Albert Métin
1871 - 1918
Né le 23 janvier 1871 à Besançon (Doubs), mort le 15 août 1918 à San Francisco (Etats-Unis d'Amérique).
Député du Doubs de 1909 à 1918.
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 9 décembre 1913 au 3 juin 1914 et du 29 octobre 1915 au 12 décembre 1916.
Sous-Secrétaire d'Etat aux Finances du 14 décembre 1916 au 17 août 1917.
Sous-Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères du 17 août au 13 novembre 1917.
Brillant normalien, agrégé d'histoire et de géographie, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, Albert Métin fut un des premiers bénéficiaires des bourses de voyage créées par l'Université de Paris. Tout désigné par ses travaux sur les lois sociales étrangères, il fut choisi comme chef de cabinet par Viviani, lorsque Clemenceau créa pour la première fois, en 1906, un ministère du Travail.
Porté à la députation le 12 décembre 1909 dans la 2e circonscription de Besançon à la faveur d'une élection partielle, par 6.615 suffrages sur 11.980 votants, il fut réélu successivement au premier tour le 24 avril 1910 par 7.241 voix sur 12.475 votants et le 26 avril 1914 avec 6.505 voix sur 11.960 suffrages exprimés, sous l'étiquette de républicain démocrate. Fidèlement attaché à la défense de sa province natale à laquelle le liait son mandat de conseiller général, ce Franc-Comtois solide et laborieux ne tarda pas à s'affirmer sur les bancs des radicaux socialistes dans les débats importants qui précédèrent la première guerre mondiale. Membre des commissions de la prévoyance sociale, des pensions civiles, de la législation fiscale, du budget et des affaires extérieures, il se vit confier de nombreux rapports, notamment sur les budgets des Colonies et de l'Agriculture et sur des projets de loi complétant le régime des retraites ouvrières et paysannes. Il fut aussi rapporteur de propositions tendant à modifier le Règlement de la Chambre et à instituer une conférence des présidents des grandes commissions et des présidents de groupes. Conscient de la montée des périls, il proposait de financer l'effort indispensable d'armement par un impôt sur le revenu assorti d'un abattement familial.
Appelé par Gaston Doumergue le 9 décembre 1913 aux responsabilités ministérielles avec le portefeuille du Travail et de la Prévoyance sociale, Métin ne quittera plus dès lors le gouvernement que pour de brefs interludes.
C'est ainsi qu'en 1914, à la mobilisation, il sert comme lieutenant d'infanterie sur le front de l'Est, où sa valeur est bientôt consacrée par une citation élogieuse. Redevenu député, il présente, en tant que rapporteur général de la commission du budget, les nombreux textes adaptant à l'économie de guerre les finances de la nation.
De nouveau ministre du Travail dans le 5e cabinet Briand d'octobre 1915 à décembre 1916, il devient ensuite, sous les gouvernements successifs de Briand, Ribot et Painlevé, sous-secrétaire d'Etat aux Finances, puis aux Affaires étrangères, spécialement chargé du service du Blocus.
A trois mois de la victoire, Albert Métin meurt prématurément à 47 ans, à San Francisco, alors qu'il conduisait une délégation se rendant en mission officielle chez nos alliés australiens.
Chevalier de la Légion d'honneur, il avait publié de nombreux ouvrages de géographie économique et de droit social.