Gustave Mesureur
1847 - 1925
Député de 1887 à 1889, né à Marcq-en-Barœul (Nord) le 2 avril 1847, il s'établit à Paris, comme dessinateur sur étoffes, et acquit dans le quartier Bonne-Nouvelle, comme industriel et comme républicain, une certaine notoriété.
Elu, par ce quartier (2e arrondissement), conseiller municipal de Paris, il appartint au groupe de l'autonomie communale, présenta plusieurs motions, se prononça contre le rétablissement de la garde nationale, pour l'allocation d'une somme de 100,000 francs aux mineurs d'Anzin, et fut chargé d'un rapport sur les changements des noms de plusieurs rues de Paris: ce rapport, où il proposait de débaptiser la plupart des rues portant des noms de saints, lui valut dans la presse des critiques assez vives.
Il avait obtenu en 1884 sa réélection comme membre du conseil municipal, dont il devint président, après avoir longtemps rempli les fonctions de syndic.
Le 22 mai 1887, une élection partielle ayant eu lieu dans le département de la Seine, en remplacement de M. Cantagrel décédé, M. Mesureur fut élu député par 219,934 voix (297,231 votants, 569,236 inscrits), contre 38,573 au général Boulanger. Il prit place à l'extrême gauche et vota généralement avec la fraction avancée de ce groupe. En 1887, il adressa au président du conseil une question au sujet du retard apporté à l'exécution d'un certain nombre de travaux de la Ville de Paris, et prit part à la discussion du projet de loi sur les traitements du personnel du service de l'instruction primaire. En 1888, il parla sur le budget des travaux publics et sur la reconstruction de l'Opéra-Comique, fut rapporteur du projet relatif au monument à élever, sur l'emplacement des Tuileries, à la Révolution française, réclama l'augmentation du traitement des instituteurs, appuya l'augmentation des patentes des grands magasins, et (novembre 1888), le jour où M. Wilson (V. ce nom) vint reprendre séance à la Chambre, se fit l'interprète du sentiment de ses collègues en demandant une suspension de séance. Dans la dernière session, M. Mesureur s'est abstenu sur le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889), et a voté
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 2 avril 1847, à Marq-en-Barœul (Nord), mort le 19 août 1925 à Paris.
Député de la Seine de 1887 à 1902.
Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes du 1er novembre 1895 au 23 avril 1896. (Voir première partie de la biographie plans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 357.)
Candidat du comité républicain radical socialiste dans le IIe arrondissement de Paris, Gustave Mesureur fut élu le 22 septembre 1889, au scrutin de ballottage, par 6.529 voix contre 5.131 à Gassier, boulangiste.
Il fut réélu dans la même circonscription le 20 août 1893, au premier tour de scrutin, par 5.858 voix contre 3.022 à deux candidats socialistes ; puis le 8 mai 1898 par 6.352 suffrages contre 3.395 à Caron, républicain modéré.
Mesureur, qui siégeait sur les bancs des radicaux socialistes, a illustré ses mandats par une inlassable activité en faveur des classes laborieuses, tout en ayant clairement conscience des exigences de l'expansion économique en matière d'équipement. C'est ainsi qu'il proposa le premier de doter la capitale d'un chemin de fer métropolitain.
Il participa activement aux travaux des commissions chargées d'examiner les lois sur les conseils de prud'hommes, sur l'arbitrage, le placement gratuit, la saisie des salaires, la suppression des octrois, l'impôt sur le revenu, etc... Rapporteur du budget des Postes et Télégraphes, il contribua à faire améliorer la situation des agents les plus modestes de cette administration.
Adversaire résolu du protectionnisme douanier instauré par le gouvernement Méline, il préconisait le retour à une politique économique qui tienne « la balance égale entre tous les intérêts nationaux » et permette à notre pays de « reprendre le rang qui lui appartient sur les marchés du monde ». Simultanément, il s'efforçait de combattre la tendance à la concentration du commerce intérieur au moyen d'une proposition de réforme des patentes. Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et Télégraphes dans le cabinet Bourgeois en 1895-1896, Gustave Mesureur fit rouvrir la Bourse du travail fermée par le ministère Dupuy et présenta divers projets de loi intéressant la classe ouvrière, notamment en vue de la répression des atteintes à l'exercice des droits syndicaux.
Redevenu député, il vota le service militaire obligatoire de deux ans. Il fut élu en 1898 vice-président de la Chambre et en 1899 président de la commission du budget, postes, qu'il conserva jusqu'à l'expiration de son mandat. Les agitations consécutives à la révision du procès Dreyfus, dans laquelle il évita de prendre parti, furent sans doute fatales à sa carrière politique. Il échoua en effet dès le premier tour aux élections générales du 27 avril 1902, avec 5.631 voix alors que le candidat nationaliste, Syveton, en recueillait 7.394.
Le 27 août de la même année, il fut nommé directeur de l'administration générale de l'Assistance publique à Paris. Il le restera pendant quinze ans, renonçant à tout mandat électif avant de s'éteindre, à Paris, à l'âge de 78 ans.
Gustave Mesureur, vice-président du conseil supérieur du travail, a fait partie de nombreuses commissions administratives (commissions supérieures des Expositions de 1889 et de 1900, comité consultatif des chemins de fer, conseil supérieur du commerce, etc...). En 1892, il avait publié un ouvrage sur l'Art dans la lingerie. Son épouse, née Amélie de Wailly, s'est elle-même fait connaître par des recueils de poésies et des livres pour la jeunesse.