Louis, Jacques, François, Michel Michaud
1912 - 1991
Né le 8 octobre 1912 à Puteaux (Seine)
Décédé le 15 novembre 1991 à Suresnes (Hauts-de-Seine)
Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Vendée)
Député de Vendée de 1946 à 1958
Louis Michaud est le fils d'Armand Michaud. Ce dernier naquit et mourut au Poiré-sur-Vie (Vendée), mais passa l'essentiel de sa vie à Puteaux où il avait fondé une entreprise de charpente et de menuiserie. Il militait au PDP (Parti démocrate populaire) et fut à plusieurs reprises candidat (malheureux) aux élections municipales de Puteaux.
Louis Michaud fait ses études dans des établissements catholiques (école du Poiré-sur-Vie, école de Puteaux, institution Sainte-Croix de Neuilly). Il obtient son baccalauréat en 1930 (série Mathématiques élémentaires). Il travaille désormais dans l'entreprise paternelle, complétant sa formation par des cours par correspondance de l'Ecole des travaux publics de Cachan. D'octobre 1933 à octobre 1934, il accomplit ses obligations militaires, dans le génie, au camp de Satory. Il participe à différents mouvements de jeunesse catholiques (JEC, JIC, ACJF). Il interrompt ses activités professionnelles en octobre 1938 pour se consacrer à la direction de la JIC (Jeunesse indépendante chrétienne). Mobilisé le 26 août 1939, il participe à la guerre comme caporal d'un régiment de génie, dans une compagnie chargée de la construction de voies ferrées. Il est démobilisé le 8 août 1940. Il retrouve l'entreprise familiale. Il se marie le 10 juillet 1941 à Lunéville. Quatre enfants vont naître de cette union (entre 1943 et 1948). Le 22 août 1944, il entre dans le comité de libération de Puteaux comme représentant du courant démocrate chrétien. Il fait partie de la délégation spéciale chargée d'administrer la ville. Membre du Mouvement républicain populaire (MRP), il conduit la liste du parti aux municipales du printemps 1945. Cette liste est battue.
En octobre 1945, Louis Michaud se présente dans la Vendée aux élections pour la première Assemblée nationale constituante (où il est quasiment inconnu), troisième de la liste MRP. Celle-ci n'obtient que 16 345 voix (sur 198 130 suffrages exprimés) et n'a aucun élu.
Aux élections de juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale constituante, la liste MRP de Vendée est profondément remaniée. Elle est dirigée par le conseiller d'Etat Lionel Tinguy du Pouët qui au scrutin précédent figurait en dernière place sur la liste de droite (liste Baudry d'Asson) et avait été le seul de cette liste à n'être pas élu. Le MRP vendéen connaît alors un beau progrès. Il recueille 67 447 voix (sur 204 174 suffrages exprimés), devançant même la liste Baudry d'Asson qui se présente cette fois-ci sous le sigle du Parti républicain de la liberté (PRL). Louis Michaud devient député. Il est nommé membre de la Commission des moyens de communication et des PTT. En août 1946, il dépose une proposition de loi visant à réglementer l'exercice du droit de reprise des propriétaires bailleurs d'exploitations agricoles.
Aux législatives de novembre 1946, la liste MRP de Vendée améliore encore son score. Elle obtient 70 104 voix (sur 203 252 suffrages exprimés). Lionel Tinguy du Pouët et Louis Michaud sont réélus. Ce dernier est d'emblée membre de trois commissions : moyens de communication, reconstruction et dommages de guerre, marine marchande et pêches. A partir de janvier 1948, il siège aussi à la Commission de la famille, de la population et de la santé publique. A l'Assemblée nationale, il intervient surtout dans les débats concernant la marine marchande et la pêche. Devenu député, il s'est installé dans la petite propriété de famille à Poiré-sur-Vie. Aux municipales de 1947, il a présenté une liste MRP contre le maire sortant (PRL) du bourg, Me Dugast. Il a été élu ainsi que cinq de ses colistiers, mais n'a pu emporter la mairie. En 1949, ses parents étant morts, il a cédé les parts qu'il détenait dans l'entreprise fondée par son père.
Aux législatives de juin 1951, la liste MRP de Vendée est de nouveau conduite par Lionel du Tinguy du Pouët et Louis Michaud. Sur le thème de la défense de l'école catholique, elle s'apparente à la liste Baudry d'Asson laquelle présente la particularité de se réclamer à la fois de la droite classique (UIPRN) et du RPF. L'apparentement n'empêche pas la polémique. Dans leur seconde profession de foi, les candidats MRP attaquent la liste Baudry d'Asson en soulignant que droite classique et RPF ont des programmes antagonistes sur certains points et en dénonçant l'absentéisme des députés PRL à la commission de l'éducation nationale. Les listes apparentées obtiennent une nette majorité : 135 688 voix sur 195 103 suffrages exprimés et emportent ainsi les cinq sièges du département. Avec 25,7 % des suffrages exprimés (contre 43,8 % à la liste Baudry d'Asson), le MRP de Vendée fait réélire ses deux députés.
Henri Michaud est nommé en juillet 1951 membre de la Commission de l'éducation nationale ainsi que de la Commission de la marine marchande et des pêches. Il est porté à la vice-présidence de cette dernière. En août 1951, il est désigné pour représenter l'Assemblée nationale au sein de la commission supérieure du crédit maritime mutuel. A partir de janvier 1953, il est également membre de la Commission de la justice et de la législation. Durant cette législature, Louis Michaud consacre l'essentiel de son travail parlementaire aux questions maritimes. En août 1951, il dépose un projet de loi tendant à modifier le régime fiscal des pêcheurs artisans ou rémunérés à la part. Il rédige une série de rapports au nom de la Commission de la marine marchande et des pêches. Il intervient régulièrement dans les débats portant sur ces questions. A la suite des élections municipales de 1953, Louis Michaud est devenu maire de l'île d'Yeu. Le début de son mandat a été marqué par l'électrification de l'île grâce à un câble immergé la reliant au continent. En 1954, il a profité d'une élection partielle pour devenir conseiller général de l'île d'Yeu. Il va conserver ses deux mandats une vingtaine d'années.
Aux élections de janvier 1956, dix listes se disputent le suffrage des Vendéens. Les députés sortants se retrouvent à la tête de leurs deux listes respectives. Désormais placée sous le patronage du Centre national des indépendants (CNIP), la liste Baudry d'Asson est de nouveau apparentée à celle du MRP. La première obtient 32,1 % des suffrages exprimés, la seconde 18,5 %. Ayant passé la barre de la majorité absolue, l'alliance rafle tous les sièges du département. La Vendée garde la même représentation à l'Assemblée nationale. Louis Michaud retrouve la Commission de la marine marchande et des pêches. En octobre 1957, il en devient vice-président en même temps qu'il est désigné comme secrétaire de l'Assemblée nationale. En juin 1958, il appuie le retour au pouvoir du général de Gaulle, suivant en cela la direction du MRP. Il est à noter que, durant toute la IVe République, il ne s'est jamais singularisé au sein du MRP par des votes hétérodoxes. Le scrutin le plus embarrassant pour ce député discipliné semble avoir été celui du 29 décembre 1954 (question de confiance portant sur la ratification des accords de Paris sur l'entrée de l'Allemagne fédérale à l'OTAN) : le MRP se scindant alors entre minoritaires partisans du vote favorable (autour de Robert Schuman) et majoritaires tenants du rejet (autour de Georges Bidault), Louis Michaud choisit l'abstention.
Réélu en novembre 1958, Louis Michaud va poursuivre sa carrière parlementaire sous la Ve République.