Ahmed Mezerna

1907 - 1982

Informations générales
  • Né le 29 avril 1907 à Blida (Algérie)
  • Décédé le 31 mai 1982 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Triomphe des libertés démocratiques en Algérie

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 29 avril 1907 à Blida (Algérie)
Décédé le 31 mai 1982 à Paris

Député d'Alger de 1946 à 1951

Cordonnier puis traminot à Alger, Ahmed Mezerna rallie très jeune la mouvance nationaliste algérienne. Il adhère d'abord au Parti national révolutionnaire, qui se situe dans l'orbite du Parti communiste puis se rapproche du courant indépendantiste de Messali Hadj. Il participe en 1933 à l'ancrage algérien de l'Etoile Nord-Africaine et intègre, après la dissolution de celle-ci le comité directeur du PPA (Parti du peuple algérien) où il se spécialise dans les questions syndicales. Plusieurs fois arrêté avant et pendant la seconde guerre mondiale, il est libéré en 1944. Membre du bureau politique du PPA, il joue un rôle important dans le lancement des violentes manifestations du 8 mai 1945. Arrêté le 10 mai, il est libéré par une amnistie.

Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) - devenu la vitrine légale du PPA interdit et clandestin - le désigne comme tête de liste dans le 2e collège du département d'Alger aux élections législatives du 10 novembre 1946. La liste obtient 99 792 voix sur 222 765 suffrages exprimés et compte deux élus, les trois autres sièges revenant à une liste musulmane d'action démocratique et sociale.

Nommé à la Commission du travail de la sécurité sociale, puis à celle de la défense nationale et, en janvier 1951, à celle de l'intérieur (dont dépend l'Algérie), Ahmed Mezema ne dépose durant cette législature qu'une seule proposition de loi portant amnistie des infractions commises en Algérie lors des événements de mai 1945. Mais il se montre en séance un intervenant actif et incisif. L'Algérie est évidemment au cœur de ses préoccupations. Il dénonce avec force le trucage des élections de l'Assemblée algérienne (séance du 20 avril 1948), les arrestations et les violences consécutives au démantèlement de l'OS (organisation spéciale) du MTLD (25 avril et 20 octobre 1950). Il est intervenu également dans la discussion générale du projet de loi portant statut organique de l'Algérie contre lequel il a voté, comme la totalité des élus algériens, le 27 août 1947. Mais il oriente également ses critiques contre l'ensemble de la politique coloniale française et ses diverses implications à Madagascar, en Indochine et dans les protectorats d'Afrique du Nord. Il prend ainsi nettement position contre la ratification du Pacte Atlantique le 26 juillet 1949. En dehors des députés communistes, avec lesquels il n'était pas en bon termes, et depuis la levée de l'immunité parlementaire des trois députés malgaches, Ahmed Mezema fut à l'Assemblée l'un des députés les plus anticolonialistes, ce qui ne manquait pas de lui attirer les répliques acerbes des élus du centre et de la droite.

Aux élections du 17 juin 1951, sur la sincérité desquelles pèsent, en Algérie, des doutes sérieux, la liste du MTLD à nouveau conduite par Mezema, n'obtient que 10,6 % des suffrages exprimés et ne compte aucun élu. Les cinq sièges à pourvoir reviennent à une liste officielle de Concorde et d'entente républicaine.

Rendu à la vie militante, Ahmed Mezema opte pour la tendance messaliste dans la crise que traverse le MTLD et participe activement à la scission du parti en juillet 1954. L'insurrection du 1er novembre le surprend au Caire où il tente de constituer un vaste front regroupant l'ensemble des tendances du nationalisme algérien. Désavoué par Messali Hadj, suspect auprès de la délégation extérieure du FLN, il est emprisonné au Caire en juillet 1955. Libéré peu avant l'indépendance, il ne regagne pas l'Algérie et meurt en France en 1982.