Léon Meyer
1868 - 1948
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 11 septembre 1868 au Havre (Seine-Inférieure).
Député de la Seine-Inférieure de 1923 à 1942 Sous-Secrétaire d'Etat à la Marine marchande du 14 juin 1924 au 17 avril 1925.
Sous-Secrétaire d'Etat à l'Economie nationale du 8 décembre 1930 au 27 janvier 1931.
Ministre de la Marine marchande du 4 juin 1932 au 31 janvier 1933.
Dès ses études faites, très jeune encore, Léon Meyer entra dans les affaires. Courtier en cafés, la confiance et l'estime de ses collègues l'appelèrent à la présidence de la Chambre des courtiers assermentés.
Il s'orienta très vite vers la politique : conseiller général de la Seine-Inférieure, conseiller municipal du Havre dès 1904, son activité pendant la première guerre mondiale lui valut d'être nommé maire du Havre en 1919. Il fut bien vite connu dans toute la France pour sa lutte contre la vie chère.
Léon Meyer se présenta pour la première fois à la députation à l'occasion d'une élection partielle dans la Seine-Inférieure à la suite du décès de M. Siegfried et de M. de Bagneux. Au scrutin de liste proportionnel pour deux sièges, le 10 juin 1923, il fut élu par 56.994 voix comme candidat unique de l'union des gauches, en même temps que René Coty au titre de l'union républicaine démocratique.
Aux élections législatives des 11-25 mai 1924 au scrutin de liste, Léon Meyer fut élu au quotient, dans la même circonscription, par 58.166 voix, avec deux autres candidats de sa liste. Il avait été présenté en tête de la liste de l'union des gauches. Sur les 12 sièges à pourvoir, les listes concurrentes avaient respectivement obtenu : la liste d'union républicaine 7 sièges, le bloc ouvrier-paysan 1 siège et les républicains de gauche 1 siège. Sur 217.782 inscrits, il y avait eu 178.163 votants, 173.632 suffrages exprimés, la majorité absolue étant de 86.817 voix et le quotient 14.469.
Aux élections législatives des 22-29 avril 1928, Léon Meyer se présenta dans la 1re circonscription du Havre. Le scrutin était uninominal. Au premier tour, sur 24.766 inscrits, il obtint 7.263 suffrages contre Profichet 5.787, Déchamps 3.083 et Kérambrun 1.478. Au second tour, il fut élu par 9.371 voix contre Profichet 6.092 et Déchamps 2.291 ; il y avait eu 6.715 abstentions.
Aux élections des 1er et 8 mai 1932, dans la même circonscription du Havre, Léon Meyer fut, cette fois, élu au premier tour et avec une nette majorité : sur 24.601 inscrits, 18.265 votants, 6.336 abstentions, il eut 11.457 suffrages contre Deschamps 2.855, Audibert 2.748, Descheerder 852, Séret 353 et 729 bulletins divers ou nuls.
Il se représenta les 26 avril et 3 mai 1936 dans la même circonscription. Le premier tour lui fut défavorable bien qu'il fut en tête, mais nettement en dessous de la majorité absolue : 24.688 inscrits, 19.881 votants ; Léon Meyer obtenait 8.515 suffrages, Le Troadec 5.521, Leneveu 888, Grégoire 385 et Schlesser 1.148. Au second tour, Léon Meyer l'emporta par 8.497 voix contre 7.237 à Le Troadec, candidat communiste et 2.680 à Fenvrel, candidat de droite. Il y avait eu seulement 18.912 votants et 498 bulletins divers ou nuls.
A la Chambre, Léon Meyer demeura toujours fidèle au groupe républicain radical et radical-socialiste. Sa carrière politique, parallèlement à son activité municipale, fut presque autant gouvernementale que parlementaire. Sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande du 14 juin 1924 au 17 avril 1925 dans le cabinet Herriot, sous-secrétaire d'Etat à l'Economie nationale du 8 décembre 1930 au 27 janvier 1931 dans le cabinet Steeg, ministre de la Marine marchande du 4 juin 1932 au 19 décembre 1932 dans le cabinet Herriot, et encore ministre de la Marine marchande du 19 décembre 1932 au 31 janvier 1933 dans le cabinet Paul Boncour, il déploya, entre chaque ministère, une grande activité parlementaire.
Il appartint à de nombreuses commissions : marine marchande, marine militaire, suffrage universel, règlement, affaires étrangères, travaux publics, douanes, Alsace-Lorraine.
Les propositions de loi ou de résolution qu'il déposa durant dix-neuf ans, ses rapports et ses interventions en qualité de député ou de ministre, témoignent de l'intérêt qu'il portait à tous les problèmes de son temps : problèmes financiers, spéculation, assainissement du budget, taxes successorales, dettes interalliées, budget de la Marine, fonds secrets, taxe de luxe, droits de douane, surtaxes sur les entrepôts de café, prêts de la Banque de France aux collectivités, problèmes économiques et sociaux, assurances sociales, sociétés de navigation, inscrits maritimes, traitements des fonctionnaires, prix du blé, soins aux tuberculeux, rentes d'Etat, viticulture, armement maritime, main-d'œuvre nationale, chômage, exportations de poisson, plan quinquennal, pensions de guerre, taxation de la viande de boucherie, retraite des vieux travailleurs, problèmes de politique étrangère, propagande pour la paix, traité entre l'Allemagne et la Russie, sans négliger les problèmes divers ou de circonstance comme la loi électorale, l'amnistie, les chemins de fer, les catastrophes comme celles des paquebots Atlantique et Georges-Philippar.
Son dernier acte parlementaire fut de voter la loi constitutionnelle le 10 juillet 1940 accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Il était officier de la Légion d'honneur.
Né le 11 septembre 1868 au Havre (Seine-Inférieure)
Décédé le 22 janvier 1948 à Paris
Député de la Seine-Inférieure de 1932 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat à la marine marchande du 14 juin 1924 au 17 avril 1925
Sous-secrétaire d'Etat à l'économie nationale du 8 décembre 1930 au 27 janvier 1931
Ministre de la marine marchande du 4 juin 1932 au 31 janvier 1933
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2450)
Pendant l'occupation, Léon Meyer et déchu de son mandat de député en vertu de la loi du 2 juin 1941 portant statut des juifs. Replié à Bordeaux, puis réfugié à Grenoble, il participe à la Résistance autour d'Uriage, où sa femme et sa fille l'avaient accompagné. Il échappe une première fois à la Gestapo mais, arrêté le 6 février 1944, la famille Meyer est transférée à Drancy. L'ancien député de la Seine-Inférieure subit alors la déportation à Bergen-Belsen puis à Teresien-Stadt. Libéré par les Alliés après 17 mois de captivité, il retrouve sa ville du Havre complètement détruite.
Tête de liste du Parti radical aux élections du 21 octobre 1945 à la première Assemblée nationale constituante, il se voit vivement reproché son départ précipité du Havre en 1940 avec d'autres personnalités, en raison de l'avance allemande. Les communistes, qu'il a toujours durement combattus, lancent contre lui une campagne de dénigrement. Peut-être aussi son temps était-il passé : il a alors 77 ans. Toujours est-il que sa liste ne recueille que 9 % des suffrages exprimés. Déçu par ce résultat et se sentant isolé dans sa propre ville, Léon Meyer se retire définitivement à Paris, où il meurt, le 22 janvier 1948.