celle des pensions le 3 mars suivant. En juillet, il est désigné pour siéger à la commission chargée d'enquêter sur le trafic des piastres indochinoises. Son action dans cette commission lui vaut d'être nommé vice-président suppléant de la Haute Cour de justice le 18 novembre 1954. Bien que parlementaire éphémère, Michel Mercier est en effet un élu actif, déposant deux propositions de loi, présentant un rapport au nom de la commission des pensions et surtout intervenant sur des sujets divers. Si le nouvel élu ne se spécialise pas sur un sujet précis, il s'intéresse surtout aux droits de ses anciens compagnons prisonniers de guerre. Le 28 mars 1955, il obtint un congé de l'Assemblée.
Le 2 janvier 1956, Michel Mercier se représente comme numéro deux de la liste MRP conduite par André Burlot, apparentée aux Indépendants-paysans de Robert Bruyneel et aux Républicains sociaux. Avec 13 292 suffrages, ils arrivent en quatrième position, derrière les Indépendants (26 172), les Républicains sociaux (14 697) et les socialistes de la SFIO (18 806) qui se sont apparentée aux Radicaux socialistes, à la Jeune République et à l'UDSR. S'il n'atteint pas la majorité absolue, l'apparentement profite au candidat républicain-social. Michel Mercier est battu. Il ne se représente pas aux scrutins suivants.